Voir la vérité en face

La vérité n est pas ce que l on regarde mais ce que l on voit. Puisqu il était question de film, ( ou de personne voila justement le dilemme) alors question sur les mécanismes inconscients à

27 AVRIL 2020 · Lecture : min.
Voir la vérité en face

Le clivage est un mécanisme de défense qui va séparer la personne en plusieurs représentations. Le bon et le mauvais. Le bon sein et le mauvais sein, la mauvaise et la bonne mère. La madone et la putain. L adolescent utilise beaucoup ce mécanisme avec les bons et les profs, les « supers » et les « nuls », le fétichiste aussi avec la jouissance reportée sur une partie du corps, le psychotique aussi, dans le déni de la réalité d une partie comme ne faisant pas partie d un tout. Dans le bio aussi, les bons et les mauvais aliments. Cliver le Moi c est mettre de côté une partie déniée et non réactivée sous forme de représentations. La réalité est séparée en deux partie. Il peut y avoir un traumatisme à l origine. Le déni et le clivage, c est le problème avec les relations toxiques : on ne voit pas le bourreau mais les quelques (rares) qualités prennent le dessus sur la représentation. On ne veut pas voir et on ne peut pas voir. Trop de bénéfices secondaires conscients ou inconscients. Avec les relations toxiques le plus difficile c est l étape de la sortie du déni. Ensuite on peut avancer. Second point : ne pas nommer. Ne pas nommer c est vouloir effacer. On arrange la réalité. On arrange la aussi. Lacan parlera de forclusion du nom du père qui est aussi un mécanisme complexe connu qu'on peut mettre en lien avec l aliénation parentale connue aussi malheureusement. On forclot le père, on le barre, on le tait, la mère a fait l enfant seule. Or nommer c est donner la possibilité à l autre d exister. C est symbolique. Le nom est symbolique d une filiation, d une reconnaissance. Celui qui n est pas nommé n existe pas et c est bien sûr hallucinatoire puisque l autre existe pourtant. C est aussi du déni. Troisième point : autre mécanisme en scène c est l humour. L humour comme mécanisme de défense, utilisé pour dire ce que l on pense sans le dire directement et plus puissamment. L'ironie, le cynisme, Atchoum et ces métaphores qui donnent tant d affect au langage. Enfin pourquoi venir, pourquoi partir, pourquoi rester ? Dedans et dehors sont à questionner, chacun fait comme il pense le plus supportable au au cœur de la pulsion, même rester, rester assis, inerte, bloqué relèverait il d une impasse, d un effroi? D un comportement propre à chacun. Aux Césars c est sous le décor d un beau clivage-déni opposé à de la non nomination et l humour que s exprime l expression commune de trop de mécanismes défensifs qui montrent qu'en effet, quelque chose ne va pas. A chacun de creuser, pourquoi venu, resté, parti, dans sa propre histoire. La réaction de chacun est en lien avec les histoires personnelles. Au delà du tapis rouge et des querelles aussi interne à cette grande « famille » du cinéma, cela me fait penser à deux choses. 1 ces enfants qui sont victimes d inceste par un des membres de la famille avec l autre parent dans le déni. Insupportable. Double peine, traité(e) souvent de menteur menteuse. 2 Le mouton noir de la famille qui refuse de se taire et s adapter, s uniformiser et qui est mis dehors, exclu, on connaît trop bien l histoire en transgénérationnel des langues à tenir.

L envers d un décor plus noir que rouge, sang qui lui ne nous fait pas rêver.

© C.Vera

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Écrit par

Corinne Vera Alexandre

Psychanalyste, Hypno analyste, Psychothérapeute et Sexothérapeute, elle exerce dans le Vaucluse à Bollène et Avignon ainsi qu'en ligne. Elle utilise les thérapies brêves en association de la psychanalyse dans une pratique intégrative en EMDR et en Hypnose.Sa pratique est aussi psychocorporelle avec l'hypnose et de la médiation corporelle.

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