Comment se reconstruire après un inceste ?

L'inceste est souvent entouré de silence, de honte et d'isolement. Là où l'enfant devrait se sentir le plus en sécurité il rencontre la transgression et l'abus sexuel, lourds de conséquences

26 OCT. 2018 · Lecture : min.
Comment se reconstruire après un inceste ?

De nombreuses sociétés ont posé l'interdit de l'inceste comme garant d'une solidité familiale, d'une confiance et d'un amour inconditionnel pour l'enfant ou l'adolescent au sein de la famille.

Pourtant, ce lieu n'est pas toujours un lieu de sécurité. Des adultes, souvent abusés eux-mêmes dans le passé, deviennent à leur tour abuseurs dans des systèmes familiaux où l'abuseur est loin d'être la seule personne en cause. En effet, d'autres "témoins" conscients ou inconscients n'interviennent pas pour protéger l'enfant, sont absents ou indisponibles à une relation sexuelle au sein du couple, ce qui place l'enfant en situation d'être agi en compensation d'un déséquilibre.

L'enfant se sent très souvent coupable de ce qu'il subit et s'il ne se sent pas coupable, c'est l'adulte qui lui fera croire que ce qui lui arrive est de sa faute. Ballotté entre tentatives de séductions par l'adulte, de récompenses, de cadeaux ou de représailles, voire menaces de mort ou culpabilisation à l'idée de détruire le fragile équilibre familial, l'enfant choisit souvent le silence par amour.

Car l'enfant n'est qu'amour, qu'innocence et pureté. L'abus le fait se sentir honteux et coupable, souillé et meurtri.

Les conséquences dans sa vie d'adulte et dans sa sexualité seront nombreuses, y compris la possibilité qu'il devienne lui-même abuseur ou homosexuel-le (non par véritable choix mais pour se protéger de l'autre sexe).

Ce qui peut alerter l'observateur extérieur, c'est l'attitude de l'enfant : angoisses, comportements hyper-sexualisés, phobie du contact, troubles alimentaires (grossir pour devenir repoussant ou maigrir pour ne jamais devenir une femme), terreurs nocturnes, dépression, scarifications, tentatives de suicide, etc...

Il faudra beaucoup de confiance pour que l'enfant ose révéler ce qu'il vit et beaucoup d'écoute en face. Malheureusement, l'abus ne refera surface que bien plus tard car l'enfant aura mis une chape de plomb dessus pour survivre. C'est à la faveur d'une difficulté de couple ou d'une dépression qu'il se mettra au travail psychothérapeutique afin d'accueillir son enfant intérieur blessé, réhabiliter son innocence et sa pureté et rendre à son propriétaire légitime ce qui lui appartient. Une véritable renaissance à soi-même.

Sachez toutefois que la révélation de l'abus aux parents ou personnes concernées est rarement reçue avec bienveillance et compréhension. Bien souvent, la réaction sera faite de rejet, de culpabilisation ou de déni. Raison pour laquelle, il est plus important de travailler sur soi que de s'attacher à faire reconnaître à un abuseur ce qu'il a fait. Ceci n'exclut bien évidemment pas le fait de déposer plainte dans un espace juridique, y compris a posteriori.

NB : Les outils thérapeutiques utilisés peuvent être l'EMDR, la constellation familiale, l'hypnose ou l'EFT parmi d'autres.

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Écrit par

Sylvie Bergeron

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