Addiction à l'alimentation et alimentation émotionnelle, quel lien ?

L'addiction à l'alimentation et l'alimentation émotionnelle

• L'addiction à l'alimentation

L'alimentation peut en effet se transformer en obsession, et certains aliments semblent stimuler la dépendance plus que d'autres. Il s’agit de ceux qui contiennent des quantités importantes de sucre, de sel et de graisses transformées.

Le concept d’addiction à la nourriture s’appuie sur des constatations neurobiologiques qui mettent en évidence des similarités entre les processus de prise alimentaire et les comportements addictifs. C'est ainsi que ces découvertes ont permis de poser l’hypothèse que certains aliments pourraient créer une addiction à la nourriture.

Le premier circuit étudié est celui de la récompense, activé par la dopamine. Le niveau de dopamine activant ce circuit dépend de la nature des aliments ingérés : plus l’aliment est riche en énergie et plaisant au goût, plus le "noyau accumbens", région située dans le cerveau renvoie de la dopamine, renforçant ainsi l’intensité du sentiment de récompense. Ce même phénomène se retrouve dans les comportements addictifs.

• L'alimentation émotionnelle

L’ alimentation émotionnelle est la prise de nourriture dans le but de combler un vide, donc d’apaiser une émotion désagréable la plupart du temps. Ici la nourriture agit comme une récompense, c'est manger pour d'autres raisons que d'avoir faim.  Si ce n'est pas grave quand cela arrive de temps en temps car cela nous arrive à tous, et que vous en ayez conscience, cela devient plus grave quand vous vous sentez contrôlé par ces envies et que cela vous permet de vous sentir mieux. Un travail sur soi pour comprendre ce comportement est alors à envisager.

Aussi, si vous réalisez que la nourriture peut jouer un rôle négatif dans votre vie, il se peut que vous ayez besoin d’aide. Un thérapeute peut vous accompagner pour faire face à cette addiction ou alimentation émotionnelle, et mettre en place quelques stratégies simples.

À différencier de la boulimie et l'hyperphagie

L’addiction à la nourriture ne doit pas être confondue avec la crise de boulimie, se définissant par une absorption, en une période de temps limitée, d’une quantité de nourriture largement supérieure à ce que la plupart des gens absorberaient dans des circonstances similaires avec un sentiment de perte de contrôle.

Un autre trouble de comportement alimentaire devant être distingué de l’addiction à la nourriture est l’hyperphagie boulimique . Ce trouble comprend la survenue récurrente de crises de boulimie avec une sensation subjective et des manifestations comportementales de perte de contrôle sur le comportement alimentaire et une souffrance marquée liée aux crises. 

Aussi, l’hyperphagie boulimique et l’addiction à la nourriture seraient comme un continuum de sévérité : l’addiction à la nourriture ne serait pas une entité distincte de l’hyperphagie boulimique mais plutôt un sous-type sévère de celle-ci, fortement marquée par la composante impulsive.

Le lien entre stress et alimentation

Une dernière étude vient de mettre en évidence un lien entre le stress perçu, anxiété/dépression, alimentation émotionnelle et addiction à l'alimentation. D'ailleurs, les personnes qui présentent des niveaux d'alimentation émotionnelle et d'addiction à l'alimentation plus élevée ont des risques plus importants de souffrir de problèmes de surpoids ou d'obésité, que ce soit chez les femmes ou chez les hommes.

De plus, l'augmentation du niveau de stress perçu pouvait mener à un niveau plus élevé d'alimentation émotionnelle et d'addiction à l'alimentation, et ainsi être responsables d'une prise de poids.

Ces travaux soulignent donc l'importance de prendre en compte l'alimentation émotionnelle et les comportements alimentaires de type addictifs pour mieux prévenir et prendre en charge les problèmes de poids et d’obésité, et ainsi promouvoir une approche du comportement alimentaire qui puisse être bénéfique pour la santé.

À savoir que le recours à une alimentation de réconfort dite alimentation émotionnelle dans le but de diminuer le stress perçu constituerait un facteur de risque d’obésité et de surpoids.

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