Communication faite aux 6ème biennale en cancérologie
Communication faite aux 6 emes biennale en cancérologie de Monaco:la complexité du soutien psycho-thérapeutique dans la prise en charge des patients atteints de tumeurs cérébrales.
ANNONCE DU CONTENU la complexité du soutien psycho-thérapeutique dans la prise en charge des patients atteints de tumeurs cérébrales
Ce titre long et ambitieux me semble articulé autour de trois coup couples de mots interdépendants.
• TUMEUR ET CÉRÉBRAL
• PATIENT ET PERSONNEL SOIGNANT
• SOUTIEN PSYCHOLOGIQUE ET PRISE EN CHARGE que l'on entend globale et multidisciplinaire.
Le cerveau, puisque c'est de lui dont il s'agit, symbolise dans le conscient et l'inconscient de tout homme et femme avant qu'ils ne soient patients entre autre :
L'intelligence La vie La matière noble L'autonomie La communication Les perceptions |
L'éveil L'indépendance La pensée La mémoire La conscience La réflexion |
La tumeur, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, symbolise dans le conscient et l'inconscient de tout homme et femme avant qu'ils soient patients.
Anarchie La peur La mort |
La honte L'opprobre La fin |
Imaginez le couplage symbolique instantané de ces mots et le fracas qu'il engendre.
• Blanc et noir
• Lumière et ténèbres
Ce chaos prend un nom, une forme. Il engendre une nouvelle identité « le patient »
Ce patient dont nous développerons plus loin le cheminement devient un des acteurs de la confrontation avec le personnel soignant.
Cette confrontation entre le devenu patient porteur d'un diagnostic récent violent, porteur d'une agressivité plus ou moins contenue, va exposer l'équipe soignante à de nombreux premiers
stress et à la mise en place de ses premiers automatismes dont la contenance est la première qualité.
Contenance par rapport à l'expérience, à leur vécu personnel et, à leur vécu professionnel. Parcours obligé que l'équipe soignant va aussi emprunter dont la finalité n'est pas morbide mais l'intensité fréquemment violente.
Cette confrontation nécessitera que l'équipe soignante soit préparée psychologiquement au choc déclenché.
Un certain nombre de paramètres seront nécessaire pour contenir la situation.
• L'empathie
• L'écoute
• L'absence de jugement
• La disponibilité
• La perception
• La bonne distance
• La faculté d'appréhender la situation
• La pratique d'outils cognitivo-comportementaux et d'autres encore.
Ce deuxième couple patient-équipe soignante, va alors cheminer un long moment ensemble « Tricotant » tour à tour les mailles de leurs liens,
• Partageant ses émotions, ses regards, ses questionnements, ses angoisses, ses joies, ses espoirs et désespoirs, ses exaltations, et exacerbations.
• Ajustant l'un l'autre leurs limites
• Obligeant le personnel soignant à une qualification psychologique à laquelle il n'est pas souvent préparé, nécessitant une véritable formation ; rôle pouvant être assurer par les psycho-oncologues des équipes multidisciplinaires.
La compétence psychologique des soignants, le soutien psychothérapique du patient que l'on ne doit plus laisser seul face aux conséquences psychologique de sa ou ses tumeurs cérébrales, appelle le psychothérapeute à dispenser son art tout autant au patient qu'à l'équipe soignante et au patient dans la prise en charge globale ; Troisième couple de notre communication.
Dans notre expérience, l'utilisation des techniques cognitivo-comportementales, est d'un grand secours pour les patients, les familles et les équipes soignantes.
S'attachant d'avantage aux symptômes psychologiques qu'aux « racines de l'inconscient », ces techniques s'intègrent de manière adaptée à la « situation » et au facteur « temps.
I – L'annonce diagnostique entraîne généralement des réactions en deux temps.
Initialement, le choc émotionnel submerge le patient qui manifeste immédiatement un déni de réalité, une sidération des affects et la mise en place d'une stratégie d'évitement.
Cette phase laissera place rapidement à une période d'anxiété, puis de dépression, dont les manifestations représentées par : perte de l'appétit, asthénie, diminution des centres d'intérêt, perte d'espoir, sentiment d'inutilité et de culpabilité, tristesse, pourront conduire à des idées suicidaires.
La prise en charge cognitivo-comportementale de cet état anxio-dépressif permettra d'évacuer les préoccupations anxieuses parasites qui empêchent le patient de se projeter dans l'avenir. Elle devrait lui permettre d'améliorer son confort moral et limiter d'autres complications psychologiques qui pourraient compromettre le traitement anti-cancéreux.
C'est pourquoi il est important de détecter le plus rapidement possible la détresse émotionnelle afin d'optimiser la prise en charge. Cette détection précoce aura aussi pour objectif de prévenir le développement de troubles psychologiques, tel que : l'anxiété anticipatoire, les nausées et vomissements, la phobie du traitement, l'abus d'alcool ou de tabac etc.…
Le patient parfois se rend responsable de la maladie et un travail sur l'externalisation de la responsabilité sera initiée surtout en cas de pensées suicidaires.
II – Pendant la phase de traitement, le patient sera soumis à un certain nombre de stress entraînant ou réactivant l'état anxio-dépressif.
Environnementaux : centres anti- cancéreux, salles d'irradiation,
Thérapeutiques : chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie,
Somatiques : perte des cheveux, asthénie, vomissement, douleur,
Relationnels : raréfaction des échanges sociaux, arrêt maladie,
Sexuel : diminution de la libido,
Plus le patient se sentira préparé, entouré et soutenu, plus l'adaptabilité au traitement sera renforcée.
Soulignant l'importance des modifications des pensées automatiques, la thérapie cognitivo-comportementale participera à une meilleure gestion du stress et une augmentation du seuil douloureux d'origine psychogène.
La plupart des patients prennent conscience en séances qu'ils produisent des monologues intérieurs et des pensées automatiques reflétant l'éveil de sensations désagréables aux approches du centre anti-cancéreux. L'appréciation subjective d'une situation stressante peut induire des réponses physiologiques. L'évènement stressant sera appréhendé et apprécié comme une menace, en fonction de la signification de la situation, pour le patient à un moment donné et aussi en fonction de ses caractéristiques individuelles. La valorisation des capacités individuelles d'adaptations et de maîtrise seront essentielles pour aider le patient dans l'Adaptation à ce nouveau stress.
Des techniques de relaxation pourront aussi être adjointes.
III – Pendant les phases de rémission ou de guérison, le patient sera invité à prendre conscience des bénéfices secondaires qui se seront mis en place pendant la maladie.
Il s'agira alors d'accepter, de « lâcher » ces bénéfices secondaires ou de les verbaliser pour les « conserver autrement » que par une expression douloureuse.
Cet objectif, lorsqu'il est atteint, permet de diminuer ou de supprimer les troubles d'adaptation pendant la phase de surveillance des récidives.
IV – Pendant la phase terminale le soutien psychothérapique devrait permettre au patient d'obtenir de ceux qui l'aiment et de ceux qu'il aime la permission de mourir et de se désinvestir progressivement de toutes les personnes, fonctions ou rôles investis.
En cas de pronostic morbide, pour l'entourage et les familles la phase de deuil commence et pourra être accompagnée. L'équilibre psychique nécessite que cette phase soit vécue dans toutes ses étapes, le plus complètement possible, pour accepter « l'absence définitive.
V – Pour l'équipe soignante, la perte d'un patient peut être ressentie comme un échec. Cette situation génératrice d'affects douloureux et d'éléments anxieux doit être prise en charge et plus singulièrement dans notre activité au sein d'un groupe de parole.
Le groupe de parole se réuni mensuellement dans les locaux du centre, en dehors de s heures de travail. Les médecins n'y sont pas conviés et sont peu demandeur.La réunion permet aux soignants de bénéficier d'un « temps de parole » ou chacun est encouragé à partager ouvertement son vécu professionnel dans un contexte respectueux, contenant, confidentiel sans crainte d'être jugés. La présentation de cas, les interrogations et les commentaires des participants permettent d'arriver à une meilleure compréhension du flux relationnel soignant-soigné. Ce temps de parole permet également de mettre en lumière ce qui dans le stress ; vient de soi, vient du patient, du contexte de travail etc. Le groupe de parole permet aux participants de connaître leurs limites, de prendre conscience que chacun peut craquer, souffrir, baisser les bras, qu'il est illusoire de vouloir se mettre à la place du patient car ce qu'il vit est intransmissible. Souvent ces prises de consciences ramènent chacun a une même humanité avec les soignés. Ces temps de paroles permettent d' abordés les différents entre salariés. Après un an de fonctionnement, les bénéfices pour la bonne marche du centre sont : - une meilleure adaptabilité des salariés lors des modifications de planning, un meilleur investissement personnel, d'avantages de prises de responsabilité dans le placement des patients, une meilleure adhésion aux évolutions et organisations technologiques vécus sans angoisse, d'avantages de recul émotionnel et moins de situations anxiogènes , plus de cohésion permettant à l'esprit d'équipe de se renforcé..
La prise en charge psychologique idéal devrait se répartir de manière égale entre patients et équipes soignante parce qu'il n'est pas utile de tomber malade pour prendre soin de soi.
Photos : Shutterstock
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