Le cadre thérapeutique, où comment bien choisir son « psy » !

Fonder son opinion uniquement sur ses impressions comporte une part d'aléatoire. Dès la 1ère séance, le cadre thérapeutique vous apporte une aide précieuse quant à la qualité du thérapeute.

3 JUIN 2019 · Lecture : min.
Le cadre thérapeutique, où comment bien choisir son « psy » !

Le cadre thérapeutique, c'est d'abord le secret professionnel. Cela passe par le respect de l'anonymat, la sécurisation des notes que nous prenons (aucune mention sur l'identité et les coordonnées). Leur stockage doit aussi faire l'objet d'une attention particulière.

C'est ensuite la neutralité du thérapeute et la bienveillance qu'il apporte à cette sparole que vous lui confiez. L'absence de jugement de votre « psy » est un marqueur essentiel de sa qualité à ne créer aucune influence sur vos choix ni à orienter la séance vers des lieux qui lui sont connus ou confortables. Notre matériel, celui que vous nous offrez pour vous aider à aller mieux, c'est votre réalité, interne, le regard que vous portez sur vous et le monde, pas le notre !

L'absence de passage à l'acte est aussi un point important. Attention : nous ne parlons pas ici de frapper ni de tuer votre thérapeute ! Plus simplement, le toucher, le contact physique en dehors de la poignée de main en début et fin de séance (et encore !) sont proscrits, tout comme le passage d'une relation thérapeutique vers une relation amicale. La qualité première du "psy" n'est pas d'être sympa. Si c'était la cas, nous serions déjà hors cadre !.

La durée et la fréquence sont des éléments qui inscrivent le cadre dans une temporalité qui comporte à la fois des minima requis, mais aussi une part adaptative. La durée oscille généralement entre 45 et 50mn. Mais là encore, cela dépend du patient, pour qui cela peut sembler long, ou à l'inverse, un peu court. Allonger la durée peut être envisagé mais dans des proportions raisonnables (55-60 mn). La séance peut aussi s'arrêter si elle ne « produit » plus rien au bénéfice du patient et de son « psy ». Généralement établie autour d'une à deux fois par semaine, la bonne fréquence échappe à toute règle scientifique. Certains patients ont besoin de temps, pour faire vivre la thérapie en dehors du cabinet. Pour d'autres, trop de temps permet à leurs défenses psychiques de se réorganiser et de lutter contre les progrès de la thérapie. Des principes de réalité propres à chacun, tels que le budget, la disponibilité ou l'énergie absorbée par une telle démarche, sont aussi à prendre en compte.

shutterstock-483278644.jpg

Enfin, le paiement varie en fonction de la pratique des uns et des autres : en liquide ou pas, en début de séance ou pas, tarif fixe ou pas. Le paiement en début de séance, en liquide et posé à la vue du patient permettrait d'établir une équivalence perçue, entre le gain psychique et le coût que représente ce gain : cela éviterait de basculer vers une discussion polie mais peu profonde, façon « café du commerce » ! Il s'agirait ici de « booster » la séance, en rappelant que ce temps thérapeutique vous appartient, qu'il est important et que des gains sont attendus. Le paiement est un élément qui peut aussi s'adapter aux moyens du patient, un compromis à trouver avec la valeur estimée du thérapeute quant à son implication personnelle dans la prise en charge.

Présenté, discuté et validé lors de la 1ère séance, ces quatre piliers forment le périmètre du cadre thérapeutique, en fixant le champ du possible mais aussi les limites pour chacun des protagonistes. Certes, la bienveillance, la neutralité ainsi que l'absence de passage à l'acte sont des éléments parfois moins lisibles à la 1ère séance, mais ils émergeront très rapidement dans la thérapie. Chassez le naturel ...!Le cadre sécurise le thérapeute dans l'exercice de son empathie et sa bienveillance, mais aussi dans sa fonction de « page blanche », sur laquelle vous écrivez, projetez, rejouez ce que vous voulez, consciemment et surtout inconsciemment. De son côté, le patient peut se sentir libre de tout dire sans y être contraint. Le cadre lui assure un temps et un espace sécurisés, qui sont entièrement dédiés à son écoute et à la recherche de son mieux être.

Alors bien sûr, au moment du choix du thérapeute, il y a l'aspect subjectif et « intuitu personae » de la relation thérapeutique qui nous font dire qu'un « psy » peut nous convenir et ne pas convenir à une autre personne. Mais comment se fier à son ressenti, surtout à un moment de doute ou d'anxiété ou de tumulte émotionnel ? C'est ici tout l'intérêt du cadre thérapeutique : celui d'être une formidable grille d'évaluation objective qui permet au patient d'établir facilement un 1er choix, celui d'un thérapeute sérieux et soucieux du travail à accomplir et des moyens à mettre en place pour y parvenir.

Photos : Shutterstock

PUBLICITÉ

Écrit par

Stéphane Ricchi

Voir profil
Laissez un commentaire

PUBLICITÉ

derniers articles sur thérapies et méthodes de psychologie

PUBLICITÉ