Culpabilité et souvenirs enfouis II
Avant toute chose, je tenais à remercier les spécialistes ayant pris la peine de répondre à mon message. Pour votre bienveillance tout d'abord, et pour m'avoir fais comprendre que mon récit manquait peut-être de clarté.
Je suis désolée. Je dois dire qu'il m'a fallut un certain temps pour tout d'abord prendre conscience de ce qu'il s'était passé et dans un second temps, d'en parler.
Les faits remontent à six mois, j'avais 22 ans. J'ai vécu plusieurs temps chez une famille, au quotidien — je vivais, evoluais, partais en vacances avec eux en m'occupant principalement des enfants. Une sorte d'aide pour la famille. J'étais une sorte de grande sœur/nounou.
En Décembre, alors que je vivais avec et travaillais pour cette famille, le plus grand à eu des comportements déplacés. Je le considérais comme mon petit frère et la relation que nous avions était fraternelle : taquineries, jeux vidéos, regarder séries, activités telles que les escapes games, le surf...
Il nous était arrivé de dormir ensemble pendant plusieurs jours la semaine précédent l'événement, dans un soucis de manquement de place alors que nous étions en vacances — sans qu'il n'y ait jamais eu de soucis. Nous dormions même avec des traversins entre nous. Et il nous arrivait de nous faire un gros câlin, sans changement de position dessus/dessous, avant d'aller dormir. Sans plus.
Il n'était certainement pas mon petit copain, ni une personne pour qui j'éprouvais de quelqu'onque sentiments/attirence. Surtout car je fréquentais quelqu'un au même moment, qu'il était plus jeune et que je le considérais comme mon frère.
Les attouchements se sont produits une fois : la nuit, alors que nous dormions ensemble. Éveillée dès lors que ses mains se faisaient plus exploratrices, la surprise d'abord m'a tetanisée. J'étais incapable de bouger alors que ses mains se baladaient sur mon corps. Il a même essayé d'appeler mon prénom pour avoir une réaction, mais rien ne sortait de ma bouche. Aucun son. Rien ne bougeait ou ne sortait de ma bouche. Je ne me serais jamais attendu à cela. A ces gestes de sa part. Je n'ai donc pas su comment réagir : incompréhension, l'horreur, la panique, la peur. Après cela, il y a eu de nouvelles tentatives d'avoir un contact physique :
— s'allonger sur mes jambes alors que j'étais assise et me faire un câlin, ce qui amenait nos visages très prêts
— tentative de m'embrasser
— d'engager une proximité trop physique
Et chaque fois, le souvenir de la première nuit me revenait en tête. Et je n'arrivais pas à bouger. Je sais que j'aurais pu dire, faire quelque chose... Mais j'en ai été incapable. Et la peur d'être surprise, que les choses soient mal interprétées, d'être accusée à tord pour quelque chose que je n'avais pas fais. J'étais rongée par la honte et la culpabilité.
Avoir choisis de dormir avec ses petites soeurs a été sur le moment, la solution la plus facile pour échapper à cette situation. Des le lendemain, je suis allée dormir dans la chambre avec elle. Je n'avais pas aimé, pas demandé, pas initié. Je ne voulais pas que cela se reproduise. Alors j'ai fais au plus simple. Changer de lit et dormir avec ses soeurs — ce qui ne me paraissait pas une si mauvaise idée sur le moment.
Ce trauma ci est récent. Pour ce qui est du reste, c'est arrivé à une période prepubère et début adolescence. Je n'arrive pas à me livrer sur le sujet. Je crois que cet événement survenu en décembre a fait remonter quelques souvenirs flous que j'ai du mal à comprendre et/ou interpréter. Tout n'est pas clair.
Dans ce cas précis, entre notre lien de départ, le fait que nous étions en vacances, — maillots de bain et vêtements cours — j'ai l'impression que ce qui est arrivé est de ma faute.
Je vous remercie pour vos réponses. J'ignore si l'aide d'un psychologue saura me libérer, mais je prends note de vos conseils. Me confier n'est pas chose aisée, en règle générale. Mais cela devenait trop lourd a porter e j'ignorais si les sentiments éprouvés — la peur, le dégoût, la honte — étaient légitimes. Il me faut encore éclaircir ses souvenirs du passé... Mais je vous remercie pour vos retours.
Merci encore,
Heavy Hurts