Tocs, pensées intrusives dont une particulièrement handicapante
Bonjour,
Je souffre de tocs de vérification depuis environ 11/12 ans (robinet, portes, plaques électriques, porte d’entrée, etc.). Ces rituels sont encore présents aujourd’hui, mais je vis globalement avec. En dehors de périodes particulières comme le Covid (1h30 pour sortir de chez moi, parfois abandon de cette sortie à cause de l'épuisement mental), ces tocs restent gérables, bien qu’ils soient toujours handicapants au quotidien.
Il m’est aussi arrivé de mettre en place des stratégies d’évitement. Par exemple, à une période, je préférais manger un sandwich devant chez moi à la pause du midi plutôt que de rentrer et devoir recommencer tous les rituels.
Au-delà de ces tocs qu'on pourrait qualifier de "classiques", j’ai également des pensées intrusives, dont une bien plus spécifique qui me cause une détresse importante et qui est arrivée bien plus tard que mes tocs de vérification.
Pour imager, je préfère la décrire de manière à vous inclure dedans, j'espère en faisant cela être plus compréhensible :
Lorsqu’on s’assoit — homme ou femme, peu importe — un pli se forme naturellement au niveau de l’entrejambe, quel que soit le vêtement (jean, jogging, pantalon ample, etc.). Jusque-là, tout va bien : à moins de porter une armure, ces plis sont parfaitement normaux.
Dans mon cas, en fonction du mouvement de ce pli, cela déclenche une angoisse importante. J’ai peur que les personnes autour de moi l’interprètent comme une érection, alors qu’il n’y en a absolument pas. Il n’y a ni excitation, ni intention sexuelle. Je tiens vraiment à insister là-dessus : cette pensée intrusive est en total décalage avec la réalité.
Je me suis demandé si c'était une forme de dysmorphophobie du pli de l'entrejambe.
Cette peur influence mes choix vestimentaires : je privilégie certains pantalons qui limitent les plis ou qui me permettent de les ajuster plus facilement. Un rituel s’est installé : lorsque je m’assois, je relève ou repositionne mon pantalon pour réduire tout pli qui pourrait, selon moi, prêter à confusion.
Cela peut parfois s’accompagner d’une forme d’hypervigilance dans les interactions sociales : si une personne ajuste son haut, croise les jambes (jupe ou robe) ou semble se repositionner, j’interprète immédiatement cela comme une réaction à moi — comme si elle pensait que je la regardais de manière déplacée, ou qu’elle se sentait mal à l’aise. Ces interprétations renforcent l’angoisse et le sentiment de menace sociale.
Quand cette angoisse devient trop forte, elle peut s’emballer jusqu’à provoquer une forme de crise paranoïaque. Dans ces moments-là, les doutes s’intensifient au point que je remets en question mes propres perceptions corporelles : je me demande s’il y a réellement une érection, si quelque chose ne va pas physiquement, et je perds toute confiance en ce que je ressens ou non. C’est un cercle vicieux particulièrement éprouvant.
Je suis conscient que ce TOC est peu courant. Lors d’une précédente tentative de prise en charge, j’ai eu le sentiment que la thérapeute à qui j’en parlais ne savait pas comment accueillir ce que je décrivais. J’ai perçu une gêne, comme si c’était un sujet totalement nouveau pour elle, et qu’elle ne parvenait pas à adopter une posture empathique ou thérapeutique.
Je souhaiterais avoir vos retours sur cette présentation clinique, et connaître les approches thérapeutiques que vous jugeriez adaptées.
Merci pour votre attention.