L'origine de la souffrance

Je propose un éclairage sur le processus interne de souffrance et le rapport avec ceux qui entourent, accompagnent le sujet

25 FÉVR. 2020 · Lecture : min.
L'origine de la souffrance

Ce qui fait souffrir, c'est souvent la division en soi. Je pourrais employer le terme de coupure, de perte de contact avec soi-même. A l'origine du mécanisme se trouvent des conflits intrapsychiques, peut-être devrais-je même dire tout simplement conflits internes car en pratique, même s'ils prennent leur origine dans le psychisme, ils se répercutent sur le corps entier.

Mais je reviens à cette division. Dans le discours des personnes que j'accompagne, j'entends souvent « j'ai tout pour être heureux, je ne comprends pas » « je devrais bouger » « je devrais aller mieux » et bien d'autres. Le dénominateur commun de ces exemples est que l'origine de ces propos ne vient pas du sujet. Ils sont l'empreinte des autres que le sujet a introjecté. Le terme introjecté, dans le sens que je l'utilise correspond à quelque chose qu'on a pris en soi sans le digérer. C'est un peu comme une croyance, une idée dont on n'a pas vérifié la compatibilité avec ses propres valeurs. Les auteurs habituels de ces introjectes sont les parents, le système éducatif, la religion…

Il y a un décalage avec ce que je vis, ce que je suis et ce que je devrais être. Cette image de l'attente des autres est peut-être réelle ou juste ma propre perception de ce qu'attendent les autres de moi.

Cet aspect représente déjà de la matière à vérifier dans l'espace psychothérapeutique.

Dans le processus, une part importante de la démarche est d'entrer en contact avec la souffrance. Les détracteurs qualifieront peut-être cette attitude de sadisme, mais aller vers ce qui fait mal est un moyen d'entrer plus en contact avec soi-même, retrouver plus d'unité.

Quand une personne vit un état d'agitation mentale, qu'elle n'arrive plus à se poser, à prendre des décisions, qu'elle rumine, les conflits internes sont à l'œuvre, donc une forme de division.

Dans la relation thérapeutique, le message sous-jacent de l'accompagnant est « je suis là » et cela change fondamentalement du vécu habituel du sujet. Souvent quand celui-ci tente de s'exprimer dans son environnement, il entend des conseils, des injonctions, des réactions souvent culpabilisantes qui l'enfoncent encore plus dans son désarroi. C'est souvent le fruit de maladresses de l'entourage qui aimerait pourtant aider. Mais ces personnes se retrouvent elles aussi prises dans un état d'impuissance. Aussi dur que cela puisse paraitre, personne ne peut épargner la souffrance à qui que ce soit. Cela placerait l'aidant dans une posture de toute-puissance et le sujet dans l'impuissance.

Le processus psychothérapeutique passe par l'entrée en contact avec la souffrance, donc le rapprochement avec son centre, aussi pour se connecter justement aux ressources profondes que chacun de nous possède. Le praticien avance avec son consultant en respectant le rythme de celui-ci. C'est le sujet qui trouve ses réponses, et il peut se réjouir de ces découvertes. L'accompagnant reste humble à ses côtés et tant pis pour son égo. Dans ma profession, nous disons « il ne faut pas voler le feu du sujet ». Cela correspond à le laisser bénéficier de la joie associée aux prises de conscience.

Pascal Bollenbach psychopraticien

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