Bonsoir, j'ai une question qui me taraude depuis peu et à laquelle j'aurai bien aimer connaitre vos avis. Est ce qu'ils vous arrivent, en tant qu'analystes, de vous attacher à certains de vos patients ? Et si oui, comment vivez vous, vous aussi, de votre côté la fin de la thérapie avec ces patients en question ? Je sais que certains patients que vous pouvez avoir en consultation vous touchent par leurs histoires, car vous faites preuve d'une grande empathie, vous avez une attitude bienveillante, mais la neutralité fait aussi que parfois nous ne savons pas ce que vous pensez de nous (les analysés.) Est ce que vos études vous ont formaté pour ne surtout JAMAIS vous attacher aux patients ?
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12 MARS 2020
· Cette réponse a été utile à 5 personnes
Bonjour Al,
Vous posez une question très intéressante et qui mérite qu'on s'y arrête pour y répondre.
Je ne suis pas psychanalyste donc la question de la neutralité ne se pose pas.
Je suis analyste transactionnelle et l'Analyse Transactionnelle (AT) a bien évolué depuis sa création par Eric Berne.
Aujourd'hui, nous savons grâce à la théorie de l'attachement et aux neurosciences, l'importance du relationnel, du holding, du mirroring.
Oui, la fin d'une thérapie est émotionnellement vécue, affectivement touchante pour le client et pour le therapeute. Non nous n'avons pas à rester neutre. Justement l'empathie c'est accepter de se montrer dans son humanité.
D'où l'obligation pour le praticien en AT de faire une longue thérapie. Pour laisser partir le client si c'est le bon moment. Et non le retenir car le therapeute n'a pas à être nourri affectivement par le client.
Un therapeute trouve ses ressources en lui et auprès de ses proches.
Oui, je m'attache à mes clients dans un sens thérapeutique. Et c'est aussi ce qui fait que je peux vraiment être touchée par eux. Et le leur refléter dans mon contre-transfert.
La personne a besoin de savoir qu'elle a un impact sur moi. Pour sortir de son impuissance. Et gagner en puissance et confiance en soi.
Vous nous payez pour vous accompagner à apprendre à prendre soin de vous, pouvoir dire au revoir au therapeute quand votre thérapie vous a conduit à l'autonomie : être spontané, décider par soi-même de ce qui nous convient ou pas, être vous et bien avec vous et les autres. Pour profiter pleinement de votre vie.
J'espère avoir répondu à votre questionnement.
Bien chaleureusement.
Kim-Vân Nguyen-Dinh
Psychopraticienne
12 MARS 2020
· Cette réponse a été utile à 0 personnes
Bonjour Al,
Oui, Al, nos études nous ont formaté à devenir des robots sans affect :)
Je crois surtout que nos parcours (formation, psychothérapie personnelle, super-vision, etc.) nous ont permis d'être plus juste dans nos relations et de ne pas tout confondre.
Je ne sais pas pourquoi vous vous posez ce genre de question. Cherchez-vous à savoir si tel thérapeute de votre connaissance pourrait s'être attaché à un de ses patients ? Auquel cas, les réponses obtenues ici risque de vous décevoir et de ne pas répondre à votre vrai questionnement.
Je crois que cela dépend du sens que vous donnez à "attachement". Il m'arrive d'être émue à la fin d'une thérapie qui a un peu durée. Il m'arrive de penser à tel ou tel client quand une lecture ou quelque chose ou quelqu'un que je croise dans ma vie de tous les jours peut m'y faire penser. La psychothérapie est basée sur une relation humaine et il serait curieux de rester indifférent une fois la porte fermée et d'oublier la personne aussi sec. Mais je suis surtout heureuse, à la fin d'une thérapie, de voir le chemin parcouru par la personne et heureuse qu'elle n'ait plus besoin de moi ! Certains me donnent des nouvelles de temps à autres, surtout dans de grands moments (naissance, mariage, nouveau job, etc.) et j'en suis toujours heureuse mais je suis également aussi très heureuse de ne plus les voir : c'est qu'ils vont bien, et c'était bien le but de la manœuvre.
12 MARS 2020
· Cette réponse a été utile à 1 personnes
Bonjour,
Oui vous avez raison, un attachement se produit et c'est nécessaire, pour que le travail se fasse. Non, les études ne préparent pas du tout à ça, par contre notre propre analyse ou nos analyses, oui.
Elles nous préparent au fait que les analysants, patients etc ... partent faire leur vie. C'est une satisfaction de voir quelqu'un émerger de ses difficultés et parvenir à vivre sa vie, ... sans moi.
Et cela fait partie de la règle du jeu de ne plus revoir la personne, qui nous a payé au fil des séances pour ne pas avoir de dette envers nous ensuite.
Ce qui est plus compliqué à gérer, c'est la personne qui arrête sans en avoir parlé, et ne revient plus. Mais là aussi c'est la règle du jeu, le patient n'est tenu à rien.
Voilà mon point de vue. Ce n'est pas forcément le point de vue de mes collègues.
Bien à vous
Sylvie Protassieff
Psychologue clinicienne - Psychothérapeute – Psychanalyste
12 MARS 2020
· Cette réponse a été utile à 4 personnes
Bonjour,
Ma première question serait de vous demander, pourquoi cette question ?
Quoiqu'il en soit, ma réponse est non, je peux avoir beaucoup d’empathie et de sollicitude envers mes patients(es) mais je n'ai aucun attachement au delà de ces termes.
Vous dites, "parfois nous ne savons pas ce que vous pensez de nous (les analysés.)"
Mon rôle en tant que thérapeute n'est pas de porter un jugement sur les personnes mais de les aider à reprendre du pouvoir sur leur vie et sur leur manière de penser, souvent dysfonctionnelle.
Vous demandez également : "Est ce que vos études vous ont formaté pour ne surtout JAMAIS vous attacher aux patients ?"
Je pense qu'au delà d'une formation, il y a l'intégrité du thérapeute, son niveau de conscience, sans parler du travail sur soi que tout thérapeute doit avoir fait avant d'exercer.
Voilà mon point de vue
Cordialement
Hypnothérapeute clinique - Thérapie intégrative et holistique
11 MARS 2020
· Cette réponse a été utile à 3 personnes
Bonjour Al,
Avant de vous donner des éléments de réponse, je serais tentée de vous demander ce que cela vous apporterait de savoir si les analystes s'attachent ? Quelle part de vous a besoin d'être rassurée ? Quelle autre personne vous a déjà fait vivre ce supposé non-attachement ?
Si vous êtes d'ailleurs en analyse je vous encourage à lui poser directement la question.
La posture d'un/une psychanalyste est de vous permettre de projeter, transférer sur sa personne le lien d'amour qui doit être travaillé. Le transfert qui s'opère permet alors de retraverser ces ressentis, d'en prendre conscience, de les nommer et de s'en débarrasser. Afin que cela soit possible et pour éviter toute confusion de relation, tout manque d'écoute thérapeutique, l'analyste doit être le plus neutre possible.
Restant à votre écoute,
Caroline Risser-Julien
Psycho-somatothérapeute
Psychanalyse Jungienne
Consultation à Aix-en-Provence et par Skype.