Client ou patient ?

La législation française ne nous laissant pas le choix, la question ne devrait pas se poser ! Nous, les psychopraticiens, nous n'avons pas de patient !

13 OCT. 2017 · Lecture : min.
Client ou patient ?

La législation française ne nous laissant pas le choix, la question ne devrait pas se poser ! Nous, les psychopraticiens, nous n'avons pas de patient !

L'usage de ce mot est réservé aux professions médicales régies par un ordre … qu'on se le dise. Et pourtant, bon nombre de collègues ont du mal avec le mot « client » et après avoir jeté un coup d'œil à droite, à gauche, pour vérifier si l'ordre des médecins n'était pas dans le coin, ils vont parler de leurs patients.Lorsque que je ne sais quel mot choisir, je cherche leur étymologie, j'écoute leur histoire … Et voici ce que me dit le mot patient. Son histoire est édifiante* : «qui supporte patiemment les défauts d'autrui» , «qui souffre sans murmurer les adversités, les contrariétés» , «personne qui est condamnée au supplice», «souffrir, supporter, endurer» … pour aujourd'hui me dire : « qui subit, qui est l'objet d'une action, qui est passif » et enfin : « qui subit ou va subir un examen médical ou une opération chirurgicale. »

Voici ce que me dit le mot client *: son origine Grecque vient de klueô qui signifie « j'écoute ». A l'époque romaine il désigne : « citoyen pauvre qui se met sous la protection d'un patricien (noble)», pour devenir par extension : « personne qui confie ses intérêts à un homme de loi ». Puis petit à petit, il remplace le mot chaland dans son sens commercial : « celui qui achète ». Dans ces deux mots patient et client, je vois certaines différences fondamentales :

Dans le premier, je ressens des notions de passivité, de subir, de souffrance, le tout en silence et sans vraiment d'espoir... plutôt déprimant.

Dans le second, j'ai tout de suite été touché par l'origine grecque « d'écoute », puis, même si au premier regard on peut ressentir la lourdeur dans son sens de vassal, je vois plus cela comme s'en remettre à quelqu'un de plus compétent qui peut assurer un service que l'on ne peut pas ou ne sait pas faire soi-même... et ensuite s'en affranchir.

Je suis psycho-praticien IFS, mon travail consiste à montrer aux personnes qui viennent me voir, comment certaines parties de leur personnalité sont en souffrance et ont besoin d'aide ; je partage ma connaissance de ce modèle pour leur apporter une compétence nouvelle : une protection bienveillante qu'ils apprennent avec moi, pour prendre soin d'eux. Je partage l'écoute, la compétence, la compassion, j'accueille la personne qui s'en remet à moi en pleine confiance, en pleine conscience et à qui j'apprends à retrouver les gestes de secours psychologique essentiels au mieux vivre, au bien être. Par ailleurs, j'apprécie aussi ce que je vois comme un gage de qualité. En effet, un chaland ne revient pas à la même boutique si le service laisse à désirer : ainsi, si mes clients reviennent, c'est que le service que je leur apporte est à la hauteur de leurs attentes. Sûrement que la personne qui entre dans mon cabinet est un patient … je dirais plutôt que trop souvent la personne qui arrive chez moi est un patient … mais je mets un point d'orgue à ce qu'il ressorte de chez moi en tant que client.Pour conclure :

A mes clients avec qui je partage toute ma reconnaissance pour ces moments inoubliables que l'on vit ensemble, je leur demande toujours d'être impatients !

*sources : cnrtl.fr : centre national de ressource textuelles et lexicales (Créé en 2005 par le CNRS)

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Écrit par

Julien Renault

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