La dépression post-partum

​​La dépression post-partum : la maternité n'est pas toujours à la hauteur de l'image idéalisée que nous pourrions nous en faire. En France, entre 10 et 15% des femmes qui viennent...

2 MARS 2020 · Lecture : min.
La dépression post-partum

Qu'appelle-t-on dépression post-partum ?

La maternité n'est pas toujours à la hauteur de l'image idéalisée que nous pourrions nous en faire. En France, entre 10 et 15% des femmes qui viennent d'accoucher présentent des signes dépressifs communément appelés "dépression post-partum".

Cela se traduit par un sentiment de tristesse, de lassitude et de désintérêt pour l'enfant apparaissant environ 6 à 8 semaines après l'accouchement. Cette dépression post-natale dure entre 6 mois et 1 an en moyenne.

Lorsque les premiers signes apparaissent les mères sont d'autant plus déprimées qu'elles en conçoivent beaucoup de culpabilité. En effet, comment ne pas se sentir coupable de ne pas être en adéquation avec les sentiments exprimés par le reste de la famille, l'entourage proche, le conjoint ?

À cause de cette culpabilité, ces femmes ne consultent pas ou très peu et il faudra attendre la première visite post-natale pour que certaines osent se confier à leur médecin.

Les signes cliniques de la dépression post-partum

Les signes cliniques sont très symptomatiques : hormis le sentiment de culpabilité, les mères déprimées sont souvent anxieuses, elles sont également silencieuses, en repli sur elles-même, leur cerveau fonctionne au ralenti parfois dans un état de sidération inquiétante.

Mais le signe le plus alarmant concerne la manière dont elles s'occupent de leur progéniture. La plupart du temps elles ne réagissent pas correctement aux demandes de leur enfant, ce qui accélère la dysharmonie entre les deux partenaires de la dyade. On assiste alors à un effet "boule de neige". Face à la non-réactivité de la mère, l'enfant multiplie les demandes sous des formes encore plus exacerbées (pleurs, cris) jusqu'au moment où l'enfant cesse de demander en s'enfermant dans un silence encore plus angoissant pour la mère.

Cette boucle de rétroaction a un effet dévastateur sur les deux partenaires. Côté maternel, la spirale contribue bien évidemment à amplifier le phénomène dépressif. Mais côté nourrisson, les signes ne tardent pas à apparaître sous forme somatique : troubles du sommeil, troubles digestifs, problèmes de tonicité...

C'est d'ailleurs souvent à l'occasion des premières consultations post-natales que les médecins réussissent à détecter le dysfonctionnement maternel. Pour le mettre en évidence, ils disposent de plusieurs questionnaires afin d'évaluer le niveau de dépression de la mère.

Les origines de la dépression post-partum

La dépression post-natale comporte plusieurs origines. La plupart du temps, l'accouchement et le retour à la maison ne suffisent pas à expliquer la totalité de l'épisode dépressif.

Les mères atteintes ont été plus souvent que les autres confrontées à des événements stressants ou angoissants. En d'autres termes, l'accouchement ne serait qu'un révélateur, il aurait un rôle "facilitateur" mais il ne saurait constituer le seul élément déclencheur du post-partum. D'autres événements pathogènes survenus antérieurement tel qu'un divorce, un décès, des conflits familiaux... altèrent significativement l'aptitude à réagir positivement à un événement stressant supplémentaire : la venue d'un enfant.

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Aurore FALLERI

Diplômée en psychologie clinique et en psychopathologie, et en art-thérapie; elle a une expérience significative de plus de dix ans dans l’accompagnement et le soutien psychologique de personnes en situation de handicap. Elle exerce en tant que psychothérapeute et art-thérapeute, et reçoit les adultes, les adolescents et les enfants.

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Bibliographie

Dépression post-partum maternelle et développement de l'enfant : revue de littérature et arguments en faveur d'une approche familiale, Hervé Tissot, France Frascarolo, Jean-Nicolas Despland, Nicolas Favez ,Dans La psychiatrie de l'enfant 2011/2 (Vol. 54)

Baby blues et dépression périnatale, INSERM

Dépression post-partum, OMS

MC, Glangeaud-Freudenthal N. Evaluation de la prévalence de la dépression post-partum en France. s.l. : Devenir, 1999. Vol. 11. p.53-64.

Josefsson A, Berg G, Nordin C, Sydsjo G. Prevalence of depressive symptoms in late pregnancy and postpartum. s.l. : Acta Obstet Gynecol Scand, 2001. 80 (3) : 251-5.

 Krantz l, Eriksson B, Lundquist-Persson C, Ahlberg BM, Nilstun T. Screening for post-partum depression with the Edinburgh Postnatal Depression Scale (EPDS) an ethical analysis. s.l. : Scand J Public Health, 2008. 36 (2) : 211-6.

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Commentaires 1
  • alice

    Bonjour a toutes, J'ai 58 ANS et aide-soignante, j'ai eu deux accouchements a 23 ET 28 ans, la péridurale n'existait pas ou peu. premier accouchement, très long 24 H, grande souffrance physique, puis moral, le bebe a été transporté dans un hôpital, car la clinique n'était pas médicalisée, bebe de 2kg500, avec risques d'infection.. pas confirmée par la suite, j'ai vu le bb 2minutes puis je l'ai revu 5 jours après...puis huit jours avec retour a la maison... aucun accompagnement psychologique, au retour de bb, grande détresse, sans famille, je me suis retrouvée bien seule, en faisant le maximum, avec un petit bebe qui régurgitait, hospitalisation, retour a la maison avec une ordonnance, et toujours pas d'explication de la puéricultrice, ni de la pharmacienne qui m'a vendu des produits sans mode d'emploi...L'amour a fait le reste ! le deuxième, j'étais rodée, mais toxémie gravidite et hémorragie en pleine nuit, plebite... tention haute, BB allait bien mais pas la maman..., le lendemain de l'accouchement, le médecin est venu me dire, "madame, vous avez combien d'enfants, et bien il n'en faut plus" ! Et pas plus...et toujours pas d'accompagnement spychologique... retour a la maison, deux enfant...et l'amour a fait le reste ! Mes deux filles ont accouchés et je pensais que cela avait change au bout de trente ans, et bien non ! pas d'accompagnement psychologique pour le premier, l'accouchement s'est bien passé a part que le bebe est resté coincé dans le bassin, la tete en pain de sucre et une petite deprime... BB deux, ras. Ma deuxieme, suivi de grossesse, pas de change, sa gynecologue s'est suicidée, et oui, pauvre jeune femme, mais elle a laissé derrière elle, des jeunes mamans traumatisées. Ma fille n'a pas osé me dire qu'elle était morte de trouille en attendant bb , l'accouchement au debut s'est bien deroulée puis changement d'équipe, une cesarienne a été faite dans l'urgence, et sans ménagements... Le bebe a été enmené, ma fille ne l'a vue que trois heures après, avec aucunes explications sur la naissance, ... Elle entendait les puericultrices dirent qu'elle n'avaient pas le temps de ramener bb a la maman ou pas envie. Elle a entendu le medecin et les infirmières faire leurs commentaires pendant la césarienne... Misere, ils ne peuvent pas tenir leur langue..! Traumatismes, encore, ma fille a fait une grave dépression, elle ne comprenait pas ce qui lui était arrivé, ce qu'elle avait vécu, entendu, pas d'aide spychologique...donc elle est allée d'elle même consulté. Ceci a durée une bonne année et au bout de deux ans et demi, c'est encore bien profond... SVP : pensez infirmières, médecins accoucheurs que nous ne sommes pas des numéros mais des femmes qui découvrent la maternité avec la peur au ventre, je sais que vous êtes très occupés, mais des paroles réconfortantes font du bien et aide a mieux comprendre les choses.. un accompagnement spychologique devrait être fait ou mis en place PENSEZ Y POUR LES GENERATIONS A VENIR, C'EST SI BEAU DE DONNER LA VIE DANS DE BONNES CONDITIONS !!

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