Que faire quand une rupture a eu lieu sans dire son nom?
J'ai rencontré un homme il y a presque un an, puis après une relation plutôt "plan cul", nous avons formé un couple pendant plus de 4mois. Il a manifesté sa peur de l'engagement suite à un traumatisme, mais n'a cessé d'avoir un comportement un peu ambivalent. Paradoxalement, il avait l'air de vraiment vouloir s'investir dans cette relation (temps passé ensemble, rencontre assez rapide de sa famille, de ses amis, temps passé ensemble, proposition de l'accompagner à des mariages et proposition de partir ensemble en vacances). Je me sentais heureuse et amoureuse, mais j'étais régulièrement dans le doute, les actes montraient quand même un vrai désir d'engagement, malgré de nombreuses phrases qui me faisaient tiquer au quotidien : "on ne va pas écouter cette chanson, ça parle de rupture, on en est pas encore là", "quand tu me connaîtras mieux je te plairais moins", désir de "couple libre" etc ... Comme le sentiment qu'il voulait tester mes barrières ou provoquer la rupture, tout en continuant à être présent, et en s'ouvrant de plus en plus sur ses émotions : "tu es tout pour moi, on pourrait essayer de vivre ensemble". Puis catastrophe, quelques jours après, au mariage (où je ne connaissais personne, pas même les mariés), il m'a ignorée, parfois même marcher sur le pied comme si il avait oublié ma présence, ne s'est pas soucié de mes besoins primaires (manger/dormir/se laver). Nous étions loin de chez nous, je ne pouvais pas partir. Plutôt que de lui en parler, par peur que ce ne soit pas le bon endroit ni le bon moment, j'ai fini par imploser(alcoolisée )et le lui reprocher très violemment. Je me sentais tellement seule et humiliée. Il s'est écroulé (il est allé se coucher et est "tombé" comme une mouche). Le lendemain, nous avons quitté brutalement les lieux. En rentrant nous avons parlé, mais il ne "savait pas quoi me dire", il était désolé, il m'a assuré qu'il ne s'était pas rendu compte de son comportement, qu'il aurait dû le savoir. Qu'il avait peur de prendre le risque de continuer. Puis 4 jours sans aucunes nouvelles. Et il me dit qu'il faut qu'on trouve un moment pour se voir. J'arrive, il est froid et semble vide, sans expression. Il m'a dit "je ne sais pas quoi te dire", "je ne suis pas prêt" , "excuse moi, ça fait chier". Il avait l'air impassible mais épuisé en même temps, et triste. Je suis restée très zen, me suis excusée pour ma réaction très violente au mariage, lui ai dit que je comprenais qu'il n'avait pas fait exprès, mais que je ne pouvais plus admettre l'ambivalence (j'ai vécu plusieurs années avec un homme que mon psychiatre avait alors qualifié de pervers narcissique). Ses peurs réveillaient mes traumatismes. Je lui ai dit qu'il était dommage de gâcher une histoire où il y avait un certain équilibre, dans la mesure où les sentiments existaient des deux côtés. Je lui ai dit que ce "premier essai" était un peu raté mais que notre histoire ne l'était sans doute pas, avec du temps, de l'espace et du dialogue (il a grommelé "oui ça peut être bien" quand j'ai parlé de temps et d'espace). Puis je lui ai dit que j'allais me centrer sur moi, accomplir ce que j'avais à accomplir de mon côté, que la porte restait ouverte mais peut-être pas indéfiniment, et je suis partie en lui disant "tu sais où me trouver". Cet échange était vraiment très calme, voir même plein de complicité parce que j'ai fini par le faire sourire en dedramatisant. A aucun moment le mot "rupture" ou "je te quitte" n'a été prononcé. Nous ne vivions pas encore ensemble, nous n'avions donc pas de logistique à régler. Ça fait un mois et je n'ai eu aucune nouvelles.
J'ai le sentiment de quelque juste d'inachevé, d'un non-dit qui me ronge et qui m'empêche de tourner la page. Et en même temps, je reste convaincue de la qualité potentielle de cette relation, en prenant le temps, et j'ai du mal à y renoncer, donc je n'ose pas le contacter de peur de le faire fuir davantage (et aussi parce que je considère qu'il a les cartes en mains, les infos, les propositions, etc). Je vais avancer de mon côté et travailler sur moi encore davantage car je sens bien une dépendance affective qui n'est pas tout à fait réglée, mais mes sentiments ne disparaissent pas et malmènent ma raison.
Qu'en pensez-vous ? Était-ce une "rupture lâche"? Un silence bénéfique pour mieux se retrouver ? Comment gérer mieux mes émotions ?
(Je précise que cet homme, au moment du traumatisme qu'il a subi il y a quelques années, a decompensé et a dû être interné deux jours, il entendait des voix et croyait que les autres pouvaient lire dans ses pensées).
Merci d'avance pour votre aide.