L'alexithymie, la difficulté à identifier et exprimer les émotions

L'alexithymie, déficit de l'affect, est une difficulté à identifier, différencier et exprimer ses émotions, ou parfois celles d'autrui. Découvrez-en plus sur cette pathologie...

29 MAI 2020 · Lecture : min.
L'alexithymie, la difficulté à identifier et exprimer les émotions

Sifneos, en 1972, définissait l'alexithymie comme un déficit de l'affect. Etymologiquement, l'alexithymie se décompose ainsi : a qui signifie « priver », lexis qui signifie « action de parler » et enfin thymos qui représente l'âme. Sifneos écrivait encore : « une vie fantasmatique pauvre avec comme résultat une forme de pensée utilitaire, une tendance à utiliser l'action pour éviter les conflits et les situations stressantes, une restriction marquée dans l'expression des émotions et particulièrement une difficulté à trouver les mots pour décrire ses sentiments ».

L'alexithymie expliquée

Cette pathologie se définit donc par l'incapacité de mettre en lien les expressions corporelles avec des mots, des images, des idées ou des représentations. Nous pouvons conceptualiser cette notion autour de 4 axes :

  • Un déficit dans la reconnaissance ou l'identification de la composante émotionnelle ;
  • Une pauvreté de la vie imaginaire (leurs rêves sont souvent factuels) ;
  • Une cognition pragmatique et tournée vers l'extérieur ;
  • Une incapacité à verbaliser la composante émotionnelle (la nommer par exemple).

    Sifnéos distinguait deux types d'alexithymie : un type primaire qui pouvait être d'origine neurologique et un type secondaire qui ferait suite à une expérience traumatique dévastatrice subit par l'enfant à un âge préverbal. Environ 15% de la population en souffrirait aujourd'hui. Ce phénomène, plurifactoriel, peut être appréhendé par la neurobiologie, phénoménologie, les sciences cognitives, comportementales ou psychanalytiques.

Alors, l'alexithymique finalement ne consulte jamais le psychologue ?

Bien sûr que oui, mais sa demande ne concerne pas l'écoute de ses émotions. Elle va concerner la conséquence de ce manque d'écoute. Une addiction, un trouble du comportement alimentaire ou bien des somatisations ou autres répercutions physiques, parfois très gênantes, pour lesquels il peut être amené à consulter un médecin ou un psychologue.

Les répercussions sur le bien-être physique ou le bien-être psychologique sont loin d'être minimalistes. Ces personnes ne sont pas en demande autour de leurs émotions car justement elles cherchent à les éviter mais leurs plaintes signent ce manque d'adéquation. Il peut également venir voir un sophrologue pour apprendre à gérer son stress ou travailler sa confiance en soi où les émotions « étriquées et contenues » sont là à attendre d'être découvertes.

Les conséquences de cette pathologie sont donc nombreuses et handicapantes pour celui qui la vit.

Pouvons-nous dire que la personne en souffre ?

Le clivage qui finit par s'établir ne lui permet pas de dire qu'il en souffre mais de repérer ses manques à cause de son manque de lien dans des situations quotidiennes, relationnelles notamment. Établir des liens avec les autres est une chose difficile quand le patient n'arrive pas à capter ce que peuvent éprouver ses interlocuteurs.

Quand les situations sont conflictuelles, il peut avoir tendance à éviter ou à fuir les situations. Parfois, quand il ne peut pas, il peut fondre en larme ou exploser de colère qui sont les seules manifestations émotionnelles que son cerveau peu lui permettre. Ils ne peuvent pas introspecter sur leur vie affective ce qui peut le rendre superficiel dans ses échanges, notamment avec nous, professionnels de l'humain.

Photos : Shutterstock

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