Être ou ne pas être

Être normal(e), c'est être fou et savourer sa vulnérabilité comme sa fragilité. Ce n'est pas parce que je ne suis pas comme la plupart que je ne suis rien et que je n'arriverai à rien.

19 MARS 2019 · Lecture : min.
Être ou ne pas être

Grand paradoxe

Nous voudrions être reconnus en tant que personne unique et singulière. Chacun(e) cherche son style. Mais concrètement, le plus souvent, nous faisons bien attention à être inscrit dans une normalité approuvée et valorisée par notre société et notre famille.

Ambivalence du sujet qui ne serait supporté d'être rejeté et qui se laisse prendre par tout un mode d'obligationspour briller dans ce collectif.

– Jusqu'à mettre entre parenthèses son « étrangeté ». Cette part troublante, complexe et pourtant si authentique si nous la laissions advenir.– Jusqu'à se laisser influencer et céder à la « normalité » qui serait alors comme une protection pour éviter à tout prix la stigmatisation, le rejet, la honte…

Nous voyons bien en effet que les minorités sont montrées du doigt. La violence peut se trouver si rapidement à nos portes.

Ce qui nous pousse à rester politiquement correct à tout point de vue pour ne pas attirer le regard critique des autres.Nous faisons en sorte de paraître à la bonne mesure de ce que le groupe attend de nous.

Tout serait question d'apparence

Nous accordons beaucoup d'importance à notre apparence. L'impact du regard des autres a une prévalence sur notre mystère, notre intime. Nous ne serions légitimés qu'après avoir répondu à un carnet des charges qui change selon les époques, les cultures et les mentalités, mais qui reste toujours très puissant. Être différent mais pas trop !

Oui il y a une réelle influence extérieure.

Mais ce serait quoi en fait « être normal » ? Je pense que nous n'en avons aucune idée et que même c'est impossible de le penser. Il y a juste un code sous-jacent et fort en croyances qui donne un angle de vision réducteur au nom du plus grand nombre sans doute. Au nom du plus puissant sans aucun doute.

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Pourtant, cette richesse de milliards d'individus est un camaïeu de vie et ne peut évidemment pas correspondre à cette tendance à l'uniformisation.Nous nous fourvoyons !

Être normal(e) se porterait comme un vêtement pour se cacher du regard des autres. Ceux-là même que l'on pense encore plus normalisés que soi d'ailleurs. Il y a toujours comme un bouton au milieu de la figure, une question de poids, de taille, de couleurs de peaux, de cheveux…

Nous sommes notre pire bourreau !

À en perdre l'objectif d'être soi-même

Et à perdre même le désir de s'interroger sur qui on est. Comment oser se retrouver et explorer son plein potentiel ?

– J'imagine qu'en donnant moins d'importance à son apparence cela permet de baisser les curseurs de la comparaison et de l'élitisme.– J'imagine qu'en privilégiant les rapports vrais et la voie de l'intériorité cela permet de s'accepter tel que l'on est.

[Oser le vivant, Naître à soi-même], c'est honorer cette humanité brouillonne et imparfaite alors que nous passons le plus clair de notre temps à vouloir tout contrôler dans ce politiquement correct physique, émotionnel et spirituel.Oui, osons honorer ce camaïeu de vie comme une richesse infinie avec toute une palette d'aspects physiques, de comportements émotionnels et d'ouvertures spirituelles.

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C'est parce que les curseurs sont élevés, déraisonnables et contre les lois de la nature que nous passons trop de temps à relever des défis et à vouloir être à la hauteur de ce je-ne-sais-quoi qui court comme une rumeur : être normal.

Acceptez d'être ce que vous avez choisi d'être

Reconnaître sa complexité, son originalité, ses défauts, faire de son mieux et voir en soi la meilleure version de soi-même justement est la complète normalité.

Être normal(e), c'est être fou et savourer sa vulnérabilité comme sa fragilité. Ce n'est pas parce que je ne suis pas comme la plupart que je ne suis rien et que je n'arriverai à rien.

Mon cursus sur la subjectivité et ses dérives permet d'y voir plus clair dans cette question de la normalité. Où commence la pathologie ? Qu'ai-je à faire avec ma singularité ? Suis-je reconnue en tant que sujet si je ne colle pas à l'étiquette sociale et familiale ?...

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Carole Bertrand-Vivier

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