La solitude, et alors ?

Et si la solitude, apprivoisée, acceptée, nous rendait la vie plus belle ?

22 JANV. 2018 · Lecture : min.
La solitude, et alors ?

Et si on s'aimait seul(e), un peu ?

La période des fêtes de fin d'année est terminée. Avec elle, toutes les questions du bien-être en famille. Beaucoup de patients, d'amis, ont connu la difficulté à aller s'adjoindre à la nécessité de faire la fête, à être heureux, ensemble, avec les membres de leurs familles, leurs proches.Injonction au bonheur ?

Très certainement. Comme à la question, "tu fais quoi ce week-end?".

Et si, pour une fois, le bonheur, c'était d'être seul(e), avec soi-même ?

La solitude, un tabou qui ne se dit plus ?

On sait que deux couples mariés sur 3 se séparent, divorcent dans les zones urbaines. Ce qui veut dire que plus de la moitié des adultes de plus de 18 ans (si on compte les jeunes adultes en quête d'histoires d'amour à construire, les gens séparés, les divorcés, les veufs etc.) est potentiellement libre de vaquer à différentes occupations les week-ends. Certes, il faut ôter les pauvres parents d'enfants jeunes à très jeunes n'ayant pas de baby-sitter dans les parages (et encore...) mais leurs parents (divorcés ou non) ne sont pas si loin, pour la plupart... Bref, cela fait un nombre incalculable de "solos" isolés du week-end, les mêmes qui commencent à s'inquiéter de leurs peaux et de leurs os avant les fêtes de Noël ou de Nouvel An...

Aujourd'hui se comptent les personnes qui ne mettent pas en avant leur vie week-endesque sur des réseaux sociaux.

solitude-2-300x201.jpgEt si, finalement, le bonheur, c'était aussi, de rester seul(e) avec soi ?

Et si, parfois, on imaginait, le plaisir de se retrouver dans sa propre maison, son appartement, pour y danser seul(e) sur l'air de musique qu'on aurait choisi, sans penser, une seule seconde à ce que, n'importe qui, y aurait à penser ? Et si le bonheur, se résumait à ces quelques minutes, où, pourquoi là, maintenant, tout bascule, dans une ivresse, d'être soi avec soi ? Depuis, maintenant combien de temps en fait ?..., l'apparition de ces réseaux sociaux, où il faut montrer de soi , qu'on en a une, justement, de vie sociale, n'est il plus possible, à part en couple, en famille, que la solitude est belle, aussi ???

Et si, compter pour soi, s'offrir de vrais moments de bonheurs, de plaisirs, était possible ? A l'aube d'une société où il faut absolument tout (ré)inventer, au sein même du modèle familial, pourquoi n'est-il pas encore possible de trouver la vie belle, uniquement dans le fait de passer un week-end entier avec soi ? Se préparer ce que l'on aime à manger, ne penser à personne sinon soi, ne regretter rien d'autre que toutes ces fois, où, justement, si on s'était écouté, on serait resté avec soi-même. Pas forcément dans l'idée de DEVOIR y faire tout ce que l'on n'a pas fait depuis des semaines, mais juste celle de prendre du temps pour aimer resté(e) avec soi-même, tranquille, reposé(e)...

Aujourd'hui, les générations X, Y et mêmes les baby-boomers, courent après cette seule donnée sur laquelle nous aurions un peu de contrôle, qui est la maîtrise de soi pour tenter de vivre de nouvelles expériences comme le yoga, la retraite ou la pensée positive... Temps chronométré, octroyé, pour essayer de vivre une expérience unique, dans l'espoir d'une révélation suffisamment forte pour révolutionner notre existence... Et on lit des monticules d'articles sur la méditation en se promettant de s'y mettre dès le lendemain... Sauf que la révélation ne vient pas. Le lendemain, on regarde, à nouveau, ce qui s'écrit, se dit sur les réseaux des autres. Les autres que nous voudrions être nous.

Et si les autres, c'était aussi des "nous" ?

2018. Année où toutes les générations se retrouvent à flirter sur ces réseaux de l'autre qui n'est que l'image de soi...Peut-être est il temps de se le dire ? Cet autre qui ferait tant envie à hauteur de ses photos, ses soirées, ses événements... N'est-il rien d'autre que l'ersatz de nos douleurs, notre envie d'exister ? Si la certitude que nous ne serons pas tous des Victor Hugo étreint l'être humain dans son désir d'immortalité, se doit-il de n'exister qu'au travers de ce qu'il fait sur les réseaux sociaux ? Y voit il là son immortalité ?

Peut-être que je, tu, ils, peuvent s'autoriser à être, tout simplement. Pas dans ce qu'il expose. Mais dans ce qu'il retrouve de lui-même.Et, soudain, cette solitude, prend corps.

A la question "tu fais quoi pour les fêtes ?" ou "tu fais quoi ce week-end?" comme s'il ne fallait faire rien d'autre que d'être accompagné(e)...

Et si on s'autorisait à ne répondre que "rien, je reste avec moi", comme à 13 ans, parce qu'on n'avait pas le droit de sortir, sauf que là, on l'a, mais qu'on le PREND, ce droit à rester avec soi-même... sans amis, sans copains, sans soirée, sans rien à identifier... Juste pour s'aimer un peu davantage, juste pour se retrouver et aimer cette vie qu'on a construite... Regarder autour de soi: son logement, des meubles aménagés comme on a pu, cette vie professionnelle qu'on a construite avec nous-mêmes et qu'on ne doit qu'à nous. Notre expérience, nos rencontres, nos parcours...

solitude-3-300x150.jpg La solitude, un vrai petit bonheur ?

Oui, prendre le temps de déguster ce que l'on a construit pour et par soi, a une immense valeur. Parfois, il est juste bon de prendre un peu de temps pour regarder ce que l'on a réussi à faire de soi, malgré l'histoire de nos parents, de nos blessures, et apprécier, pleinement, combien cette vie, on ne la doit qu'à soi ! Est-il si important de se faire valider, identifier au cours d'un épisode de ce que l'on a déjà construit ? Hormis la joie de partager avec d'autres un événement vraiment exceptionnel, et si on apprenait à aimer rester seul(e) avec soi ? Parce que, pendant ce moment là, on a (re)découvert le plaisir de se connaître, de se voir faire à soi-même; on a ri à nos propres blagues, on (re)commence à savoir ce que l'on veut pour soi...

La solitude n'a rien de dangereux ou de douloureux.

Si on la conseille autant aux enfants, c'est uniquement pour se souvenir de ce dont on a besoin pour soi. Et pas auprès d'un(e)autre. Il n'y a jamais eu autant de célibataires. En souffrance de ne pas être deux.Et si c'était le moment pour (ré)apprendre à être soi ?

Photos : Shutterstock

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Écrit par

VIRGINIE LAFARGE

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Commentaires 1
  • Marie joe

    Excellent ....inviter autrui à être à rester avec lui meme un retour vers ce Moi ..... A la fois si nécessaire mais si effrayant bien souvent Quel programme :-))))

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