J’ai peur de l’inconnu et j’ai du mal à faire confiance.
Je me rappelle de ces moments, quand j’étais petite, où mon père me criait dessus pour tout et pour rien. Il me frappait ou me punissait parce que j’étais maladroite. Il me rabaissait constamment même encore aujourd’hui(rarement mais ça arrive). Je me souviens de cette petite fille brisée. Je me souviens aussi de la relation chaotique entre mes parents : ma mère, souvent triste, brisée par les multiples tromperies de mon père. Malgré tout cela, elle a toujours été une bonne mère. Elle m’a toujours montré son amour, mais cela n’a pas suffi. Je lui en ai longtemps voulu d’être restée avec mon père malgré tout.
Au collège, j’avais toujours peur de ne pas être aimée, qu’on me trouve moche. C’est à cette époque que j’ai rencontré ma meilleure amie (aujourd’hui, nous ne sommes plus vraiment en contact). Avec elle, je passais du temps à rigoler, et cela me faisait du bien. Cela me permettait de lâcher prise, d’oublier un peu mes peurs.
Au lycée, mon manque de confiance en moi était tel que je refusais de croire que je pouvais plaire à quelqu’un ou qu’on puisse m’aimer. J’ai repoussé tous les garçons qui s’intéressaient à moi.
Aujourd’hui encore, j’ai du mal à faire confiance aux autres. J’ai peur d’être pleinement moi-même, peur de trop me dévoiler, peur de déranger. J’ai du mal à demander de l’aide ou à aller vers les autres, et surtout, j’ai peur de ne pas être aimée.
Même au travail, dès que je vois mes collègues en train de discuter entre eux, j’évite de passer. Je reste dans mon bureau jusqu’à ce qu’ils partent, car je ne me sens pas à l’aise avec des inconnus.
Je lutte chaque jour contre moi-même pour ne pas penser à tout cela, mais je n’y arrive pas. C’est trop difficile. Personne ne se rend compte de ce que je ressens vraiment, personne. Il suffit d’un petit événement pour que je replonge dans ma tristesse et ma solitude.
En ce moment, je suis en couple, mais j’ai du mal à lui faire pleinement confiance. Je crée des conflits inutiles et, dans ma tête, je le compare souvent à mon père. J’ai peur de finir avec un homme comme lui.
Je ne veux plus être cette petite fille brisée. Je veux profiter pleinement de ma vie, comme une jeune femme de 22 ans.