Brevet de secourisme psychique : gestion du risque et de la crise suicidaire

Comment intervenir auprès de quelqu’un en crise suicidaire ? Les personnes suicidaires ne veulent pas mourir, elles veulent d’abord arrêter de souffrir.

21 NOV. 2019 · Lecture : min.
Brevet de secourisme psychique : gestion du risque et de la crise suicidaire
  • 1.Établir le contact et identifier les peurs pour savoir où en est la personne. Franchir les peurs en disant qu'on est capable d'entendre le pire. «Je ne te reconnais pas, tu n'es pas comme d'habitude ».
  • 2.Nommer les émotions : tristesse, culpabilité, sentiment de rejet ; surtout l'impuissance à faire et à demander de l'aide.
  • 3.Evaluer l'urgence suicidaire :
  • -Stade du développement des idées suicidaires :
  • Les idées ? L'intention ? (quand l'idée devient fascinante comme par exemple « j'ai une vraie solution »), programmation ?
  • Stade de la cristallisation :
  • Décide le jour et l'heure. « La souffrance va enfin finir ».
  • Avec quoi ? Comment ? Où le faire ?
  • Souvent, malheureusement l'entourage pense que la personne va mieux, que c'est un mieux définitif alors que c'est un mieux passager.
  • Il est important de faire attention aux phrases :
  • « Je vais moins vous embêter », « vous aurez un peu d'argent bientôt », « je crois que ça va s'arranger », « vous pourrez prier pour moi », « je vais être mieux parce que j'arrête »
  • À ce stade, il est important de sécuriser la personne.
  • 4.Identifier le facteur qui a aggravé la souffrance : regarder l'événement, le travailler, le nommer pour qu'il soit plus partageable, acceptable. Il s'agit de comprendre, entendre la crise.
  • 5.Formuler la crise : souvent on y retrouve l'insomnie (qui est le fond d'œil de la crise suicidaire), les idées suicidaires, l'amaigrissement.
  • 6.Briser l'isolement : qui sera proche de cette personne ? Il s'agit de faire vivre les présents, rappeler les souvenirs des personnes importantes.
  • 7.Arrêter le processus d'auto-destruction : mettre en sécurité, enlever les armes à feu, les médicaments…
  • 8.Penser à l'après-crise : traiter les sources de souffrance. La remontée à la surface est longue. « Comment j'ai pu penser à cela ? », c'est un souvenir détestable pour la personne ayant fait une tentative de suicide.
  • Une crise suicidaire peut durer plusieurs semaines. Il est important de ne pas abandonner la personne à la première amélioration.

Pour résumer :

  • Aller vers la personne
  • Identifier ses souffrances
  • La questionner : « Penses-tu au pire ? », « Comment ? », « Où ? », « Quand ? »
  • Les trois quart du travail est fait pour démystifier la crise. Il est plus que nécessaire de nouer une relation de confiance. Ainsi, la personne se sent moins seule et comprise. C'est réellement être attentif à la souffrance de l'autre, être curieux de l'autre.

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Émilie Bun Chauvet

Après 10 ans d’expérience en tant que salariée dans les domaines du travail et de l’insertion professionnelle (psychologue du travail), elle s’est installée en libéral depuis le 1er octobre 2018 au sein du cabinet médical du Pas de St Jacques à Buxerolles où elle collabore avec des orthophonistes, des infirmières et une pédiatre.

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