Subjectivités et ses dérives

Évidemment que cela parle de notre réalité d'humain incarné qui fait que nous sommes des sujets uniques. Cependant, je n'irai évidemment pas sur les pas de Freud ou de Lacan...

18 DÉC. 2018 · Lecture : min.
Subjectivités et ses dérives

Évidemment que cela parle de notre réalité d'humain incarné qui fait que nous sommes des sujets uniques. Cependant, je n'irai évidemment pas sur les pas de Freud ou de Lacan quant à l'aspect plus psychanalytique de la définition sujet/objet mais je vais essayer d'en poser quelques éléments de réflexion.

Subjectivité : ce qui est propre à chacun 

Ce qui est relatif au sujet est donc unique car nous avons notre propre façon de penser et de ressentir. Toute expérience ne peut donc jamais s'interpréter à l'identique. Il y a du mystère en chacun de nous de par notre propre structure psychique, notre milieu/environnement et notre éducation qui font que l'expérience n'est vraiment accessible qu'à la personne qui l'expérimente.

Subjectivité : Individuation et singularité, nature profonde et essence du sujet

Il est important d'entendre que le sujet est, quelque soit sa « singularité », son « étrangeté », celui qui est conscient de lui-même et de sa place. C'est celui qui pense et qui raisonne. Tout être/sujet est conscient non seulement de sa place mais du « vivant en soi ». Subjectif est opposé à objectif en ce sens qu'il n'est ni reproductible ni « scientifisable ». Le sujet, unique, est individué (différencié) : il est «qui il est ». Il peut même dire de lui-même : je pense donc je suis !!! « Cogito, ergo sum » est une formule latine forgée par le philosophe René Descartes.

Il est celui qui parle en son nom, c'est à dire qu'il est celui qui dit «Je » (je pense)… et son individuation n'est possible qu'au cœur du collectif. C'est bien cet « être avec l'autre » qui lui permet d'Être soi-même autonome et authentique.

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La subjectivation est un processus. Elle n'est pas donnée d'emblée mais c'est le travail d'une vie. L'enfant parle de lui à la troisième personne jusqu'à environ 1 an. Il faut attendre le stade du miroir pour qu'il puisse avoir le sentiment d'être lui-même. C'est aussi l'étape de l'accès au langage. Une étape essentielle au processus d'individuation. Puis, il y a d'autres stades d'évolution de l'enfant qui ont été définis par Freud, pour une structuration/évolution psychique et c'est ainsi jusqu'à l'âge adulte. Que représente le vivant en soi ? C'est-à-dire qu'il ne suffit pas d'être né. Il y a un « plus à Etre ». On peut dire par exemple que le corps/objet est assujetti et le corps/sujet est libre. Il est libre d'exprimer ses impressions vécues…

Où commencerait la pathologie ?

Kant commence « Anthropologie du point de vue pragmatique » par cette phrase : « Que l'homme puisse disposer du « Je » dans sa représentation : voilà qui l'élève à l'infini au-dessus de tous les autres êtres vivants sur la terre. Il est par là une personne». C'est un processus d'humanisation.

Je ne suis pas là pour faire une étude psychosociale mais le sujet ne se définit pas non plus de la même façon selon les époques et les cultures. Par exemple, la subjectivité parle aussi d'intimité mais celle-ci n'est pas forcément reconnue partout ou ne l'a pas été il y a des temps plus anciens.

Subjectivité et ses dérives : névroses, psychoses, état limite, etc.

Pour tout thérapeute, quelle que soit son orientation, dès l'instant qu'il est question d'écoute et de parole, il a à soutenir sa pratique de connaissances en psychopathologie. Il s'agit d'admettre « l'étrangeté » de chacun mais aussi que rien ne peut être standardisé dans ce monde complexe de la psyché. Pour cela, il s'agit aussi de connaître les lieux du pathos pour mieux s'installer dans une posture thérapeutique adaptée ou reconnaître ses propres limites d'accompagnant.

Photos : Unsplash

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Écrit par

Carole Bertrand-Vivier

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