La neuro-végétothérapie est une méthode qui fait parler le corps

Psychologue clinicienne et psychothérapeute, Anne Floret écrit également des livres pour enfants et pour adultes. Elle nous parle en détail de la neuro-végétothérapie et de son parcours.

7 OCT. 2013 · Lecture : min.
La neuro-végétothérapie est une méthode qui fait parler le corps

Anne Floret est psychologue clinicienne et psychothérapeute, spécialisée en hypnose, en sophrologie, en neuro-végétothérapie, une méthode dont elle nous parle en détail, en sexologie, et en psychomotricité.

Elle est également l’auteur de plusieurs livres, dont une série de contes pour enfants, "Les Contes Bleus", et des livres pour adultes.

Pouvez-vous nous donner quelques détails concernant votre parcours formationnel ?

Pour des raisons personnelles, j'ai commencé à travailler assez tôt. J'étais intéressée par la médecine et l'architecture, mais j'ai finalement décidé de m'orienter vers la psychomotricité, la relation au corps m'a toujours beaucoup intéressée, et je me suis formée à la Salpetrière. Je me suis alors occupée d'enfants pendant dix ans, en CMPP, etc.

Pendant ces dix années, je me suis rendu compte qu'il me manquait des outils pour comprendre la psychose et certaines fragilités... C'est pourquoi j'ai décidé de suivre des études de psychologie clinique, à Paris VII, et j'ai obtenu le DESS en psychologie clinique. Pendant ce temps, j'ai entrepris une longue psychanalyse de huit ans, à trois séances par semaine, la base nécessaire pour devenir analyste. Et ça m'a pas été la seule.

J'ai commencé à travailler en libéral petit à petit, en intégrant la sophrologie et la relaxation psychosomatique à mon exercice, ainsi que la psychanalyse.

Tout le long de ma carrière, j'ai suivi d'autres formations académiques, dont un master en sophrologie et un DU en sexologie, ainsi que des formations complémentaires en hypnose ericksonienne, en thérapies corporelles (rebirth, bioénergie, etc.), en végétothérapie et en techniques d'imagerie mentale et de rêve éveillé, etc.

Dans notre profession, nous sommes régulièrement accompagnés par un autre thérapeute. Nous disons que nous faisons des "tranches" de psychothérapie… Il ne suffit pas d'apprendre les méthodes, il faut les vivre.

Il nous faut des outils de plus en plus précis et adaptés. C'est pourquoi je me suis formée à ces méthodes. Je suis même allée voir du côté des approches ethnopsychiatriques en Afrique et au Brésil. Passionnant !

Je me suis également sensibilisée à l'approche transpersonnelle que je n'utilise pas comme outil mais qui fait partie de mon type d'écoute. Mon type d'écoute ne s'arrête pas à une grille propre à une école, c'est aussi un type d'écoute plus large.

En termes de conseils, j'accueille toute personne en souffrance ou souhaitant aller plus loin dans la connaissance d'elle-même, et je dispose de différentes méthodes parmi lesquelles on choisira la plus adaptée : une thérapie corporelle comme la neuro-végétothérapie va, par exemple, travailler sur toutes sortes de problèmes car elle a un large spectre d'indications, sauf pour les cas graves de psychoses. L'hypnose, en terme de thérapie brève, est une méthode très efficace également.

Pourriez-vous nous en dire plus concernant la neuro-végétothérapie ?

Il s'agit d'une méthode de psychanalyse corporelle (reconnue au niveau européen) très sérieuse et rigoureuse, qui fait parler le corps et qui utilise, entre autre, bien avant l'EMDR, le mouvement oculaire. On arrive à des résultats très intéressants et, grâce à certains exercices corporels, on fait revenir la personne au moment du développement de certaines fonctions, lorsqu'elle n'était encore qu'un nourrisson.

Ces fonctions sont, par exemple, des apprentissages neuropsychologiques du nourrisson, comme les mouvements coordonnés des yeux, de la bouche et des mains, comme la marche, etc., c'est-à-dire des fonctions qui dépendent du développement neurologique et affectif. S'il y a un manque, neurologique et/ou affectif, c'est là que les fonctions ne vont pas se développer correctement et vont provoquer des difficultés de tout ordre.

Les exercices, qui concernent différentes parties du corps, permettent de "récolter" des sensations, des mots, des pensées et des images qui seront utilisés comme matériel. Mais, surtout, ils vont éliminer les tensions inconscientes qui bloquent la libre circulation de l'énergie. L'effet se fait ressentir concrètement sur tous les plans de la vie.

Parlons d'un exemple : H., un homme de 35 ans, a du mal à se fixer dans la vie. Il a une impression de flou, il ressent un mal être, une sorte de confusion. Du coup il ne s'engage jamais dans rien. Et il voit les années passer. Je lui fais faire le premier exercice des yeux. Il doit fixer une lumière que je mets à sa portée, sans jamais lâcher le regard. Après plusieurs séances, pas mal de fatigue et de tension, H parle de ses "impressions" : "Ça flotte, ça me fatigue, mes bras sont lourds, j'ai mal aux talons, je n'y arrive pas, je vois deux lampes, etc.".

Qui dit "impressions" parle de ce qui s'est passé dans les tous premiers moments de la vie, avant le langage et les souvenirs conscients. Ce premier exercice renvoie à la première fois que le bébé, à peine né, essaie de porter le regard sur quelque chose. Et ce qu'il devrait pouvoir voir, c'est le visage accueillant de sa maman et croiser son regard, avant de refermer ses yeux de nouveau-né. Mais, parfois, la naissance est difficile, la maman est fatiguée ou endormie par les médicaments, l'équipe est stressée par cette naissance à risque et/ou ce petit enfant n'était pas du tout souhaité. Cette première fonction de "poser son regard" est donc perturbée et affecte la vie du futur adulte.

Ceci pour ne parler que d'une histoire, mais il y a tant de choses passionnantes à raconter sur cette méthode…

Comment définissez-vous votre type d'écoute et quels types de patients accompagnez-vous ?

J'ai une écoute d'analyste, sur plusieurs gammes, mais en terme de méthode, j'utilise beaucoup l'hypnose et la neuro-végétothérapie, ainsi que la sophrologie. Il est important d'expliquer ces méthodes avant, afin de rassurer.

Ma patientèle se compose de personnes qui sont dans la vie active mais qui peuvent rencontrer des périodes difficiles, concernant leur vie de couple, leur travail, leurs relations, parce qu'elles ont mis le doigt sur un point concret de leur personnalité, et également des personnes qui ont fait une avancée et souhaitent aller plus loin.

En hypnose, je reçois beaucoup de personnes décidées à arrêter de fumer. La réussite est, je peux le dire, de 99%. Cette méthode est aussi recommandée en sexothérapie, en tant que thérapie brève.

De plus, je travaille avec des enfants. Dans le fond, je travaille avec tout type de patient, sauf des personnes qui ont un suivi psychiatrique lourd.

Je réalise également des consultations en sexologie et accueille des couples qui ont déjà plusieurs années de vécu ainsi que des jeunes couples, âgés de 20 à 25 ans par exemple, qui ont besoin d'être guidés et informés car ils ne font plus confiance à leurs sens, tant ils ont été formatés par la pornographie.

Mon écoute de la personne est totale, je ne souhaite pas mettre des étiquettes. À chaque fois, c'est la personne qui va me guider. Le regard que l'on porte sur quelqu'un est déterminant : il peut ouvrir ou, hélas, enfermer. Ceci est très important.

Je reçois chaque patient comme si lui-même était mon guide, comme si lui allait m'apprendre quelque chose.

Vous avez également publié plusieurs livres et vous écrivez des contes pour enfants…

C'est exact, j'ai publié plusieurs livres, dont une série pour enfants, "Les Contes Bleus", aux Éditions Place des Victoires Jeunesse et dont l'illustrateur est Dominique Bertail.

Il s'agit de contes qui tournent autour d'un thème en particulier, d'une difficulté que peuvent rencontrer les enfants dans leur développement. Le premier, "Le Bateau du Petit Marin", concerne les troubles du sommeil, évoqués sous forme symbolique. Le prochain concerne l'apprentissage de la propreté, pour les tout petits. Et il y en a d'autres à venir.

J'ai également écrit des livres pour les adultes, comme "Des enfants bien dans leur peau", aux Éditions Flammarion. Et au printemps 2014, je vais publier un livre sur l'explication de mes contes, aux Éditions Piktos.

Avez-vous l'intention de mettre en place des groupes de parole, ateliers ou séminaires ?

J'ai, en effet, l'intention de développer des séminaires pour adultes autour du conte, dans un futur proche.

Photo : Anne Floret

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Commentaires 1
  • cathy

    Bonjour, j'apprécie votre article et souhaîterais être informée pour le séminaire svp ?

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