Plutôt chien ou plutôt chat ?

Dans la croyance populaire il est souvent dit que les personnes préférant les chats seraient réservées et introverties quand les amateurs de chiens seraient sociables et extravertis. De récentes études ont pu vérifier ces hypothèses. Leur conclusion est évidente : notre préférence déterminerait notre type de personnalité !

Une équipe de chercheurs, menée par Andrea Gustello de l'Université de Floride, a récemment publié un article à ce sujet. Ces chercheurs ont donné un test de personnalité à 418 étudiants de premier cycle, ainsi qu'un test déterminant leurs préférences pour les chiens ou les chats. Ce qui était intéressant, dans cette étude, c'est que le test de personnalité utilisé (le Questionnaire des 16 Traits de Personnalité) offrait une analyse plus détaillée de la personnalité que les recherches précédentes, qui se concentraient sur cinq traits principaux.

Afin d'affiner un peu plus l'étude à propos des différences entre les personnes préférant les chiens de celles préférant les chats. Les individus aimant ces deux types d'animaux de compagnie ont été écartés de l'analyse, tout comme ceux qui n'aimaient ni les chiens, ni les chats. Comme souvent dans les études de personnalité à grande échelle, la majeure partie de l'analyse statistique a été faite sur les données récoltées. Cependant, il est possible d'isoler quelques découvertes, qui permettent de mieux comprendre nos préférences pour les chiens ou les chats.

Chien, chat : que cela dit-il de nous ?

En accord avec les recherches précédentes, cette dernière a également conclu que les personnes préférant les chiens étaient plus extraverties et ouvertes, et avaient tendance à avoir une vie sociale plus riche. Les personnes préférant les chiens étaient aussi plus exigeantes mentalement parlant, tendant à se concentrer plutôt sur les situations que sur les émotions. Cependant, et parce que ce test incluait 16 facteurs différents de personnalité, il est possible d'utiliser les résultats pour peindre un décor plutôt détaillé de la différence entre ceux qui aiment les chiens et ceux qui aiment les chats.

Lorsque les chercheurs ont pris du recul pour avoir une vision globale de leurs résultats, ils ont pu illustrer précisément les différences entre les deux groupes de personnes. Selon eux :

"Prises ensemble, ces découvertes décrivent la personnalité moyenne d'une personne aimant les chats comme timide, solitaire, impersonnelle, sérieuse et anticonformiste, mais aussi créative, sentimentale, indépendante et autonome. Inversement, ces découvertes décrivent les personnes qui aiment les chiens comme terre-à-terre, pragmatiques et respectueuses, mais aussi chaleureuses, ouvertes, sociables, expressives et orientées vers le groupe".

Les relations avec nos animaux de compagnie sont différentes

Même sans cette étude, on a souvent des raisons de penser que la préférence pour les chiens ou les chats révèle des traits précis de notre personnalité. La relation entre un humain et chat est en effet bien différente de la relation entre un humain et un chien.

Leur comportement est le reflet de celui de leurs ancêtres, un instinct qu'ils ont gardé d'avant leur domestication. Dans la nature, les chats sont généralement des chasseurs solitaires, plus actifs la nuit. Au contraire, les canidés sauvages sont souvent en meute sociable, travaillent en groupe et sont actifs du matin au soir. Nos chiens domestiques ont toujours ce besoin d'interaction, à tel point d'ailleurs que lorsqu'un chien n'a pas de maître ni de famille, il semble triste, voire perdu. Un chien va s'imposer dans les activités quotidiennes de son maître s'il se sent seul et veut de la compagnie ou jouer. Les chats, d'un autre côté, sont souvent invisibles pendant la journée, apparaissant seulement le soir, surtout si cela coïncide avec l'heure de leur repas. Les chats vont occasionnellement s'engager dans des activités sociales ou de jeu avec les humains, mais leur intérêt est limité. En général, après quelques minutes, les chats vont abandonner le jeu et s'en aller. Les chiens, eux, vont s'engager dans le jeu pendant des heures, comme courir après une balle qu'on lance. Et c'est à tel point que c'est souvent l'être humain qui arrêtera le premier.

Stanley Coren, professeur de psychologie à l'Université de Colombie-Britannique, a lui aussi réalisé une étude concernant 6149 personnes âgées de 16 à 94 ans. Parmi eux, 3362 propriétaires de chiens, 1223 de chats et 1564 qui n'avaient ni chat ni chien. Ses résultats ont montré que les personnes qui n'avaient que des chats avaient une personnalité différente de celles qui avaient uniquement des chiens ou des chiens et chats. Ceux qui avaient des chiens et des chats ressemblaient d'ailleurs plus à ceux qui avaient des chiens. Selon lui, les propriétaires de chats étaient un trois fois plus susceptibles de vivre seuls que des propriétaires de chiens, et deux fois plus susceptibles de vivre dans un appartement ou studio. Être marié, vivre dans une maison avec des enfants étaient des facteurs que l'on retrouvait plus chez les propriétaires de chiens que de chats. Une femme seule était l'individu le plus susceptible d'avoir un chat. Dans ceux qui avaient grandi dans une maison où il y avait un chat, 47% étaient plus susceptibles d'avoir des chats à l'heure actuelle, mais seulement 11% de ceux qui avaient passé leur enfance avec un chien vivaient maintenant avec un chat.

Pour Stanley Coren, les propriétaires de chats sont peu dominants. Ceux qui sont dominants, plutôt "chiens" sont souvent décrits comme insistants, affirmés, consistants, sûr d'eux et confiants. Ce sont les personnalités qui ressortent dans des rassemblements sociaux, contrairement à celles qui sont peu dominantes, plus timides, craintives, gênées et non agressives. La dernière dimension que Stanley Coren a vérifié a été la confiance, et il en a conclu que les propriétaires de chats attiraient plus la confiance. Les individus qui avaient des scores élevés dans cette dimension étaient souvent décrits comme obligeants, modestes, simples et beaux joueurs. Les personnes qui avaient des scores plus bas étaient vues comme plus suspectes et manipulatrices.

Lorsque l'on se base sur ces traits de personnalité, on peut alors en déduire plus ou moins les préférences des autres. Ainsi, Poe, l'écrivain sombre et privé, mais aussi Lénine, anticonformiste, sérieux et révolutionnaire autonome, préféraient probablement tous les deux les chats. Au contraire, le musicien Ringo Starr, terre-à-terre et sociable, préférait probablement les chiens. Il est intéressant aussi de voir à quel point ces traits de personnalité correspondent aux personnes de notre entourage qui préfèrent les chiens ou les chats.

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