Hypnose et Psychosomatique (2ème partie)

Hypnose et Psychanalyse : Inconscient et symbolisation Au regard des notions, telles que la pensée opératoire, la démentalisation, ou l'absence de symbolisation...

16 FÉVR. 2017 · Dernière modification: 17 FÉVR. 2017 · Lecture : min.
Hypnose et Psychosomatique (2ème partie)

Au regard des notions, telles que la pensée opératoire, la démentalisation, ou l'absence de symbolisation, nous comprenons la pertinence de l'approche par l'hypnose dans la médecine psychosomatique, car cette technique permet au patient d'accéder à de nouvelles représentations et d'enrichir son imagination.

Considérant que dans la conversion hystérique la thérapie par l'hypnose s'effectue presque d'elle-même, puisque le sujet est en quelque sorte dans un état de suggestibilité permanent. Dans le cas des maladies psychosomatiques, la stratégie thérapeutique demande souvent une part d'analyse et une restructuration du vécu émotionnel, notamment lorsque les symptômes trouvent leur origine dans un traumatisme subi dans l'enfance. L'hypnose créé alors les conditions de cette restructuration en établissant un pont entre les affects du patient et son intellect, et c'est seulement dans l'état hypnotique que le traumatisme pourra être « digéré ». L'hypnose permet au sujet de « métaboliser son vécu brut » (P. Marty), et de sortir ainsi de la psychosomatisation, tandis que les explications données à l'état de veille normal s'adressent à l'intellect seulement et ne viennent pas solliciter la personne dans la totalité de son corps, de ses pensées, de ses émotions.

Créer de nouveaux liens ou les dynamiser

L'hypnose, par ses suggestions et ses inductions métaphoriques créée des liens qui peuvent à nouveau s'établir, ou passer dans un processus dynamique, ce qui permet au symptôme de diminuer, voir de disparaître. En effet, le sujet est ainsi invité à créer de nouvelles représentations, offrir un espace d'expression à ses fantasmes et à son imaginaire, enrichissant ainsi sa pensée, notamment lorsqu'il s'agit d'un patient pris dans un fonctionnement de vie opératoire. Il se créé alors un espace créatif, une ouverture qui favorise le lâcher prise naturel, là où les souffrances, les peurs, les angoisses empêchent la libération des nœuds, des tensions, des résistances, issues de conflits logés dans le corps ou le psychisme.

Ces modifications interviennent également grâce à la dimension symbolique des métaphores qui font résonance comme des « images verbales » (Freud). L'hypnose influe donc sur le mental et sur le corps pas le biais du système limbique, inconscient, psyché et soma étants interdépendants et indissociables, constituant ainsi, une seule et même énergie interne qui agit à la fois sur le plan mental et sur le plan physique. On peut donc comprendre que l'hypnose améliore le rapport au corps qui est un élément essentiel à l'équilibre psychique.

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Le lâcher prise

L'hypnose en permettant l'accès à l'inconscient, favorise une forme de «lâcher prise », en excluant la pensée, puisque le cortex pré-frontal n'est pas sollicité. Ainsi, elle opère un déplacement, et parvient à faire en sorte que le sujet change d'objet, tout en créant un nouvel espace, elle favorise le processus de symbolisation. N'étant plus sous le contrôle des pensées, du rôle de sujet, le patient passe au rôle d'observateur. Et du refoulement limitant, névrosant, avec les troubles que cela peut provoquer, le sujet rétablit un équilibre psychique et physiologique. Selon Freud « l'inconscient découpe le corps », en d'autres termes, les symptômes des conflits inconscients, lorsque ceux-ci ne sont pas exprimés, ou sont refoulés, se logent dans le corps. L'analyse permet alors de comprendre le rapport que l'on a vis à vis de notre corps, ainsi que l'origine des émotions et des sensations rencontrées à travers une séance d'hypnose.

Pour C. Berthelet Lorelle, le corps est le support d'une chaîne signifiante, d'où émerge une forme de langage qui ouvre sur des prises de conscience, à travers un travail psychique, fait de rêves, de lapsus, de souvenirs... L'hypnose et l'analyse peuvent alors se rejoindre dans une reconnaissance, une quête de l'inconscient, et dans la non-résistance. En travaillant sur son inconscient, on se change soi-même, on créé de nouvelles expériences, la conscience de soi s'élargit, il devient alors plus simple de rétablir le bien- être et l'équilibre intérieur, qu'il soit d'ordre physique ou psychique. De ce fait, la source libidinale, en tant qu'énergie vitale, s'écoule à nouveau harmonieusement.

Delphine Maes - Psychothérapeute - Montpellier

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Delphine Maes Bohec

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