Aucun aliment n'est interdit
Se mettre dans la tête que rien n'est interdit est peut-être la meilleure façon d'atteindre son objectif de perte de poids, aussi paradoxal que cela puisse paraitre.

Pour perdre du poids, il semble que, aussi fou que cela puisse paraître au 21ème siècle, le maître mot demeure : restriction.
Restriction calorique.
Manger moins, bouger plus.
Il ne faut pas manger de sucre, il ne faut pas manger de gras, il ne faut surtout pas manger du sucre et du gras.
Il faut manger moins de calories que ce dont on a besoin et bouger plus.
FOUTAISES !
Plus on se restreint de manger quelque chose, et plus, en général, ce quelque chose devient une obsession.
On a tous entendu parler de l'effet yoyo initié par les régimes hypocaloriques. Ils ne font qu'abaisser le métabolisme et lorsque l'on recommence à manger normalement, le corps qui était, selon lui, en train de vivre une famine, se met en mode stockage.
Se mettre dans la tête que rien n'est interdit est peut-être la meilleure façon d'atteindre son objectif de perte de poids, aussi paradoxal que cela puisse paraitre.
Dans la mesure où il n'y plus d'aliments interdits, on ne pensera plus vingt-quatre heures sur vingt-quatre à des gâteaux, à du chocolat, à des chips ou à tout autre aliment que l'on s'interdit de manger car soi-disant non compatible avec notre objectif de perte de poids.
Si je m'autorise sans culpabilité à terminer mon repas sur une note sucrée tous les jours, je mangerai moins de sucre que si je me frustre depuis des jours et des jours non seulement en ne mangeant pas à ma faim mais également en ne m'accordant aucun aliment plaisir, au point d'en arriver à consommer de manière compulsive ce dessert sucré dont je me prive depuis des semaines, jusqu'à atteindre le non-retour du fameux « foutu pour foutu, autant continuer à manger « n'importe quoi » ».
Si j'obéis à mes signaux internes, que je suis consciente des moments où j'ai faim, des moments où je n'ai plus faim, des moments où j'ai envie de sucre, des moments où je n'en ai pas envie, il n'y a pas de raison que je m'empiffre, que ce soit d'aliments que je considère comme interdits ou d'aliments que je considère comme autorisés.
Le « foutu pour foutu » n'a plus de sens dans ce cas-là.
C'est bien joli tout ça, mais la grande question, c'est : comment faire pour en arriver là ?
Tout d'abord : pourquoi avons-nous envie d'une touche sucrée à la fin du repas ?
Cette envie est surtout culturelle, sociale et elle est liée au fait que lorsque nous absorbons du sucré notre cerveau libère de la dopamine, hormone du bien-être, ceci se produit même avant que nous n'ayons consommé le dessert, rien qu'en le regardant, nous anticipons le plaisir qu'il va nous procurer (1).
Il reste toujours une place pour le dessert même quand on est rassasié parce que les aliments sucrés ne provoquent pas de sensation de satiété, ce qui fait que, parfois, lorsque l'on commence à manger sucré, on a du mal à s'arrêter.
Pour certaines personnes, la culpabilité et la lutte sont les maîtres mots face à de la nourriture plaisir. La nourriture qui fait plaisir est interdite car elle est censée faire grossir rien qu'en la regardant. Mais est-ce que c'est vrai ?
On n'est pas tous égaux face à la nourriture. La génétique, l'hérédité jouent. Deux personnes peuvent manger la même chose et ne pas en profiter de la même façon.
Prenons l'exemple extrême de personnes souffrant de maigreur constitutionnelle.
Quelle que soit la quantité de nourriture qu'elles absorbent, ces personnes ne parviennent pas à prendre du poids ou si elles y parviennent en augmentant leurs rations de nourriture, dès qu'elles cessent de se suralimenter, elles retrouvent leur poids antérieur.
Dans des articles datant de 2014, des chercheurs du CHU de Saint-Etienne et du CHU de Toulouse, travaillant à l'époque dans un service dédié à l'étude de la maigreur constitutionnelle, en sont arrivés aux conclusions suivantes : la dépense énergétique d'une personne ayant une maigreur constitutionnelle est moindre que celle d'une personne de poids dit normal.
« (…) aussi surprenant que cela puisse être, les femmes maigres constitutionnellement, dépensent moins d'énergie par jour que les femmes normales témoins, avec un même programme d'activité sur 24 heures. » (2)
À cette époque, des études étaient en cours pour voir quel rôle joue une forme de graisse particulière dans le métabolisme de ces personnes : la graisse brune.
"Nous avons deux types de graisses : la graisse blanche qui a pour rôle de stocker et qui favorise la prise de poids, et la graisse brune découverte assez récemment qui était connue chez les animaux, qui était présente chez les enfants à la naissance mais qui était moins connue chez l'adulte. La graisse brune a pour rôle de gaspiller de l'énergie en dépensant de la chaleur. Et l'une des hypothèses est que cette graisse brune soit plus présente chez les maigres constitutionnels", détaille le Pr Bruno Estour, endocrinologue. (3)
Les personnes ayant une maigreur constitutionnelle auraient davantage de graisse brune que les personnes lambda et leurs dépenses énergétiques se feraient d'une manière différente. Cela reste encore très mystérieux pour les chercheurs. Ils constatent que le corps des maigres constitutionnels résiste à la prise de poids. Ces personnes sont des brûleurs de sucre et de gras.
Une expérience a été réalisée sur des femmes ayant une maigreur constitutionnelle, on leur a donné 700 calories de gras en plus mais le peu de poids pris, la plupart l'ont reperdu en arrêtant la supplémentation (4).
Pour ces personnes, il semble que la prise de poids s'avère difficile du fait de la résistance du corps à stocker du gras.
Si la maigreur constitutionnelle est admise et étudiée, il est plus difficile de concevoir que certaines personnes pourraient souffrir de grosseur constitutionnelle et que ce ne serait pas la quantité d'aliments qu'elles consomment qui entrerait en jeu mais la façon dont leur corps en métabolise les nutriments.
Certaines personnes obèses expliquent qu'elles ont une alimentation normale et que pourtant elles grossissent mais on ne les croit pas (7). On ne peut être gros que parce que l'on mange trop, n'est-ce pas ?
Pourtant, la personne dit peut-être vrai et peut-être sa prise de poids est-elle liée à sa génétique, à son hérédité ; peut-être son métabolisme est-il lent ; peut-être fait-elle face à des changements hormonaux ; peut-être est-elle si stressée que ses taux de cortisol provoquent cette prise de poids (5) ; peut-être travaille-t-elle de nuit et que le non-respect de son rythme circadien a entraîné au fil du temps une prise de poids.
« Selon le Dr Wright, ce phénomène s'explique par un manque de coordination entre les activités d'une personne et le rythme de son horloge biologique. ''L'homme est programmé pour être éveillé et manger quand il fait jour et pour dormir quand il fait nuit. Si ce rythme n'est pas respecté, le cycle de l'organisme se dérègle'' ». (6)
Peut-être qu'à force de régimes hypocaloriques, son métabolisme est ralenti et qu'elle stocke le gras au lieu de l'utiliser.
En matière de maigreur et de grosseur, il vaut mieux ne pas généraliser, écouter son patient et lui accorder sa confiance a priori. S'il ne se sent pas jugé, il finira par nous dire ce qu'il en est ou pas de sa prise alimentaire au quotidien.
Pour en revenir à ce fameux « rien n'est interdit » qui est le sujet de cet article, il est censé ouvrir une porte et mettre fin à la restriction mortifère, celle qui provoque l'effet inverse de celui recherché.
Plus on se restreint, plus on finit par prendre du poids, plus on part du principe que rien n'est interdit en respectant ses signaux de faim et de satiété, plus au fil du temps, notre prise alimentaire finit par se réguler d'elle-même.
Ce dont je me prive devient une obsession.
Ce dont je ne me prive pas a beaucoup moins de chance de devenir une obsession.
Qu'en pensez-vous ?
Pas de culpabilité.
Pas de restriction calorique car ce ne sont pas les calories qui comptent.
Mais de la détermination et l'envie de prendre de nouvelles habitudes.
Si vous êtes intéressé par mon approche, contactez-moi, nous prendrons un rendez-vous téléphonique pour en discuter.
- (1)https://www.marmiton.org/trucs-et-astuces/pourquoi-avons-nous-toujours-envie-d-un-dessert-a-la-fin-d-un-repas-les-scientifiques-nous-repondent-s4076307.html
- https://www.marieclaire.fr/pourquoi-est-ce-que-j-ai-toujours-envie-de-sucre-a-la-fin-du-repas,1464729.asp
- (2)https://www.objectifs-fitness.com/comment-prendre-du-poids-maigreur-constitutionnelle/
- (3)https://www.allodocteurs.fr/maladies-maladies-nutritionnelles-poids-obesite-maigreur-constitutionnelle-grossir-j-en-reve-10085.html
- (4)https://observatoire-des-aliments.fr/sante/bruno-estour-specialiste-des-maigres
- (5)https://www.lanutrition.fr/prise-de-poids-et-si-cetait-le-cortisol
- (6)https://www.pourquoidocteur.fr/Articles/Question-d-actu/8701-Pourquoi-le-travail-en-horaires-decales-fait-grossir
- (7)https://www.santemagazine.fr/minceur/coaching-minceur/conseils-pour-maigrir/je-mange-peu-et-pourtant-je-grossis-comment-lexpliquer-1028209
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