Self et faux self
Pour introduire cela, partons en Egypte ancienne retrouver la légende d’Isis qui va restaurer en le momifiant le corps de son frère et mari Osiris, assassiné et démembré par son frère Seth.
Nous savons déjà à quel point le bébé et la mère ont du mal à être séparer de cette peau commune originelle. Nous savons combien les séparations amoureuses sont difficiles, combien nous n aimons pas la distance. Pourtant c est grâce à cette séparation que nous pouvons grandir et devenir libre, sujet. Sur cette route, l'insupportable d'un corps divisé passe une mascarade, aussi utile et nécessaire qu'elle est dangereuse.
Réfléchissons le corps avec la question du masque, d'actualité.
Le masque renvoie à la notion de Self, introduite par Winnicott. Le self, c'est le Moi, le ça et une partie du Surmoi, composé de représentations, de pulsions internes et de relations avec l'environnement extérieur. Le self c'est notre sentiment d'identité clivée, coupée en deux. Des parties ambivalentes, conflictuelles et complémentaires à la fois : le vrai self, qui s'assume dans l'idée que le sujet se fait de lui-même, qui se préserve, puissant et fragile à la fois et du faux self, dissocié, soumis, qui s'adapte, qui se lie.
Le masque fait partie de l'image mais il peut aussi la transformer.
On peut se perdre dans l image, quand on s y habitue. Le masque, imposture ? Une frontière en tous cas entre le visible et de l'invisible. Il est un miroir, qui renvoie le reflet de l'âme, l''expression des sentiments à l'extérieur, comme une seconde peau protectrice qui permet d'être, de dire, cynique souvent. « Oui, la forme objective est, en définitive, la plus subjective. L'homme cesse d'être lui-même dès qu'il parle pour son propre compte. Donnez-lui un masque et il vous dira la vérité. Oscar Wilde, Intentions.
Riche en symboles, il est aussi la frontière entre l'identité personnelle et collective.Le masque, on le porte tellement souvent. Il se construit par identification mais ne peut s'y substituer car celui qui est masqué n'a plus de visage si ce n'est celui de l'anonymat. Il est certes métamorphosé mais non émancipé.Du visible au détriment de l'invisible mais jusqu'à parfois s'en perdre.
Or le masque porté ne doit cependant pas nous effacer. © C.Vera
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