Un mari colérique peut-il guérir ?
Bonjour,
Je suis avec mon compagnon depuis 5 ans. Nous avons eu un enfant il y a 2 ans et demi, dans une ville où je n’ai ni amis ni famille pour m’épauler.
Depuis le début de notre relation, il se vexe régulièrement pour peu de choses et pique des crises au cours desquelles il me hurle dessus, très près du visage en me reprochant de lui faire péter un câble et de le faire exploser. Au début cela me rendait folle à mon tour et j'en étais venue à me taper la tête contre un mur certaines fois, devant l'impossibilité de le faire redescendre une fois parti. Cela peut durer une heure, une heure trente, c'est à devenir folle à mon tour.
Il est dans ce moment hors de lui, le visage réellement déformé par la souffrance-haine ou je ne sais quoi. Il ne contrôle pas ses gestes, tremble de colère. Tape dans les murs, crie très fort, m'insulte, me dit que je ne le respecte pas, que je le hais, me poursuit de pièce en pièce si je m'éloigne, - cela décuple encore sa colère. Rien ne peut l'arrêter, même pas notre fils de quelques mois qui dormait à côté, et se réveillait bien sûr. De mon côté, face à ses cris, je suis plutôt silencieuse ou lapidaire. Je suis vite tétanisée et quand j'arrive à parler je le regarde avec mépris je pense, je lui dis que c'est à lui de s'arrêter tout seul, de se calmer, de faire moins de bruit pour notre fils. J’essaye de ne pas trop m’emporter même s’il m’est arrivé, à bout, de l’insulter à mon tour. Quoi qu'il en soit rien ne l'arrête et tout ce que je peux dire ou faire d’autre que ce qu’il me demande (dire que j’ai compris ce qu’il dit, lui faire un câlin) est matière à exploser de plus belle. Je pense souvent à Shining ou L'enfer de Clouzot, dans ces moments-là.
Le reste du temps, c'est quelqu'un de sympa, un vrai gentil. Je pense qu'il l'est également mais qu'il a un problème à régler avec la colère, la violence, qu'il n'identifie pas d'ailleurs sur le moment. Pour lui, on ne se dispute pas. Il n'y a pas de dispute. C’est quelqu’un qui ne se connaît pas très bien selon moi, qui ne sait pas reconnaitre ou exprimer ses besoins, qui ne parle pas assez de choses intimes. Il est assez contrôlant également, vu ce que j’ai pu lire sur le sujet.
J'ai fini par réussir à l'emmener voir un médiateur familial ce qui a au moins réouvert le dialogue. J'ai finir par parler de violence conjugale et de mon besoin que cela soit reconnu comme tel par mon conjoint. Entre-temps, après quelques mois sans disputes majeures, il a fait des efforts et j'avais l'impression qu'il avait progressé, que des messages étaient passés, qu'il avait compris que "je ne le hais pas", mon conjoint s'est de nouveau retourné contre moi : et récemment m'a crié dessus, insulté et craché dessus devant témoins dans un bar, et avant cela, lors d’une nouvelle crise, m’a tapé très fort dans la main notamment sans s’en rendre compte.
La nouveauté est qu’il s’est excusé pour ces deux derniers épisodes et depuis le dernier, me dit qu’il a compris qu’il m’aimait mal, que son amour pour moi devait mûrir. Qu’en observant un couple d’amis il voyait qu’ils ne se vexaient pas pour des petites choses comme lui aurait pu le faire avec moi. Il dit aussi avoir réfléchi suite à la réflexion de son frère qui lui demandait s’il avait réellement pardonné. Mon conjoint s’est rendu compte qu’il ne m’avait probablement pas pardonné certaines choses comme il le pensait.
Je voudrais qu’il prenne conscience de son problème de colère et qu’il travaille sérieusement dessus, pour moi mais aussi et surtout pour notre fils qui finira par grandir et s’opposer à lui. J’aurai vraiment essayé je crois pendant ces dernières années de garder espoir en notre couple et projet familial au prix (sans m’en rendre compte) de ma santé morale, physique et même de mon travail au final. C’est toujours mon premier souhait -même si une amie me dit que je mérite d’être heureuse et d’être respectée. Depuis le dernier clash, je nage dans un sentiment d’irréalité, je suis un peu perdue, sidérée, et j’ai besoin d’avis extérieurs pour m’aider à avancer je pense, et prendre les décisions qui s’imposent même si elles sont difficiles à mettre en oeuvre (garde alternée, isolement familial et amical, aspects financiers etc- qui n’incitent pas au départ). Partir reste-t-il la seule solution pour l’aider et nous aider ? En cas de prise de conscience du conjoint violent, celui-ci peut-il changer ? Et comment ?
J’espère avoir été claire et merci infiniment par avance de votre point de vue éclairé.