Ce que m'on frère m'a appris

Si les conflits sont souvent inévitables plus jeunes, les frères ont une place spéciale dans une famille. Quel est le rôle d'un frère ?

22 NOV. 2017 · Lecture : min.
Ce que m'on frère m'a appris

On peut l'avoir détesté ou envié, bien souvent notre frère garde une place spéciale dans notre cœur. Il nous a guidé, montré un chemin que nous avons peut-être ou pas suivi, c'est aussi grâce à lui que nous avons grandi. Que notre fratrie fut synonyme de fusion ou de rivalité au fil des années, notre frère nous a enseigné des valeurs et montré une image qui a construit notre identité.

Le frère représente pour sa sœur une composante masculine inconsciente appelée "animus". Nous avons en nous deux dimensions sexuées, le masculin et le féminin, deux moitiés opposées et complémentaires. C'est donc cette union psychique entre notre identité sexuelle consciente (femme) et notre opposé sexuel inconscient (le frère intérieur en nous, le masculin) qui nous permet une réalisation complète de soi et de se sentir complet.

D'ailleurs en l'absence d'un parent (psychiquement ou physiquement), une fille va compenser le manque en projetant son amour sur son frère. Si ce sentiment persiste toujours à l'âge adulte, ces femmes choisiront un compagnon qui ressemble à leur frère et non à leur père, car elles restent avec l'image du frère idéalisé.

Tout commence par des disputes ?

Les chamailleries entre enfants sont monnaie courante. Présentes dans de nombreuses familles et exaspérant les parents, les rivalités et jalousie sont inévitables. Temps libre, attention des parents, jouets ou activités : les sujets de disputes ne manquent pas.

Une question de pouvoir se joue également. L'aîné va rechercher des avantages liés au statut de grand que les cadets verront d'un mauvais œil et contesteront. Qui ne s'est jamais senti bafoué en voyant son aîné faire des choses qu'il ne pouvait pas faire ? Et inversement l'aîné frustré de voir ses frères et sœurs avoir le droit de faire des choses à lesquelles au même âge il n'avait pas le droit.

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Si l'intervention des parents est parfois bénéfique, elle n'est souvent pas recommandée lors des disputes. En effet, il est préférable de laisser les enfants gérer eux-même leurs conflits. Ils trouvent souvent une issue. S'il y a intervention des parents, alors il est bon de ne pas prendre parti pour l'un de ses enfants, vous ne feriez qu'envenimer le conflit. Écoutez les différents points de vue des enfants et incitez-les à dialoguer entre eux plutôt qu'à utiliser leur agressivité.

Qu'on se le dise, l'amour est tout de même plus fort que tout... et on ne peut se passer de ses frères et soeurs. Ces disputes nous apprennent la négociation et l'art de vie en groupe, la gestion des conflits et le partage.

Si la complicité est fréquente dans une fratrie, certains frères et sœurs n'ont pas forcément d'affinités tellement ils sont différents. Les sentiments et la complicité entre frères et sœurs ne se commandent pas, c'est vrai, mais le respect si. Cela peut être très culpabilisant pour les parents de voir que leurs enfants ne s'entendent pas, toutefois il n'y a aucune obligation de s'aimer et de s'entendre. L'important étant de désamorcer la jalousie entre eux quand elle existe pour qu'ils apprennent à se respecter malgré leurs différences.

Aussi si l'éducation parentale est importante, il ne faut pas non plus négliger l'éducation par la fratrie : les frères et soeurs apprennent beaucoup des uns des autres et c'est un véritable accélérateur de croissance.

Ce frère, notre guide

Le frère est souvent le deuxième homme de la maison. Vous partagez avec lui les blagues et les souvenirs d'enfance en commun. Nous avons généralement notre propre langue entre frère et soeur, bien que nous ne nous en rendions pas toujours compte. Ces mots que vous prononciez petit, ce surnom que vous lui donnez encore, ces mots étranges que vous dites encore, et ces choses entre vous que vos parents ne saisissent toujours pas.

Un frère c'est aussi cette personne sérieuse qui saura toujours vous faire rire, car justement ce rire, ces grimaces absurdes et son sourire niais valent beaucoup pour vous. Chaque fois vous vous retrouvez comme si vous vous étiez quittés quelques heures plus tôt... L'intimité entre frère et sœur se retrouve très rapidement, même si ça fait des mois que vous ne vous êtes pas vus. Qui ne connaît pas d'avance ce que pourrait prendre son frère ou sa sœur dans un restaurant ?

L'honnêteté entre frère et sœur est très importante. On ne se juge pas, ou du moins on évite car on sait qu'il en ferait de même pour nous. On lui fait confiance pour ne pas aller répéter et vice-versa. D'ailleurs nous sommes souvent fiers les uns des autres.

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Quand vous devez prendre une décision importante ou lui en faire part, il n'est jamais très loin. Besoin de réparer quelque chose ? C'est à lui que vous pensez, et parfois à son plus grand désespoir. Mais c'est bien l'attention qui compte, aussi futile soit-elle.

Mais être frère et sœur, c'est aussi se dire les choses qu'on n'a pas forcément envie d'entendre, se dire les choses pour ce qu'elles sont et pour nous faire avancer. Cela peut revenir à être dur avec l'autre dans son intérêt, car vous voulez son bien.

Avoir un frère, c'est surtout pouvoir compter sur lui. Que ce soit lors d'une querelle familiale ou pour faire face à un problème, vous attendez de lui qu'il trouve une solution ou qu'il se positionne. Il est responsable et sait se comporter. C'est parfois une lourde tâche pour ces frères, car ils représentent bien plus dans une famille qu'ils ne l'imaginent.

Et vous, quelle est votre relation avec votre frère ?

Photos : Shutterstock

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Commentaires 5
  • zizou

    J'avais un frère. Il était aussi mon parrain. Nous avions construit un lien unique et il ne comptait que sur moi. Pourtant j'avais 4 soeurs, mais aucune d'elle n'avait d'importance pour lui à part moi. Nous étions très fusionnels et il avait plus besoin de moi que moi de lui. Mais maintenant qu'il n'ait plus là, sa présence me manque au plus haut point. Je n'avais jamais envisagé son départ si prématuré et maintenant qu'il n'est plus là, son absence m'est insupportable. Comment vivre sans lui. Nous étions si complices et il avait tant besoin de moi comme j'ai besoin de lui maintenant. Certaines de mes soeurs étaient d'ailleurs jalouses de cette complicité sans que je puisse l'expliquer. J'ai toujours été présente pour chacun et pourtant des liens indescriptibles s'étaient liés entre mon frère et moi. Il me manque chaque jour. Je n'aurai jamais la complicité que j'avais avec lui avec mes autres soeurs. D'ailleurs, il ne me reste qu'une seule avec qui j'ai aujourd'hui des relations. Les 3 autres m'ont rejetées pour diverses excuses bidons dès lors qu'elles n'ont plus eu besoin de moi. Mon frère les avait bien cernées à l'époque et déjà ne les appréciait pas. Il avait raison. Qu'importe. Aujourd'hui je ne me fis qu'à moi. J'ai fait une croix sur 3 de mes soeurs. Je me rends régulièrement sur la tombe des miens et je suis bien la seule, ce qui est sans appel pour les autres et surtout pour les enfants de mon frère qui n'y ont jamais mis les pieds depuis son décès. Ceux là, je les hais. Un manque de respect aussi flagrant est inadmissible et prouve qu'ils ne méritent que du mépris. Quant à mes soeurs, elles ne se rappellent de nos morts (nos parents, oncle, grand-mère et frère) qu'au moment de la toussaint. Je suis et serai toujours présente pour eux et surtout mon frère bien aimé tant que je vivrai.

  • aurélie

    moi le mien frère ainé ne m'a pas donné a proprement dit d'exemples car il était solitaire et ne jouait pas plus que ca avec moi je dirais que j'ai fait mes armes moi meme avec un père par contre aimant et attentioné j'ai un plus petit frere qui lui était tres turbulent et ou j'ai subi la place trop importante qu'il prenait dans la fratie bien que j'ai été bienveillante pour lui et que mes parents me demandaient mon aide pour s'en occuper.

  • Leïla

    Un frère ça ne se remplace pas ! J'ai perdu le mien à l'âge de 20 ans, et depuis je suis une âme en peine !!! Je suis "orpheline" de mon frère, (il n'y a pas de mot pour la perte d'un frère et d'une sœur ) . Encore aujourd'hui je suis à la recherche d'un compagnon qui ressemblerait un peu à mon frère...

  • Monique

    Mon frère et moi avons été main dans la main enfants et nous le sommes encore aujourd'hui. Je considère qu'il est mon "jumeaux" depuis toujours (nous avons 10 mois d'écart en âge). Mais pour le 3ème enfant de la fratrie, ma soeur... !

  • Mirabelle

    Mon frère est le meilleur frère du monde.

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