L'intelligence du ventre : notre deuxième cerveau

Tout comme notre cerveau, notre ventre serait le siège de millions de connexions neuronales, ce qui en ferait un organe cérébral à part entière.

13 AVRIL 2017 · Lecture : min.
L'intelligence du ventre : notre deuxième cerveau

Qui n'a jamais utilisé les proverbes "prendre aux tripes", "digérer une émotion", "le savoir avec ses tripes". Nous utilisons chaque jour des expressions dans lesquelles le ventre est notre décisionnaire, une sorte de cerveau. Et justement, selon des scientifiques, nous aurions plusieurs cerveaux, et le ventre serait l'un d'eux !

Les recherches sur le cerveau ont énormément progressé depuis plusieurs années. Pourtant, petit à petit, on se défait de l'idée que le cerveau que nous avons dans la tête est seul et qu'il contrôle l'intégralité de notre corps et de ses fonctions vitales.

Le ventre, un centre de connexions neuronales

Le cerveau regroupe un nombre incroyable de connexions neuronales, ce qui nous a laissé penser pendant très longtemps qu'il était l'organe principal du corps. Pourtant, des scientifiques ont découvert que le coeur était le siège de plus de 40 000 neurones, ce qui en fait une nébuleuse neuronale très importante. Mais, plus impressionnant encore, les intestins sont le siège de plus de 100 millions de neurones, soit à peine mille fois moins que le cerveau ! Notre ventre aurait donc, lui aussi, une fonction de cerveau, puisqu'il serait capable d'envoyer des informations via le réseau neuronal.

Pour le moment, il n'est pas possible de savoir quel centre cérébral aurait l'ascendant sur l'autre, mais les scientifiques ont noté que le nombre de connexions qui relient le ventre au cerveau central est faible, ce qui pourrait tendre vers l'idée que ces deux zones fonctionnent de manière indépendante.

Spécialiste de la gastro-entérologie, le Dr Gershon explique dans son livre "The Second Brain" (le Deuxième Cerveau) que :

"contrairement au reste du système nerveux, le système entérique ne suit pas nécessairement les commandes qu'il reçoit du cerveau ou de la moelle épinière, et ne leur envoie pas forcément non plus les informations qu'il collecte. Le système nerveux entérique peut, quand il le choisit, gérer des données que ses récepteurs ont relevées eux-mêmes et agir grâce à ces données pour activer un ensemble d'effecteurs qu'il est seul à contrôler. Le système entérique n'est donc pas esclave du système nerveux central, mais un opposant à l'esprit libre".

Ce sont les scientifiques experts en biologie qui ont fait avancer l'idée de cerveau décentralisé. Autrement dit, petit à petit, on perd le schéma connu d'une autorité centrale qui envoie des ordres à des composants, pour passer plutôt à une idée d'autorités locales qui ont leurs propres composants.

Plusieurs cerveaux gestionnaires : plus simple pour l'organisme

Pour l'organisme, il serait plus simple de fonctionner avec plusieurs autorités locales qu'une autorité centrale. En effet, selon le Dr Gershon :

"au-delà de la digestion et de l'absorption des nutriments, les intestins ont aussi un rôle de défense contre l'invasion de bactéries hostiles (...). Il est logique que l'évolution ait placé un cerveau nécessaire à ces performances primordiales pour notre survie à cet endroit là. Il faut tellement de cellules nerveuses pour accomplir toutes ces tâches que si elles étaient contrôlées depuis la tête, l'épaisseur des câbles neuronaux pour toutes ces connexions serait intolérable. Il est plus sûr et effectif de laisser les intestins s'occuper de cela".

Et en effet, notre ventre est une porte d'ouverture vers le monde extérieur, et celle qui contrôle les potentiels poisons que nous pouvons ingérer. On peut donc comprendre qu'en termes d'économies de temps et d'énergie, il soit plus rentable pour le corps de laisser aux intestins la gestion de leurs affaires.

En plus de gérer ces fonctions vitales, il semble que le ventre concentre les mêmes neurones et neurotransmetteurs utilisés pour la communication nerveuse que le cerveau central. On trouverait ainsi une forte production de dopamine (hormone du bien-être) dans les intestins, et 95% de la sérotonine produite par le corps le serait à cet endroit.

Le ventre, siège d'activités inconscientes

Le cerveau central est le siège d'activités conscientes, telles que le raisonnement, le langage, les commandes aux muscles, mais aussi d'activités inconscientes. Or, le ventre serait équipé des complexes neuronaux adéquats pour ces activités psychiques inconscientes. Il peut ainsi recevoir des signaux sensoriels, répondre par des sensations précises, voire comparer avec des mémoires passées.

Serait-ce pour cela que nous ressentons certaines émotions depuis notre ventre ? Douleurs, ballonnements, crampes, constipation, diarrhée... Il pourrait s'agir là de réponses psychiques du ventre lors d'émotions vives.

Ainsi, le ventre ne serait pas qu'un organe d'absorption et de traitement des aliments, mais aussi un organe d'élimination, qui gèrerait nos émotions à sa manière. C'est pourquoi il est important de prendre le ventre en considération, et pourquoi pas utiliser des techniques de massage et de relaxation pour l'aider à se débarrasser au mieux des émotions qui nous pèsent sur l'estomac.

Photos : Shutterstock

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