Comment réagir si mon enfant est victime d'harcèlement ?

Il est toujours très anxiogène, préoccupant et délicat de savoir comment réagir en tant que parents lorsque nous soupçonnons ou sommes assurés que notre enfant se fait harceler.

25 OCT. 2021 · Lecture : min.
Comment réagir si mon enfant est victime d'harcèlement ?

Les enfants peuvent réellement subir des traumatismes très importants, notamment scolaires lorsqu'il s'agit de relations toxiques ou de harcèlement. Par peur des réactions que cette annonce peut engendrer pour son entourage, ou même pas méconnaissance de ce qu'est le harcèlement, ils peuvent subir sans pouvoir en parler.

Si vous êtes parents, que vous avez des doutes et que vous souhaitez savoir comment réagir face à votre enfant s'il est dans ce cas, voici quelques pistes qui pourront vous aiguiller :

Être un modèle de respect

Être dans la demande quotidienne : "fais tes devoirs", "range ta chambre", "met la table", plutôt que dans la construction et le partage du lien peut amener à incarne une forme de modèle de harcèlement envers son enfant, chaque jour.

Alors, montrer l'exemple du respect de son intimité, de ses besoins, de ses droits est une priorité. Cela est le juste milieu entre l'amour inconditionnel et les limites, le cadre qui peut parfois être frustrant mais sécurisant. Cela passe par des comportements bienveillants, des paroles valorisantes et attentives, une autorisation au ressourcement individuel...

  • "Je remarque que tu es fatigué, vas te reposer et tu feras tes devoirs plus tard"
  • "Prends ton temps, détends toi car je sens que cette journée t'a épuisé"
  • "De quoi as-tu besoin? Qu'est-ce qui te ferait du bien"

Assurer l'enfant d'une confiance partagée

En général, et d'autant plus lorsqu'un enfant est victime d'harcèlement par ses camarades, le besoin d'écoute et d'attention est très important pour éviter un repli sur soi. Ecouter activement un enfant, passe notamment par le fait de ne pas le juger ni le culpabiliser.Sinon, il pourra se refermer et adopter des stratégies précises pour ne pas avoir à parler de ce qui se passe pour lui, qui est déjà une grande souffrance.

En ce sens, mettre en place un pacte, un engagement au travers duquel il est assuré que sa parole sera respectée est un gage de transparence pour lui. Il peut avoir besoin d'entendre "je te crois", "ce n'est pas de ta faute", "tu peux tout me dire" et de ressentir qu'il a l'espace de parler sans que cela puisse être utilisé contre lui.

La première des réactions face à des signaux alarmants peut être de paniquer, de réagir, d'agir sur le terrain pour remonter l'information aux enseignants, à l'établissement, aux parents des enfants harceleurs. Cela peut être bénéfique mais aussi délétère pour l'enfant victime d'harcèlement qui, malgré lui, sera le centre de l'attention et de nouvelles humiliations par la suite.

Respecter ses confessions

Être dans une posture d'ouverture et d'écoute active devrait être le moyen pour un parent de relever des mots, des concepts, des demi-mots que l'enfant prononce et qui sont interpellants. L'idée est toujours de questionner quand quelque-chose est alarmant :

  • "qu'est-ce qui s'est passé ?"
  • "est-ce que tu peux m'en dire plus ?"
  • "comment cela s'est passé ?"

Plutôt que de faire répéter un enfant. Cela le mettra en confiance pour se livrer en toute intimité, même si il peut souvent s'adapter pour ne pas déranger, inquiéter ou énerver son parent.

La subtilité est d'essayer de comprendre sans être intrusif ou insistant. En effet, l'enfant ment quand il a peur. Alors, il ne le fera pas s'il sent que sa parole est respectée. Cela est primordial de pouvoir se mettre à sa place et de savoir ce qui s'est passé.

Reccueillir sa parole

Cela demande de faire preuve d'une grande précaution.

L'enfant adapte sa parole aux réactions qu'il peut voir, ressentir et entendre de la part de ses intervenants. Si on le fait répéter, il ne saura plus ce qu'il a dit et cela pourra le brouiller. Si, au contraire, il se sent écouté et face à quelqu'un qui est en posture d'ouverture, il sera en confiance.

Alors, la priorité sera de ne pas trahir son secret s'il ne souhaite surtout pas que celui-ci soit répété. C'est sécurisant pour lui car sinon, il pourrait avoir des soucis et être encore plus rejetté.

Il peut être tout à fait possible de lui donner l'exemple du secret médical entre praticien et patient. « Si tu veux ne le dire à personne, je t'écoute ».

Le rôle de l'école

Le devoir de l'école est de protéger la victime sans exclusion. Il est important d'accompagner l'auteur, sa famille en comprenant exactement qui fait quoi.

Eduquer les élèves collectivement peut être une réelle solution d'apprentissage. Rien ne vaut un cours collectif où l'on rappelle les droits de l'enfant et les devoirs de la collectivité sans culpabiliser.

Conclusion

Lorsqu'un enfant est victime d'harcèlement, il a d'autant plus besoin de pouvoir compter sur ses proches pour se sentir protégé au travers de cette parole qu'il libère mais aussi quand à "l'après". En effet, il peut être en état de peur et d'angoisse intense par rapport à ses confessions par anticipation d'un futur trop anxiogène au travers duquel il pourrait être pointé du doigt.

Il souhaite simplement ne plus vivre ces évènements de violence et se sentir respecté par rapport à ce qu'il estime être des secrets. Trouver avec lui des solutions tout en le soutenant et l'encourageant à se libérer est très salvateur.

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Julia Bouchinet

Praticienne en psychothérapie & PNL spécialisée en hypersensibilité. Son objectif est d’aider les gens à améliorer leur estime de soi et leur estime de soi, ainsi qu’à se concentrer sur un changement positif afin qu’ils puissent s’accepter tels qu’ils sont. Il propose des consultations tant au niveau individuel, familial que de couple.

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Bibliographie

  • Des bleus au cartable-Muriel Zürcher, Sébastien

  • Marion, 13 ans pour toujours- Nora Fraisse

  • Jamais victime- Marie-Pierre Lescure, Stéphanie Honoré

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Commentaires 1
  • kaguy77190

    Le personnel est éducatif, cpe, principal, proviseur, surveillant sont complices de l'harcelement scolaire. Ils doivent aussi arrêtés de faire les aveugles. Ils sont condamnables et à foutre à la porte. Ça préfère parler entre eux au lieu de faire leur boulot. Les harceleurs doivent payer en nettoyant tout l'établissement et être virés quelques mois. Dehors toute cette merde

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