Enceinte - Transmission intergénérationnelle
Je suis une femme de 39 ans.
J’ai été victime d’agressions sexuelles de la part de mon frère quand j’avais environ 12-14 ans.
Il y a quelques années, j’ai commencé à « libérer ma parole » au sujet de ces agressions. J’ai vu plusieurs psys, et j’ai contacté une thérapeute familiale qui a organisé des séances avec moi et mes parents, ainsi que des séances avec mon frère, pour parler de ces agressions. Des choses ont été dites, des faits ont été reconnus (avec une part de déni de la gravité des faits, des responsabilités…) mais c’est comme s’il n’y avait pas vraiment eu de conclusion.
Plusieurs psys que j’ai consultés m’ont encouragée à déposer une plainte contre mon frère. Je ne l’ai pas fait, je n’en ai pas eu suffisamment la force ou le courage ou l’envie, pour l’instant. Je ne suis pas sûre que ce soit la solution, mais je ne l’exclus pas à l’avenir.
Aujourd’hui, je suis enceinte de 6 mois. En ce moment, je ne pense pas trop à cette histoire qui m’a beaucoup stressée ces dernières années.
Je consulte depuis 2 ans une thérapeute psychocorporelle. Il y a quelques jours, je lui ai fait part de mon souhait de faire une pause dans la thérapie (car j’ai l’impression que ça ne correspond pas trop à mes besoins en ce moment). Elle m’a dit qu’elle s’inquiète pour mon futur enfant. Elle pense qu’il y a un risque de transmission intergénérationnelle. Que l’enfant risque d’être victime d’abus car je n’ai pas résolu mes propres problèmes. Elle pense que je suis dissociée émotionnellement. Elle est d’accord pour mon envie de pause mais pense qu’on devrait reprendre un peu plus tard les exercices psychocorporels (auxquels je ne suis pas très réceptive). Elle me pousse aussi à porter plainte. Je me doute bien que j’ai des problèmes à régler, que je ne suis pas « parfaite » en terme d’équilibre psychologique mais ces derniers temps, j’avais l’impression que je m’en tirais pas trop mal. Je suis effondrée depuis qu’elle m’a dit ça. Je suis très triste et en colère et je n’arrive plus à gérer mon quotidien.
Je me demande si vous trouvez ça approprié de dire à une femme enceinte de 6 mois qu’elle risque de détruire son enfant car elle a été victime de violences sexuelles ?
Merci