10 mythes les plus courants en psychologie

Les idées reçues à propos de la psychologie ont la vie dure ! Si certaines sont risibles, elles empêchent malheureusement de nombreuses personnes qui en auraient besoin de consulter.

28 AVRIL 2017 · Lecture : min.
10 mythes les plus courants en psychologie

La psychologie est de plus en plus connue et de plus en plus admettent que cela leur fait du bien de démêler leurs soucis auprès d'un professionnel dans le but d'aller de l'avant. Il n'empêche que de fausses idées circulent toujours à son propos.

S'il est de plus en plus facile de trouver un psychologue et d'admettre que l'on en voit un, il n'empêche que de fausses idées continuent à circuler à propos de la psychologie. Malheureusement, ces idées reçues empêchent certaines personnes d'aller voir un psychologue car elles pensent que ce n'est pas adapté pour elles.

Voici un florilège des idées reçues sur la psychologie :

  • Ceux qui consultent des psychologues n'ont pas assez de force de caractère pour s'en sortir tous seuls : il faut une grande force de caractère pour comprendre que l'on traverse un moment difficile et que l'on ne pourra pas s'en sortir tout seul. Lorsque quelque chose nous pèse, nous empêche d'avancer, et que cette situation est inextricable, faire appel à un psychologue nous permet de nous décharger et de voir plus clair afin de trouver en nous les solutions pour aller de l'avant.
  • Je ne vais pas aller voir un psychologue, je ne suis pas fou ! : le mot "fou" n'a plus de raison d'être, il date d'une époque où l'on ne savait pas classer les troubles psychologiques et où les personnes que l'on considérait comme non saines d'esprit étaient mise au ban de la société. Il existe des troubles psychologiques qui affectent plus ou moins les personnes, mais on peut tout aussi bien faire appel à un professionnel sans avoir de trouble psychologique, mais bien lorsque l'on sent que l'on a besoin d'aide pour aller mieux.
  • Les couples qui vont consulter sont voués à l'échec : aller voir un psychologue de couple n'est évidemment pas un signe que le couple est voué à l'échec. Tout couple peut traverser des périodes plus difficiles, où la communication est rompue, où les membres ont la sensation de vivre l'un à côté de l'autre et non ensemble. Dans ce cas, une thérapie de couple peut être un bon moyen de réintroduire la communication au sein du couple et de refaire le point sur les projets communs. Parfois, la thérapie de couple est, il est vrai, aussi le moyen de se rendre compte que l'histoire ensemble est arrivée à sa fin, et de se séparer de manière tranquille et pour le meilleur.

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  • L'hypnose, ce n'est pas du tout encadré et on peut vous faire faire n'importe quoi sous hypnose : voilà un cliché tenace ! Loin des spectacles de magie, l'hypnose est un état second qui permet de plonger en soi, mais pendant lequel le praticien ne peut absolument pas vous demander n'importe quoi. En effet, nous avons tous des limites morales, et un praticien ne pourra pas vous faire faire quelque chose contre votre gré lors d'une séance d'hypnose à visée thérapeutique.
  • De toutes façons, les psys ne vont pas donner des solutions pour aller mieux vu que c'est leur fond de commerce : l'idée reçue selon laquelle une thérapie dure la vie durant a la dent dure ! Il existe différents types d'accompagnements, et s'il est vrai que certaines personnes ont besoin d'avoir un soutien au long terme, la plupart des thérapies peuvent aujourd'hui se réaliser en quelques séances. De plus, les psychologues pratiquent l'écoute active afin de vous relancer et de vous pousser toujours plus vers l'avant, pour que vous puissiez aller mieux rapidement.
  • Les psys ne peuvent pas s'empêcher d'analyser tout le monde : par leur formation, les psychologues apprennent à voir les choses cachées sous nos comportements quotidiens. Cependant, cela ne signifie pas qu'ils analysent tout, tout le temps : comme tout le monde, il s'agit de leur métier, et ils savent se mettre en pause lorsqu'ils ne sont pas au travail.
  • Les psys sont tous des charlatans : les psychologues et psychiatres ont suivi des formations qui leur délivrent des Diplômes d'État, ce qui signifie que leur formation et leur champ d'action sont reconnus par l'État. Ils sont enregistrés au répertoire ADELI de l'Agence Régionale de Santé du département d'exercice. Le titre de psychothérapeute estun titre réservé aux médecins, psychologues et psychanalystes sous conditions. Un bon moyen de ne plus penser que la psychologie est réservée aux charlatans.

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  • Une séance de psy peut vous faire croire que vous avez été victime de pédophilie en étant enfant alors que non : cette idée reçue puise dans une problématique bien connue des psychologues, qui est l'émergence de faux souvenirs. Heureusement, ils sont formés et qualifiés pour prêter attention à cela et éviter leur apparition.
  • De toute façon, le psy reste juste assis dans son canapé à ne rien dire : il existe différentes manières d'accompagner un patient. En effet, lors d'une psychanalyse, le thérapeute laisse s'exprimer le patient afin qu'il remonte lui-même le fil de son histoire. Cependant, ce n'est pas le cas des psychologues ou psychothérapeutes, qui sont là pour poser des questions aux patients afin de les aider à aller de l'avant, parfois en les poussant jusqu'à leurs limites.
  • C'est jeter de l'argent par les fenêtres : Il est vrai qu'une thérapie peut représenter une fort somme d'argent, mais les psychologues adaptent généralement leurs tarifs à la situation des patients, et dans de nombreuses villes, il existe des CMP, centres médico-psychologiques, dans lesquels les consultations sont gratuites.

D'où viennent ces idées reçues ?

Ce genre de phrases, nous les avons tous entendues ou prononcées au moins une fois. Elles proviennent de mauvaises interprétations de la psychologie qui se sont perpétrées au fil du temps et qui ressortent dans des articles. Selon Annick Ohayon et Régine Plas, dans "La Psychologie en Question" :

"La psychologie s'offre à tous dans des livres, dans des revues et dans les médias, et, par conséquent, elle donne lieu à des représentations qui oscillent entre la fascination et la répulsion, ce qu'elle partage avec d'autres disciplines psy".

L'héritage de Freud est en ce sens bien présent. Bien qu'il ait été supplanté par nombre d'auteurs et de courant, dans l'opinion publique, il est un vieillard dégarni à barbe blanche qui écoute silencieusement des patients allongés sur un divan, et c'est toujours cette image qui prévaut dans l'esprit lorsqu'on parler de psychologie. Or, Freud est le père de la psychanalyse, qui n'est qu'une petite partie de l'ensemble de la psychologie.

En outre, lorsque le thème de la psychologie est abordé en Terminale, c'est uniquement tout ce qui se rapporte à Freud, voire Lacan, mais rien sur les nombreux courants de la psychologie moderne. Pour Alain Lieury :

"Avec la restriction des thèmes de psychologie à la psychanalyse, c'est comme si, dans les autres matières, Freud étant mort en 1939, on parlait encore de la machine à vapeur au lieu du nucléaire, de la saignée en médecine, et comme si on s'arrêtait avant la découverte de la structure de l'ADN dans le programme de biologie. Pas étonnant, de ce fait, que chaque année, 600 000 lycéens, futurs journalistes, médecins, politiques, aient Freud et la psychanalyse pour seule référence en matière de psychologie en France".

Malheureusement, l'image des psychologues associée parfois à la folie, parfois au divan, décourage de nombreuses personnes d'aller consulter alors même qu'elles auraient besoin d'aide pour avoir une vie plus sereine et plus épanouie. De même, cela bloque de nombreuses entreprises dans le recrutement de psychologues, qu'elles voient comme mystérieux, alors que ceux-ci sont une aide précieuse pour les salariés.

Cela donne aussi l'image d'une profession qui donnerait un coup de baguette magique pour que chaque personne aille mieux. Or, le propre de la psychologie est d'aller chercher en soi les solutions pour aller de l'avant, ce qui ne peut se faire que par un travail en profondeur sur soi.

Photos : Shutterstock

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Commentaires 5
  • Léo

    Cette page est tout simplement honteuse dans ses affirmations démagogiques et le manque cruel de connaissances en terme de ce qu'elle tente de discréditer.

  • Phil

    Bonjour, C'est bien gentil tout ça, mais repose sur l'idée que ces praticiens dont tous capables et responsables J'ai expérimentés les "faux souvenirs" dans ma famille Une catastrophe Et visiblement irréparable Soit disant vos confrères savent gérer cela C'est faux! Alors , vive l'hypnose!!!

  • Les marchands d'illusions

    Le plus grand mythe de la psychologie, c'est celui d'avoir fait croire à la société que les psychologues possédaient un savoir bien réel leur permettant de mieux aider les gens à se sortir de leur difficultés. « Les croissance et professionnalisation rapides de mon domaine, la psychologie, l’ont mené à abandonner un engagement pris à l’aube de cet essor. Il s’agissait d’établir une profession en santé mentale basée sur les résultats de la recherche, qui utiliserait, dans la mesure du possible, des techniques et des principes bien fondés. Du moins, les psychothérapeutes professionnels avertiraient-ils clairement leurs clients, et la société dans son ensemble, qu’ils exerceraient leur profession en absence d’une connaissance scientifique pertinente, lorsque celle-ci ferait défaut. Ce que personne n’avait imaginé, c’est qu’une banque de recherches et de principes bien établis serait disponible pour informer la profession, mais qu’elle ne s’en servirait pas. Pire encore, qu’une trop grande partie de la pratique professionnelle en psychologie se développerait et se gagnerait une reconnaissance en épousant des principes que l’on sait faux et en utilisant des techniques que l’on sait infondées. Au lieu de se fier, dans leur pratique, à une connaissance basée sur la recherche, trop de professionnels de la santé mentale se fient à une “intuition clinique aiguisée”. Pourtant, il existe amplement d’évidences qu’une telle intuition ne fonctionne pas dans ces professions. (En fait, elle n’est souvent pas différente de l’intuition des gens sans formation). Quarante ans plus tôt, on pouvait excuser les professionnels de croire au pouvoir de leur propre jugement intuitif, parce qu’à cette époque, il n’existait pratiquement aucune preuve de sa précision. Ce n’est désormais plus le cas. Aujourd’hui, il existe plusieurs preuves sur cette précision et toutes sont négatives. Robyn Dawes 1994, p. vii – viii. Une cliente cliniquement dépressive entreprend une psychothérapie; deux mois plus tard, elle est soulagée de ses symptômes les plus sérieux. Le traitement est-il à la source de son amélioration? La bonne réponse à cette question est “nous ne le savons pas”. Scott Lilienfeld et al. 2014, p. 355.

  • Nathalie FOLLMANN

    En tant que praticienne en hypnose clinique intégrative, je souhaitais rajouter un complément. En effet, il ne faut pas confondre comme on dit familièrement la psychologie de comptoir, où chacun va donner un point de vue avec ses propres ressentis de sa propre histoire, de ses propres expériences, ce qui au final ne sera qu'un bavardage, sans aucune aide concernant l’individu en souffrance. Ce qui ne pourra pas se produire avec un professionnel qui aura d'une part fait sa propre thérapie, et qu'il aura une formation adaptée avec une approche en psychopathologie d'une part, et d'autre part une formation sur les des distorsions cognitives. Effectivement, la psychanalyse Freudienne ou Lacanienne est un courant de pensée plutôt restrictif me semble t-il à ce jour... Les approches thérapeutiques intégratives forment une thérapie pluridsiciplinaire avec une efficacité qui n'est plus contestée. Souvent ceux qui ont une aversion envers la psychologie en général, ce sont des personnes qui ont des pensées limitantes et des peurs inconscientes sur ce qu'ils sont vraiment... Et pour terminer, il est évident qu'un parcours psychologique n'est pas une sorte de baguette magique qui ferait que tout soit résolu en un temps record, mais un temps de pause nécessaire pour comprendre nos blocages et trouver ses propres ressources pour rebondir.

  • Mirabelle

    Consulter un thérapeute m'a paru une évidence quand j'ai compris que je ne pouvais plus avancer dans ma vie. Depuis que je suis en thérapie je vais bcp mieux et j'avance. Il m'a aidé à sortir de la dépression et a changé ma vie pour une vie plus riche et épanouie de par ses conseils, son écoute, son soutien et il m'a surtout sauvé la vie.

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