Faut-il toujours dire la vérité ?

Que pensez-vous de l'adage "toute vérité n'est pas bonne à dire" ?

4 MARS 2019 · Lecture : min.
Faut-il toujours dire la vérité ?

Que pensez-vous de l'adage "toute vérité n'est pas bonne à dire" ?

Il faut savoir se protéger soi-même et s'exercer à l'empathie donc ne pas forcément tout dire.Certaines informations sont plus blessantes qu'éclairantes,d'autres peuvent être délivrées au mauvais moment.

D'autres encore  sont à exprimer plus tard, quand la personne est prête à les recevoir et qu'elle en exprime, à sa façon, le désir. Dévoilés de manière prématurée, certains non-dits peuvent causer des blessures, occasionner des brouilles.

Il ne faut pas non plus  oublier que notre "vérité" peut aussi n'être qu'une projection de notre inquiétude, de notre désir, de notre grille de lecture, de nos valeurs. Il faut aussi  distinguer "la vérité" du jugement. Dire à une personne ce qu'on pense de son conjoint, de son look ou de la manière qu'elle éduque ses enfants, relève du jugement. Sauf si cette personne sollicite absolument notre avis.

Autre question : comment mieux exprimer les choses ?

Il est important de réfléchir aux mots que l'on va utiliser et de se poser des questions sur ce que l'autre peut et veut entendre. D'où l'intérêt de le sonder, avec délicatesse, en tendant des perches. Si l'on sent  une résistance ou une incompréhension, mieux vaut évidemment s'abstenir de lui faire part de nos informations.

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La franchise n'a pas à être "cash", la brutalité n'est pas légitime. Au contraire ! Plus on est franc, plus on doit être attentif à l'autre, délicat, empathique. Ou alors cela signifie que l'on a des comptes à régler. Ou tout simplement que l'on est débordé émotionnellement, d'où l'intérêt de prendre du temps pour réfléchir à la façon dont on va s'y prendre pour dire ce que l'on a sur le cœur.

Il ne s'agit pas d'édulcorer pour fuir le conflit ou l'inconfort, mais de rendre la franchise profitable pour tous. Elle ne doit pas blesser celui qui la reçoit. Sinon, on doit s'en expliquer, voire s'en excuser.

Autre question : que faire lorsque notre interlocuteur prend très mal notre franchise ? 

Il est essentiel de prendre sa part de responsabilité avant de l'accuser de susceptibilité excessive ou de déni. Si l'on a l'impression que l'on a été maladroit ou trop brutal, il vaut mieux le dire, de vive voix ou par écrit à celui qui s'est senti blessé. Cette posture, adulte et responsable, est respectueuse envers l'autre, et aussi envers soi-même.

Il appartient à la personne blessée de mettre le temps qu'il faut pour rétablir le dialogue. Ce temps est celui de la digestion des informations qui ont choqué et blessé son amour-propre. À cet égard, la durée de convalescence diffère d'une personne à l'autre, il faut le respecter.

Il arrive aussi que le reproche de brutalité ou d'intrusion ne soit pas vraiment fondé, mais qu'il s'agisse d'un prétexte pour suspendre ou rompre une relation. Cela indique alors que la relation n'était pas en bonne santé.    

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Chantal Pironi

Psychanalyste, elle pratique "un des plus beau métier du monde ". Être soi-même, la vie n'est pas un long fleuve tranquille, elle accompagne depuis de nombreuses années des chemins de vie, tous différents. L'écoute est un art, elle s'enrichit chaque jour de cette expérience unique, et espère contribuer à améliorer les existences des personnes qu'elle reçoit.

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