Meilleure réponse
12 SEPT. 2012
· Cette réponse a été utile à 17 personnes
Bonjour,
Je ne suis pas du tout psychologue, mais j'ai lu avec intérêt votre post car je suis concernée moi-même par des problèmes de communication.
Et pourtant, cela m'a rappelé non pas mon problème à moi, mais la situation avec mon conjoint, qui ne se livre pas du tout. Au début, je le lui reprochais beaucoup, et j'avais l'impression qu'il n'avait aucune conversation, que rien ne l'intéressait à part le cercle des intérêts qu'il avait déjà avant de me connaître. Bref, nous partagions peu de choses.
C'est toujours le cas aujourd'hui, après beaucoup d'orages (mais "seulement" 10 ans de vie commune). Mais je me suis résignée. En fait, les choses qui l'ont blessé dans la vie, il me les a partiellement, je pense, livrées. En revanche, avec les enfants, avec moi, il n'a aucune conversation, sauf très dans le rôle du père et de l'autorité qui va avec. Et pourtant, je sais, pour le voir agir dans la vie, qu'il est quelqu'un qui réfléchit, qui analyse, mais cela ne l'intéresse pas, de partager cela.
Avec le temps, cependant, j'ai appris à apprécier le fait que lorsque il a un souci, au lieu d'en parler et peut-être de se laisser bouffer comme cela peut m'arriver, il essaie de l'oublier, et cela réussit mieux que de ne faire que parler du problème en question. Bref, j'ai beaucoup appris de lui.
En revanche, je pense qu'effectivement, dans la vie amoureuse et la vie familiale, il y a des petites conversations qui font beaucoup de bien, et qui ne portent pas à conséquence: qui ne risquent pas, il me semble, de vous exposer à des confidences que vous ne voudriez pas faire. J'ai beaucoup de mal à admettre que mon conjoint puisse ouvrir la bouche une seule fois dans la soirée à l'intention des enfants: pour leur faire la morale ou pour les gronder. Cela ne coûte pas grand chose de demander à quelqu'un comment s'est passé sa journée, de l'écouter et de répondre à ses questions, bref, de développer une petite convers, même sans prétention. Je ne comprends pas comment on peut avoir du mal à s'engager dans ce genre de choses. Je pense que la question est sans doute à chercher dans son passé, qu'elle ne relève pas forcément d'un psy. Mais ce qui est certain, c'est que cela me fait souffrir. Je ne comprends tout simplement pas. C'est source de conflits lorsque je suis tendue.
Voilà. Je ne sais pas ce que penseront les psys de ma réponse, mais je voulais faire part de mon expérience qui ressemble à la votre, mais vue du côté de la conjointe que je suis.
Quant à mes problèmes à moi de communication, ils sont tout autres, puisque ils se manifestent principalement à l'extérieur de chez moi, en particulier dans le milieu professionnel, alors que dans la famille, il me semble être plutôt une "bonne communicante". Je pense qu'il y a des éléments de mon passé qui peuvent expliquer cette différence, mais c'est très perturbant. J'ai beaucoup de mal à me faire accepter dans le milieu pro et j'en souffre beaucoup. En fait, les autres ont l'impression que je ne m'investis pas. Même quand je parle, mon attitude est impassible, voire sans doute légèrement apathique, et parfois, j'ai énormément de mal à aller demander une chose simple. Je suis obligée de me forcer à le faire. Quel calvaire! On m'a déjà dit que je manquais de spontanéité, et j'ai parfois une peur atroce des autres, surtout des personnes très catégoriques et/ou autoritaires. Je suis déjà allée voir des psychanalystes et psychologues dans ma vie, mais jamais particulièrement pour cette raison.