La souffrance en psychothérapie

Mes récents clients me rappellent combien il est important d'accorder un temps pour reconnaitre la souffrance. La compréhension ou la recherche de solutions seront abordés par la suite.

3 NOV. 2017 · Lecture : min.
La souffrance en psychothérapie

Les personnes qui viennent nous consulter portent une souffrance et il parait humain de penser à un remède pour les soulager. Cela me fait penser aux affiches placardées dans l'établissement public où j'exerce encore une partie de mon temps. Le message fort est « halte à la douleur».

La prévention et le soulagement de la douleur sont devenus depuis quelques années une priorité dans le système de santé. Il existerait donc un remède efficace pour soulager toute forme de douleur. Cela pourrait faire l'objet d'un large débat. Ce que je veux en retenir dans cet article, c'est que la plupart des personnes qui consultent en psychothérapie ont déjà essayé les remèdes de première intention qu'il s'agisse d'antalgiques ou de médicaments psychotropes.

La douleur ne cède pas. Il y a peut-être quelque chose à entendre.

Le besoin de valider la souffrance, le vécu du sujet

Marie a 56 ans et est une de mes consultantes en institution. Elle est venue consulter car elle ne se remettait pas d'un infarctus de myocarde dont elle a été victime 18 mois plus tôt. Son vécu laisse apparaitre des éléments d'un stress post traumatique. Les secours n'ont pas apprécié de caractère d'urgence des symptômes qu'elle a décrits au téléphone et c'est finalement son mari qui a foncé aux urgences avec elle. D'après les praticiens, il lui restait 10mn à vivre. Aujourd'hui, Marie reste chargée de colère et de peur, de douleurs résiduelles atypiques. Ce qui a été marquant dans le travail avec elle fut son besoin de reconnaissance de la gravité de son accident. Elle a vu de nombreux médecins qui ont minimisé son expérience, probablement pour tenter de la rassurer. C'est finalement son gynécologue qui a prononcé les paroles qui lui ont fait le plus de bien, reconnaissant la gravité de son accident. Les cardiologues ont été formidables ; ils lui ont sauvé la vie, mais à ce jour, ce n'est ce dont elle se souvient le plus. Cela nous montre l'importance d'entendre et de reconnaitre dans un premier temps la souffrance, la douleur.

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Céline est une jeune femme qui m'a consulté dans le cadre de la sexothérapie. Elle souffre de vaginisme, une fermeture réflexe du vagin rendant la pénétration impossible. Ce symptôme impacte sa relation amoureuse avec son compagnon qu'elle fréquente depuis cinq. Cependant, ils se sont bien accommodés avec et c'est davantage la pression des normes sociales qui la fait souffrir. Mon orientation étant centrée sur la personne dans sa globalité, nous avons exploré largement sa vie. Des améliorations notables sont reconnaissables dans sa sphère professionnelle et privée. Une séance déterminante pour elle aura été celle où elle a pu exprimer sa souffrance, le fait d'avoir la sensation de ne pas être normale, la culpabilité, la peur pour l'avenir. Ce qui lui a fait un bien immense a juste été la reconnaissance que le vaginisme est une maladie et qu'elle n'y peut rien. Depuis, la culpabilité a cédé sa place au courage qu'elle emploie aujourd'hui pour poursuivre l'exploration de sa vie intérieure.

Notre courant n'est pas orienté vers une recherche de solution, de soulagement rapide. L'alliance qui s'installe progressive permet d'aller au contact avec ce qui fait mal, à le reconnaitre, l'exprimer. Ensuite l'horizon s'ouvre rendant possible de nombreuses évolutions.

Pascal Bollenbach

Photos : Shutterstock / Unsplash

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