Pour essayer autre chose que les psychothérapies classiques verbales (partie 5)

Cet article est le cinquième d'une série qui vous présente certaines approches thérapeutiques complémentaires des thérapies psychanalytiques, des TCC classiques, ou d'approches déjà bien connues telles que l'hypnose et la PNL. Dans l'article ci-dessous : la psychothérapie existentielle.

La psychologie existentielle

Quels choix fondamentaux sont les nôtres, autrement dit que reflètent nos décisions de vie ?

La psychologie existentielle permet de comprendre les choix de vie ainsi que les fonctionnements et dysfonctionnements qui sont générés par la vie et l'existence, dans des domaines aussi variés que le travail, la santé ou l'éducation, mais aussi dans la vie de tous les jours, qui peut inclure les loisirs, la vie familiale et amicale, les voyages ou la spiritualité. La thérapie existentielle propose des approches et des mesures permettant de cheminer vers une meilleure adéquation entre sa vie et le sens qu'on lui attribue. Elle est particulièrement intéressante dans ma pratique en tant que support dans une approche intégrative.

Enjeux de l'existence

La thérapie existentielle se fonde sur un modèle psychopathologique postulant que l'angoisse et ses conséquences inadaptées constituent des réponses à quatre enjeux fondamentaux de l'existence.

En fait, les enjeux de l'existence qui peuvent nous peser sont : la mort ( il est difficile d'admettre qu'un jour tout sera fini), la solitude (limité dans la relation aux autres, chacun de nous arrive seul dans ce monde et en repart seul), l'absence de sens (limité dans notre compréhension du monde, chacun est contraint de décider lui-même du sens qu'il convient de donner à son existence) et l'absence de détermination (surtout que nous n'avons pas choisi de naître, nous sommes quand même inéluctablement responsable de notre existence, de nos actes, de nos engagements, de ce que nous sommes et quelquefois notre liberté nous semble lourde car nous devons faire des choix). L'équilibre liberté/responsabilité est quelque fois bien angoissant. « Généralement, nous envisageons la liberté comme un concept en tout point positif. Dans l'histoire de l'humanité, l'homme ne s'est-il pas toujours battu pour sa liberté ? Pourtant, la liberté, appréhendée dans cette perspective d'enjeu ultime, est inséparable de la terreur. Dans son acception existentielle, la liberté renvoie à l'absence de structure externe. Contrairement à notre expérience quotidienne, l'être humain ne pénètre (ni ne quitte) un univers bien structuré au dessein prédéfini. A l'opposé, l'individu est totalement responsable – en d'autres termes, est l'auteur - de son monde, de son projet de vie, de ses choix et de ses actions. Dans cette acception, la liberté prend une implication terrifiante, dans la mesure où elle signifie que le sol n'existe pas sous nos pieds, qu'il n'y a rien d'autre que du néant, un abysse. » I. Yalom (« La thérapie existentielle »)

Exemples de comportements défensifs

Pour échapper à ces angoisses, nous pouvons avoir mis en place beaucoup de comportements défensifs. Par exemple, quelque fois être dans une illusion de fusion et de dépendance à autrui est amené par une fuite de ses responsabilités, en les déléguant à ses proches comme une incapacité à grandir, à s'affirmer, à se séparer d'autrui. Autre exemple, être dans l'agitation en étant un « bourreau de travail », au point de se retrouver débordé, en cherchant à éviter l'ennui à tout prix avec une activité constante est un signe d'angoisse de mort. Si on est souvent dans la perte de contrôle avec des crises de colère et des malaises, cela révèle autant de possibilités d'échapper à ses responsabilités. Si vous voyez que vous êtes toujours dans les conduites d'échec (en aboutissant régulièrement à l'échec à cause d'un abandon prématuré ou à cause de l'autosabotage), votre incapacité à terminer ou à aboutir signale à la fois une "peur de la mort" (angoisse face à la finitude) et une "peur de la vie" (peur de s'engager véritablement et de s'accomplir). Les conséquences de ces défenses psychiques dysfonctionnelles peuvent être diverses : crises d'angoisse, dépression, mal-être, difficultés relationnelles, dépendance affective, répétition des échecs, comportements à risque, addictions, …

Le sens de la vie, la thérapie existentielle et l'ACT

Grâce à la thérapie existentielle, il est possible de rendre vos défenses psychiques plus souples et plus adaptées. Il ne s'agit pas tellement d'explorer votre passé mais plutôt « l'ici et maintenant » avec les choix ou les non-choix faits actuellement par vous. Cela vous permettra de prendre vos responsabilités et de relever de nouveaux défis personnels pour réussir. Les notions de liberté, de responsabilités et la recherche du sens de la vie joueront souvent un rôle primordial. Le sens de la vie, en tant que besoin fondamental chez l'être humain est notamment une fonction protectrice face à des conditions difficiles ou à des événements marquants. Il est possible de retravailler ces aspects dans une autre thérapie qui introduit par exemple les valeurs comme dans la thérapie ACT (thérapie d'acceptation et d'engagement, TCC 3ème vague). Cette thérapie d'acceptation et d'engagement permet d'observer ses pensées et ses ressentis dans différentes situations, et de les accepter (contrairement aux TCC 2ème vague qui travaillent plutôt sur une modification). Et donc dans une approche intégrative, en utilisant des concepts travaillés par la psychologie existentielle et la « méthodologie » de l'ACT, je pourrai vous accompagner à faire émerger vos propres valeurs, celles qui donnent un sens à votre vie et qui agiront à chaque instant comme une boussole pour vous guider vers ce qui compte réellement pour vous. L'ACT permet de prendre des décisions enrichissantes, d'adapter certains comportements (non conformes à vos valeurs) et de sortir plus facilement des situations de stress en acceptant ce qui est hors de votre contrôle.

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