Apprenez à votre enfant à être un fédérateur !

Il arrive souvent aux enfants de se sentir tristes et frustrés si un de leurs amis ne leur parle plus, ou s’il va vers un autre groupe, ou encore pousse les autres à se moquer de lui. Souvent, ces enfants qui se sentent blessés et exclus répondent en blessant et en excluant à leur tour. 

L'agression relationnelle

L'exclusion peut se traduire en une agression relationnelle, que l'on définit par le comportement tenu dans l'intention de faire du mal aux autres en abîmant ou en manipulant leurs relations avec leurs pairs. Cette forme insidieuse de harcèlement peut être difficile à détecter mais cause un stress psychologique fort chez les enfants. D'autres actes d'agression relationnelle peuvent s’exprimer en disant du mal de la personne dans «son dos», de répandre des rumeurs, de créer des alliances contre l’exclu ou encore l’humilier en public. 

The Ophelia Project est une association à but non lucratif qui a mené une étude afin de comprendre si l'on pouvait trouver une solution à l'agression relationnelle via un changement systémique dans la culture sociale. Cette étude a montré que 48% des élèves étaient régulièrement exposés à l'agression relationnelle et que ceux âgés de 11 à 15 ans étaient exposés en moyenne à 33 actes d'agression relationnelle en un an. 

Bien que de nombreux programmes mettent en place des actions pour mettre fin au harcèlement scolaire, notamment , en éliminant les comportements négatifs de la salle de classe, en enseignant aux enfants des comportements prosociaux  (de souci de l'autre) pour les pousser à se responsabiliser afin de faire des choix positifs à l'école mais aussi au quotidien. Il n'est pas suffisant d'apprendre aux enfants ce qu'il ne faut pas faire : nous devons aussi leur apprendre ce qu'il faut faire pour promouvoir la gentillesse et la compassion auprès des autres. 

La bonne nouvelle, c'est que la gentillesse n'est pas seulement contagieuse, mais engendre aussi plus de joie et augmente les amitiés. Une étude publiée dans le journal PLOS One a suivi un groupe de 400 enfants de 9 à 11 ans en école primaire à Vancouver. Les enfants étaient partagés en deux groupes. Un groupe devait lister tous les endroits agréables qu'ils avaient visité, pendant que les autres devaient accomplir des actes de gentillesse. Après quatre semaines, chaque groupe a rapporté de plus hauts niveaux de bonheur, mais le groupe "gentillesse" a aussi rapporté une meilleure acceptation par ses pairs. De simples actes de gentillesse ont permis un meilleur sentiment de bonheur et plus d'amitié au sein de la classe. C'est du gagnant-gagnant. 

Apprenez à vos enfants à se responsabiliser

Souvent, on ne se pose pas la question de "comment puis-je élever mon enfant pour qu'il soit gentil?" mais plutôt "que dois-je faire pour que mon enfant ne soit pas exclu?". C'est un crève-coeur que de savoir que votre enfant souffre d'agression relationnelle, . Ce qui est encore plus dévastateur c’est de savoir qu'il est seul et frustré toute la journée à l'école. Il est normal de vouloir réparer ça. Le problème est que vouloir réparer,  ne répare pas . 

La meilleure chose que les parents puissent faire est d'apprendre à leurs enfant à prendre le pouvoir (à les "empouvoirer") dans le but de devenir des fédérateurs, des regroupeurs. Lorsque nous distillons des compétences prosociales aux enfants, nous répandons la gentillesse et la compassion. Voici quelque pistes pour apprendre à votre enfant à inclure les autres : 

• Écoutez et soyez compatissant : il peut être très difficile de s'asseoir et d'écouter quand un enfant explique qu'il a été exclu d'un groupe, humilié, ou encore blessé à l'école, mais écouter et compatir restent les deux meilleures choses à faire. Même s'il peut être tentant de dire "quel ami horrible!", ce que votre enfant a en réalité besoin d'entendre c’est :"ça a l'air affreux, tu dois être tellement énervé". Lorsque nous compatissons avec nos enfants , nous leur apprenons à faire de même avec les autres. Les enfants empathiques peuvent créer d'immenses sentiments de gentillesse dans le monde. Tout ce que nous avons à faire est d'être près d'eux et de les inviter à exprimer leurs émotions. 

• Être un fédérateur : cela vous est déjà arrivé de regarder votre téléphone pour éviter une interaction sociale lorsque vous n'en avez pas envie ou pour éviter quelqu'un ? Vous n'êtes pas seul·e. La technologie facilite l'évitement de situations inconfortables, mais l'utiliser pour éviter des interactions sociales renvoie des messages confus à nos enfants. Si nous voulons que nos enfants apprennent à aller vers les autres et à inclure de nouvelles personnes (ou des personnes auprès de qui ils ne s'assiéraient pas habituellement), nous devons faire la même chose. Montrez à vos enfants comment se faire de nouveaux amis en vous présentant à de nouvelles personnes et en engageant des conversations. 

• Chercher quelqu'un qui a besoin d'un ami : il est normal que les enfants soient pris dans leur groupe habituel. Les jeunes enfants aiment comme les adultes la routine et ont tendance à s'asseoir à la même table pendant les repas ou à jouer avec les mêmes groupes à la récréation, malheureusement cela peut être un comportement limitant. Apprenez à votre enfant à «scanner» la pièce, le lieu, afin de trouver quelqu'un qui a besoin d'un ami. Entrainez-vous avec lui à inviter un autre enfant dans le groupe ou à proposer aux autres de se joindre pour un jeu. Lorsque les enfants pratiquent ces compétences à la maison, ils savent mieux les utiliser dans le monde extérieur. 

• Parlez de l'exclusion non intentionnelle : parfois, les enfants s'excluent sans penser à mal. Par exemple, un enfant peut ne pas en inviter un autre à une sortie car il y aura des manèges, et le premier sait que le second n'aime pas ça. Malgré tout, le second se sentira tout de même exclu, même si le premier a fait cela pour le protéger. Parlez avec vos enfants de ce que cela signifie d'exclure, et de la manière dont ils pourraient inclure les autres. Demandez à vos enfants d'imaginer les connexions entre l'exclusion et de possibles émotions négatives et entre l'inclusion et de possibles émotions positives. Des communications ouvertes et honnêtes aident les enfants à démêler leurs sentiments et leurs émotions. Cela augmente aussi leur empathie et leur compassion. Vous pouvez par exemple faire une réunion familiale hebdomadaire pour parler du bon, du mauvais et de l'entre-deux. En aidant nos enfants à comprendre leurs émotions, nous leur montrons que la gentillesse compte réellement.

Il n'existe pas de réponse rapide et facile à l'agression relationnelle. Ni vous ni votre enfant ne pouvez contrôler les agissements des autres enfants. Ce que vous pouvez travailler, c'est la façon dont votre enfant répond à l'agression relationnelle ou à l'exclusion et la façon dont il peut prendre le pouvoir pour être un fédérateur vis-à-vis des autres enfants

Chercher quelqu'un qui a besoin d'un ami : il est normal que les enfants soient pris dans leur groupe habituel. Les jeunes enfants aiment comme les adultes la routine et ont tendance à s'asseoir à la même table pendant les repas ou à jouer avec les mêmes groupes à la récréation, malheureusement cela peut être un comportement limitant. Apprenez à votre enfant à «scanner» la pièce, le lieu, afin de trouver quelqu'un qui a besoin d'un ami. Entrainez-vous avec lui à inviter un autre enfant dans le groupe ou à proposer aux autres de se joindre pour un jeu. Lorsque les enfants pratiquent ces compétences à la maison, ils savent mieux les utiliser dans le monde extérieur.

Photos : Shutterstock

Les informations publiées sur Psychologue.net ne se substituent en aucun cas à la relation entre le patient et son psychologue. Psychologue.net ne fait l'apologie d'aucun traitement spécifique, produit commercial ou service.