Dois-je me sentir coupable ?

Bonjour Madame,

Votre culpabilité est un peu naturelle, mais elle n'est justifiée que par les reproches de votre mère, qui est souffrante psychologiquement, mais que vous ne pouvez pas aider à aller mieux.

Votre discours envers elle a été sain.

Maintenant il serait bon pour vous de parler de toute votre histoire familiale à un professionnel, ce qui vous aiderait à trouver la bonne distance émotionnelle vis à vis de votre mère, sans être obligée de couper complètement le lien.

Je vous souhaite d'arriver à ne plus avoir peur des effets du comportement de votre mère sur vous même, ni de ses éventuelles intrusions dans votre vie.
sp

Bonjour Dawn girl,

Merci beaucoup pour votre partage qui me touche beaucoup. Vous traversez une situation très difficile, marquée par des blessures profondes et des relations toxiques, qui ont laissé des traces dans votre vie. Ce que vous décrivez est une lutte pour poser des limites saines, pour vous protéger, et pour mettre de la distance avec des comportements qui vous sont nocifs. Vous avez pris la décision de couper contact avec votre mère après un épisode particulièrement éprouvant, et c’est compréhensible que vous vous sentiez à la fois soulagée et en même temps envahie par la culpabilité.

Votre sentiment de culpabilité est très humain, mais il est aussi important de reconnaître que poser des limites claires est parfois nécessaire pour préserver votre bien-être mental et émotionnel. Vous avez tenté de dialoguer, de faire entendre vos besoins, mais vous avez été confrontée à des réponses agressives et manipulatrices, ce qui a créé un cycle de souffrance pour vous. En gestalt thérapie, on travaille souvent à prendre conscience de ce qui se vit dans l’ici et maintenant, pour apprendre à respecter ses propres besoins sans culpabilité.

Votre décision de couper le contact, même si elle est lourde, semble être un choix que vous avez fait pour vous protéger et pour ne pas vous laisser engloutir par une dynamique de dépendance émotionnelle qui vous est néfaste. Il est normal de se sentir déstabilisée après une telle action, mais cela ne remet pas en cause sa pertinence. Au contraire, c’est un geste de préservation et de respect envers vous-même, même si cela peut entraîner des sentiments ambivalents.

Enfin, si la peur qu’elle vienne chez vous ou au travail vous envahit, il peut être utile de vous préparer à ces possibles scénarios en identifiant des moyens de vous protéger, que ce soit en mettant en place des stratégies de communication claire ou en faisant appel à un professionnel pour gérer cette situation de manière sécuritaire et apaisée. Vous n’êtes pas seule dans cette démarche, et il existe des ressources et des accompagnements pour vous soutenir dans cette phase de votre vie.

Marie Jalabert (@Joyful-byMarie)
Gestalt thérapeute

Bonjour,
vous avez très bien fait de protéger votre intégrité émotionnelle : votre mère vous impose depuis toujours une relation toxique, culpabilisante et violente. Couper le contact était une décision nécessaire pour votre équilibre. Votre culpabilité est normale, mais elle vient du conditionnement ancien, pas de la réalité.
Un accompagnement thérapeutique, notamment en EMDR, pourrait vous aider à apaiser ce stress intense et à consolider vos limites intérieures.

Bonjour Dawn Girl, vous vous sentez coupable et c'est tout à fait naturel, cependant, cette relation avec votre mère est basée sur la manipulation et la violence psychologique, alors il est important pour vous de marquer des limites et de couper court à cet environnement toxique.
Avec certains profils psychologiques, la discussion, la remise en question est extrêmement difficile voire impossible, il n'y a donc d'autres solutions que de s'éloigner d'eux.
Vous avez suivi une thérapie et vous en avez tiré suffisamment de forces pour avancer sainement dans la vie, alors profitez de cet élan pour vous réaliser et vous tourner vers des gens, des projets qui vous portent vers la vie.
Si vous avez besoin d'aide je reste à votre écoute en cabinet à Nice ou en visio.
Cordialement,
Laurent Stevenoot
Psycho analyste clinicien.

Bonjour,

Je comprends que vous n’ayez pas eu une enfance facile. Vous avez dû affronter l'abandon de votre père, puis porter malgré vous la culpabilité que votre mère vous a fait ressentir. Sa colère envers vous est en réalité le reflet de sa propre douleur, celle de n’avoir pu conserver une famille unie et stable. Malheureusement, elle rejette son mal-être sur vous. Mais, comme vous avez su si justement lui exprimer, vous n’êtes en rien responsable de cette situation.

Si votre mère refuse aujourd’hui de se faire accompagner et préfère rester dans le déni, il est important de comprendre que cela ne dépend pas de vous. En revanche, ce qui est entre vos mains, c'est votre propre chemin de vie. Vous avez la possibilité de choisir un autre destin, de ne pas répéter ce schéma, même inconsciemment. Cela commence par trouver une forme d’apaisement avec votre passé et veiller à ne pas laisser la blessure d'abandon guider vos choix.

Il est également essentiel de vous libérer de cette culpabilité qui émerge lorsque vous ressentez le besoin de prendre de la distance pour vous protéger, vous-même et votre famille. C’est un acte de respect envers vous-même, et non une trahison envers votre mère. Chacun est responsable de son propre comportement et de son propre chemin de guérison.

La première étape vers ce mieux-être est d’avoir conscience de vos blessures et de vos difficultés. Cette prise de conscience est une véritable force : elle vous permet d'agir pour avancer vers une vie plus libre et plus sereine.

Vous souhaitant une belle continuation,
Mallory Legrain
Psychopraticienne, Thérapeute en développement personnel

Bonjour,

Merci pour votre message et pour la confiance que vous accordez en partageant un vécu aussi difficile.
Ce que vous décrivez montre à quel point vous avez fait preuve de force et de lucidité pour protéger votre fille et vous reconstruire, malgré des blessures profondes. Prendre la décision de poser des limites face à une relation toxique est un acte courageux, mais il est normal que cela s'accompagne de sentiments de culpabilité ou d'anxiété.
Ressentir du stress ou de la culpabilité ne signifie pas que vous avez mal agi, bien au contraire : cela montre votre sensibilité et votre capacité à rester fidèle à vos valeurs, même dans des situations douloureuses.

Vous avez déjà parcouru un chemin important. Si vous ressentez le besoin d’être soutenue pour continuer à avancer avec plus de légèreté et de confiance, je serais heureuse de pouvoir vous accompagner dans cette démarche.

Prenez soin de vous.
D. Bailly

Bonjour à vous

Votre message me touche beaucoup car je ressens un immense besoin de ne plus porter les problèmes de votre mère. Vous en avez beaucoup souffert et le travail thérapeutique effectué vous permet aujourd'hui de vous en détacher en posant les limites à votre mère. Je vous félicite de cet acte car il faut beaucoup de courage pour y arriver. Et en même temps vous êtes allée assez loin pour savoir que ne pas poser vos limites vous fait retomber dans les anciens schémas où vous portez des responsabilités qui ne sont pas les vôtres et où vous n'avez plus d'énergie pour votre propre vie. L'acte que vous avez posé signifie qu'aujourd'hui, vous avez compris que vous n'étiez pas responsable de son bonheur. Et ainsi vous allez pouvoir vous tourner vers votre bonheur ce qui est le rôle d'un enfant. Les parents doivent normalement accompagner l'enfant à grandir et s'épanouir dans la vie et ça n'est pas le contraire.
Je comprends cette culpabilité et ce stress qui vous habitent aprés avoir bloqué votre mère. Qu'est-ce que vous vous dites ? avez vous peur de sa réaction ? peur qu'elle vous rejette ? qu'est ce qu'il pourrait arriver finalement ?
Comment ça serait d'imaginer que l'être de votre mère vous aime de manière inconditionnelle ? quoique vous fassiez, si vous marchez vers votre bonheur, votre mère ne pourra que vous en féliciter et être heureuse pour vous.
Donnez vous un temps sans communiquer avec elle de façon à reprendre le pouvoir sur votre vie, puis quand vous serez prête, le contact se fera par lui même sans que vous ayiez besoin de forcer les choses. J'ai pleine confiance que vous êtes sur la bonne route et me tiens à votre disposition pour vous accompagner davantage si besoin.

Prenez soin de vous
Hélène CHAMBRIS
Gestalt Thérapie Humaniste Intégrative
Rdv en ligne ou en présentiel à Marseille 8ème

Vous ressentez de la culpabilité non pas parce que vous avez mal agi, mais parce que vous avez enfin osé poser une limite. Ce sentiment vient d’un lien où l’amour était conditionné à votre effacement, où dire non équivalait à trahir. C’est typique des environnements marqués par la confusion des rôles, l’intrusion psychique et le climat incestuel — non sexuel nécessairement, mais où l’enfant devient le soutien affectif du parent, au détriment de son propre développement.

Votre décision de couper le contact n’est pas un rejet : c’est un acte de survie psychique. Ce stress intense que vous vivez aujourd’hui est aussi une réaction à la peur d’être à nouveau envahie. Mais ce que vous avez fait est juste. Pour la première fois, vous avez choisi de vous protéger.

Je peux vous accompagner pour affirmer cette posture intérieure. La première consultation est gratuite, en ligne ou en présentiel.

Lorena Salthu
Conseils téléphoniques personnalisés. Urgences pendant le weekend
Psychopraticien - Psychanalyste - TCC
Directeur Facultad internacional Lalangue
Séances en ligne ou en présentiel
Français, English et Español

Bonjour,

Votre témoinage est très touchant. Je comprends que ce que vous vivez aujourd'hui avec cette coupure avec votre mère soit très douloureux et stressant.
Vous n'avez pas à porter tout cela sur vos épaules. Votre histoire de vie est difficile, et certainement celle de votre maman aussi, mais cela ne fait pas de vous la responsable de sa souffrance. Vous avez fait plusieurs thérapies, cela parle justement du fait que vous avez pris responsabilité sur votre vécu pour ne pas transmettre vos blessures et traumatismes à votre fille, alors que je pourrais sentir que votre mère n'a pas pu, su ou voulu le faire. Dans ce cas, vous n'êtes pas obligée de supporter le poids de sa victimisation et de sa culpabilisation. Vous avez le droit à vous sentir en paix.
Parfois, malheureusement, la paix passe par couper le pont avec ses proches, ses parents. C'est bien entendu très douleureux, surtout si en plus vous êtes habituée à vous sentir coupable de vos décisions vis à vis de votre mère. Mais aujourd'hui c'est probablement le meilleur choix pour vous, parce que vous avez besoin de prendre soin de vous et de préserver votre santé émotionnelle et mentale.
Peut-être que plus tard, suite à un travail thérapeutique profond d'acceptation, vous pourrez reprendre ce lien si vous le souhaitez.

Je vous souhaite de l'apaisement et je reste à votre disposition pour vous accompagner dans cette épreuve douloureuse.

Prenez soin de vous,

Paloma Sierra
Gestalt thérapie intégrative
Consultations en ligne et en présentiel à Paris 10e.

Bonjour,

Merci pour ce partage si fort et si clair. Vous avez traversé, et traversez encore, une histoire familiale d’une grande violence, et votre lucidité, votre volonté de vous protéger et de ne pas transmettre ces blessures à votre fille sont déjà des actes profondément courageux et réparateurs.

Oui, vous avez bien fait de poser des limites. Protéger votre santé mentale face à une relation toxique n’est pas un acte d’égoïsme, mais de survie. On peut avoir de la compassion pour la souffrance d’un parent, sans pour autant tout tolérer ni se sacrifier. Ce n’est pas votre rôle de soigner votre mère, ni de porter sa douleur à votre place.

Le sentiment de culpabilité est malheureusement fréquent lorsqu’on commence à dire "stop", surtout quand on a été conditionné·e à s’oublier pour prendre soin de l’autre. Mais ce que vous ressentez est aussi le signe que vous êtes en train de vous reconstruire : votre système intérieur résiste à des schémas anciens, et cela peut secouer.

Si vous souhaitez être accompagnée dans ce chemin de libération et d’apaisement, je suis là. Vous pouvez réserver librement via mon agenda en ligne.

Prenez soin de vous,
Elodie Seng

Bonjour,
Quelle clairvoyance dans votre auto analyse !!!
La culpabilité, qui était présente tout au long de votre vie ne vous a pas quittée.
Elle vous a été très utile durant cette enfance douloureuse, c'était la solution de cette petite fille pour survivre à ces agressions. Bien évidemment la petite fille devenue grande n'est pas prête à lâcher cet outil qui a été si précieux, afin que sa maison interne ne s'écroule pas. Le problème aujourd'hui c'est que cet outil est mis en route alors que vous êtes en sécurité.
Le lion est toujours dans la pièce, donc cette méthode est appliquée puisqu'elle a marché.
Déconstruire ce schéma pour reconstruire, sera la priorité pour vivre mieux, ne pas transmettre à votre fille une peur qui n'a plus lieu d'être.
Je travaille sur ce schéma.
Le traumatisme recolore le passé, inonde le présent et bouche l'avenir.
Je suis disponible si besoin pour un entretien téléphonique préalable au traitement.
Bien à vous

Bonjour,

Merci du fond du cœur pour votre message. Il n’y a pas un mot de trop dans ce que vous avez écrit. Ce n’est pas un "pavé", c’est un cri du cœur, une vérité mise en lumière, un acte de lucidité et de courage immense. Vous avez toute ma considération.

Bonjour,

Votre message est poignant, et il témoigne d’un immense courage. Vous avez traversé une enfance marquée par la violence, l’alcoolisme, la négligence émotionnelle et une profonde solitude psychique. Grandir dans un climat incestuel et maltraitant laisse des traces durables, souvent invisibles aux autres, mais omniprésentes à l’intérieur. Le fait que vous ayez entrepris des thérapies, que vous soyez lucide sur ce que vous avez vécu, et que vous mettiez tout en œuvre pour ne pas transmettre ce fardeau à votre fille est admirable.

La culpabilité que vous ressentez est typique des enfants qui ont été parentifiés, qui ont dû s’occuper psychiquement d’un parent défaillant. On vous a, d’une certaine façon, volé votre enfance et chargé d’un poids qui n’était pas le vôtre. Vous avez eu raison de poser des limites. Dire stop n’est pas un abandon : c’est un acte de survie. Ce n’est pas vous qui la rejetez, c’est elle qui refuse d’assumer ses responsabilités et continue à vous instrumentaliser émotionnellement.

La peur qu’elle vous retrouve ou vous harcèle montre à quel point cette coupure, aussi salutaire soit-elle, vous place en tension. Il peut être utile d’en parler à un thérapeute ou même de poser un cadre juridique si nécessaire. Vous avez le droit de vous protéger. Dire non, c’est aussi dire oui à votre vie, à votre santé mentale, et à votre avenir.

Non, vous n’avez pas mal fait. Vous avez choisi de vivre. Et c’est un choix profondément juste.

Bien à vous,

Séverine Hutinet
Psychanalyste Jungienne et analyste de rêve

Bonjour,

Sur le fond vous avez totalement raison. Les parents ne peuvent pas demander à leur enfant de suppléer à leurs frustrations d'adulte. C'est leur vie et non la votre.
Sur la forme je ne conseille jamais de rompre avec ses parents. On a besoin de se cogner à la réalité de nos origines. Par contre on a tout à fait le droit de gérer la relation avec eux dans l'espace et le temps.
Vous avez le droit de prendre de la distance physique mais il vous faut surtout acquérir une distance intérieure vis à vis d'eux. Leur mal-être ne doit pas vous inonder, sans que vous ayez non plus besoin de couper totalement avec eux.
Je reste personnellement à votre disposition, sachant que ma première séance d'une heure en visio est entièrement gratuite et sans engagement. Vous pouvez librement prendre un rendez vous sur mon agenda en ligne.

Bon courage à vous

Michel le BAUT
Psychopraticien
Thérapeute Jungien
Analyse de rêves

Bonjour,
Tout d'abord je vous félicite pour votre courage et votre résilience après ce que vous avez vécu. Le travail que vous avez fait sur vous est exemplaire et vous avez su faire différemment de votre mère. Vous n'avez en rien à culpabiliser. C'est vous enfant qui avez été victime.
Votre questionnement concernant votre mère est néanmoins légitime. Votre mère a sûrement été aussi victime dans son histoire à elle. Elle a proablement beaucoup souffert aussi et culpabilse (d'oú son agressivité). L'enjeu pour vous serait (même si difficile) de trouver la distance suffisante vis à vis d'elle pour lui reconnaitre sa souffrance et sa fragilité (concommitante à son incompétence) et chercher aussi les petits moments d'amour que vous avez partagés, même maladroitement,mais j'imagine malgré tout. Souvent les victimes deviennent bourreau.
Vous ne reproduisez pas, vous êtes différente de votre mère, trouvez comment la reconnaitre et lui dire pour l apaiser et vous apaiser. Ce serait la preuve de votre différence et de votre accueil de l'amour imparfait mais présent.

Bonjour Madame,

Votre message montre combien vous êtes devenue une adulte responsable et autonome, ne voulant pas "transmettre le fardeau familial" à votre fille.
Vous avez aussi probablement dû écouter la soufrance de votre mère ce qui n'est pas le rôle d'une enfant, vous n'êtes en effet pas là pour la sauver.
En coupant le contact, vous vous protégez et protégez votre fille. Ceci étant dit, il est normal que vous ressentiez de la culpabilité et du stress car c'est une décision difficile à prendre.
Vous êtes stressée à l'idée qu’elle vienne chez vous ou à votre travail — c’est une peur réelle, et qui montre à quel point elle a représenté une menace pour vous. Le rôle d'une mère n'est pas juste de mettre au monde mais aussi de sécuriser, protéger, aimer.

Vous avez posé un premier acte important : couper le contact. Cela ne veut pas dire que cette coupure sera définitive, elle vous permet de poser clairement vos limites pendant un temps, dans cette relation.

Il vous sera peut-être plus facile ensuite de lui dire ou lui écrire ce que vous n'acceptez plus dans votre relation, de façon plus sereine et sans culpabiliser.

Je suis à votre disposition si vous souhaitez échanger davantage,

Bien à vous
Valérie Fauchet
Psychothérapie individuelle - Clamart

Bonjour,

Merci pour votre message, et surtout pour le courage qu’il a dû vous falloir pour écrire ces lignes. Ce que vous décrivez n’est pas un simple « conflit mère-fille », c’est une histoire profondément marquée par la violence, la confusion des rôles, et une souffrance enracinée dans un système familial dysfonctionnel.

Du point de vue systémique, on pourrait dire que vous avez grandi dans un climat où les repères étaient brouillés : une mère en détresse, intrusive et violente, un père maltraitant et absent, et vous, au milieu, tentant de survivre émotionnellement, sans cadre sécurisant. Ce que vous décrivez comme un « climat incestuel » n’implique pas forcément des actes sexuels, mais bien ce brouillage des frontières entre les générations, entre les responsabilités de chacun, et entre l’amour et la dette.

Lorsque vous dites “je viens de couper le contact pour la première fois”, cela semble être une tentative de protection. Couper le lien dans ce type de contexte, ce n’est pas un rejet gratuit ou une vengeance, c’est souvent une mesure de survie psychique. La culpabilité que vous ressentez aujourd’hui est, elle aussi, un héritage systémique. Elle vous a probablement été transmise comme une obligation : “Tu dois m’aimer, me comprendre, me remercier, malgré tout”. C’est une forme d’emprise qui se prolonge bien au-delà des faits.

Le fait de bloquer son numéro, de couper votre répondeur, de poser une limite claire, ce n’est pas de la cruauté. C’est une réponse adaptée à une situation où la communication n’est pas possible sans qu’elle vous détruise un peu plus à chaque fois.

La peur qu’elle vienne à votre domicile ou sur votre lieu de travail est légitime si cela a déjà été une crainte fondée ou si elle a pu avoir des comportements intrusifs auparavant. Ce serait important de sécuriser cet aspect autant que possible (en prévenant votre entourage, en gardant des traces si nécessaire, etc.).

Je peux vous proposer un accompagnement si vous le souhaitez, pour vous aider à faire la paix avec cette décision, à mettre en place une stratégie de protection sur mesure, et surtout à retrouver une stabilité émotionnelle, pour vous – et pour votre fille, à qui vous avez déjà offert une chose essentielle : la conscience, et la volonté de ne pas reproduire.

Vous n’êtes pas seule.

Bien à vous,

Éric
Psychopraticien systémicien
« Ici, on parle des silences et des dépendances. »

Bonjour Madame,

Merci pour ce partage sincère et courageux. À travers vos mots, je perçois une femme qui a énormément travaillé sur elle-même, qui a pris conscience de l’impact de son histoire, et qui choisit aujourd’hui de ne plus porter ce qui ne lui appartient pas.

En Gestalt, nous valorisons la responsabilité personnelle — non pas dans le sens de porter le poids de l’autre, mais celui d’être pleinement acteur·rice de sa vie. Vous avez choisi de mettre une limite à ce qui vous abîme, et cela n’a rien d’égoïste. C’est une action de santé, de survie parfois.

Vous n’êtes pas responsable de votre mère, ni de son passé, ni de ses souffrances. Vous n’êtes pas sa thérapeute. Dire non, couper le contact, c’est parfois la seule façon de se protéger pour continuer à avancer.

La culpabilité que vous ressentez est normale : elle vient souvent quand on sort de schémas anciens. Mais ce n’est pas parce qu’elle est là qu’elle a raison.

Vous avez le droit de vivre, d’être heureuse, et de protéger votre fille de la répétition. Vous avez bien fait.

Avec toute ma considération,
Émilie Dhuy-Guerillon.
Psychopraticienne en Gestalt-therapie.

Bonjour Madame,

je vous remercie pour le courage et la sincérité de vos propos.

Comme vous l'avez dit à votre mère dans vos derniers échanges, vous n'êtes pas là pour la sauver. Votre mère semble avoir de la difficulté à regarder votre souffrance d'enfant et sa responsabilité dans celle-ci. Et cela n'est certainement pas à vous de lui ouvrir les yeux.

A votre question, avez-vous bien fait, vous seule êtes en mesure de répondre. Cependant, vous avez pris soin de vous, vous vous êtes protégée de remarques et de comportements néfastes de votre mère à votre encontre, c'est tellement important et courageux.

Quoique vous décidiez sur la suite de la relation avec votre mère, votre santé, votre équilibre sont à prioriser.
Votre mère a besoin d'aide, vous pouvez l'aider à distance en faisant appel à des médecins, des associations qui peuvent être un relais auprès d'elle et vous décharger d'une forme de culpabilité.

En effet, couper les ponts avec ses parents aussi maltraitants soient-ils n'est jamais chose simple et ressentir de la culpabilité est tout à fait courant. Cette culpabilité et ce stress quant aux réactions potentielles de votre mère ne doivent pas vous empêcher de vivre votre vie sereinement. Or il semble que la situation d'aujourd'hui réactive vos traumatismes d'enfant face à une mère imprévisible et violente. La résilience est un chemin sur lequel vous êtes. Je vous invite à continuer à vous faire aider par des thérapeutes en mesure d'accueillir votre souffrance et d'en prendre en soin.

En espérant avoir pu vous soutenir par ces quelques mots,
Bien cordialement

Valérie Bracchi
Thérapeute - Couple & Individuel