À 11 ans le test de WISC m'a donné le résultat de 147 de QI. Aujourd'hui j'ai 25 ans et, à part le bac en 2003, je n'ai obtenu aucun diplôme (3 premières années de fac non validées) et je n'ai connu que des échecs : scolaires, amoureux (divorce à 23 ans). Je suis toujours incapable de m'intégrer dans un groupe, de garder un travail, d'avoir une pensée cohérente sans perdre le fil...
Suis-je vraiment toujours surdouée ? Peut-on perdre ses capacités ? Lorsque je lis les listes de "symptômes" du surdoué, je m'y retrouve (scanner, pensées parasites, isolement, paranoïa), mais est-ce que cela fait toujours de moi quelqu'un de sur-intelligent ?
Je pense à repasser un test de QI, mais j'ai peur des résultats...
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1 AVRIL 2012
· Cette réponse a été utile à 13 personnes
Tout le problème réside dans le fait de savoir si vous avez été un enfant surdoué ou précoce. Les enfants précoces ne deviennent pas spécialement des surdoués, car ils sont à un moment en avance sur les autres et se font rattraper lors de la maturation cérébrale.
Maintenant, les vrais surdoués sont souvent des personnes qui réussissent difficilement dans la vie. Leurs centres d'intérêts sont multiples et semblent incompatibles avec une société qui nous veut spécialisés. La quête de la réussite est rarement un critère dans la vie des surdoués car ce qu'ils veulent c'est apprendre et comprendre. Ils ont aussi une tendance à se "saboter", comme disent leurs parents, parce qu'être surdoué est, parfois, une souffrance psychologique et l'enfance, l'ado, l'adulte cherche à se mettre au niveau des autres, les "normaux".
Il serait nécessaire pour vous d'entreprendre une psychothérapie afin que vous puissiez comprendre que la douance est une chance mais qu'elle se traduit par des critères de réussite très différents de ceux socialement admis. Vos écrits montrent aussi qu'en fait votre estime de vous même a été touchée. Après tout, le QI n'est qu'un nombre, il ne doit pas guider votre vie.
22 MARS 2012
· Cette réponse a été utile à 11 personnes
Bonjour,
En règle générale, le QI reste stable tout au long de la vie, il peut certes observer quelques variations au cours de la vie mais restera toujours stable.
Le fait que vous rencontriez des difficultés dans vos études et dans votre vie personnelle n'est pas synonyme de stupidité ou de baisse de vos capacités intellectuelles. Les questions à creuser seraient plus de l'ordre de ce que vous souhaitez vraiment pour vous, dans vos études, dans votre vie ? Quels sont vos centre d'intérêt, quelle vision avez-vous de vous-même ? Je pense que le but est avant tout d'éviter de raisonner en terme de QI, mais plus en terme de : Qu'est-ce qui serait bon pour moi ? Quel sens est-ce que j'ai envie de donner à vie? Dans quel(s) domaine(s) est-ce que j'ai envie de mettre à profit mes compétences intellectuelles et en quoi mon intelligence peut être un plus pour avancer dans ma vie?
Je pense qu'en attachant une trop grande importance au QI, à un chiffre au final, vous avez peut-être tendance à mettre la barre trop haut et, de ce fait, à vite vous déprécier en cas d'échec ou de pseudo échec. La question principale reste, avant tout, de savoir quels sont vos objectifs, vos buts dans votre vie et comment vos capacités intellectuelles peuvent être un plus pour vous aider à y parvenir, de façon à, non seulement éviter l'éparpillement, mais aussi à être au clair avec vous-même, avec vos choix et vos envies.
Elise BERNARD
Psychologue et Psychanalyste
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22 MARS 2012
· Cette réponse a été utile à 11 personnes
Bonjour,
Évidemment, nous préférons nous définir par nos réussites et nos talents que par nos échecs et notre incompréhension ! Avant on parlait de "surdoués" pour définir ceux qui étaient capable de montrer quelque chose d’extraordinaire, comme on le ferait dans un cirque. Puis on a parlé de "précocité", terme qui ne correspond à rien de sérieux en psychologie, mais qui facilitait les prises de décisions éducatives, sachant que la grande majorité des parents avaient la croyance qu’un enfant qui sautait une ou deux classes allait mieux réussir dans la vie. Maintenant on parle de "haut potentiel", terme à mon avis plus juste, qui signifie aussi que certains potentiels ne se réalisent jamais ! La réalité est que les hauts potentiels sont souvent en difficultés et ne réussissent pas vraiment à s’accorder à la société, et surtout à l’âge adulte, où les Universités ne correspondent pas bien au tropisme de ces individus.
Donc vos échecs vous placent dans la norme…celle des hauts potentiels non réalisés ! Pour ce qui est du QI, il a plutôt tendance à baisser qu’à augmenter avec l’âge. Non pas que nous soyons plus idiots, mais parce que, d’une part, les tests sont mal conçus et, d’autre part, nos difficultés psychologiques et nos adaptations nous rendent moins motivés et moins souples face aux épreuves, on a tendance à se saboter. La rage se retourne contre soi à un moment donné, et pour s’en protéger, nous finissons par glisser dans une forme de déréalisation, après avoir bien détruit nos possibilités de réussir !
Votre hypersensibilité et vos difficultés psychoaffectives se retrouvent dans les problèmes amoureux, c’est aussi un grand classique de ce que vous appelez sur-intelligence, qui sous-entend aussi un équilibre émotionnel difficile à atteindre.
Enfin, il ne faut pas s’alarmer, cela fait 11 ans que j’accompagne des "surdoués", faisant moi-même partie de Mensa. Il est possible d’être heureux, il faut seulement se hisser à la hauteur de son grade ! Si vous êtes un Général cinq étoiles avec un QI de 147, vous aurez à affronter des problèmes qui sont à la hauteur de votre intelligence, on en prend toujours pour son grade !
N’hésitez pas à rentrer en contact pour avancer sur vos difficultés, vous êtes encore jeune, c’est pour l’instant votre meilleur atout ! Merci de votre confiance et de votre volonté à être compris,
Eric FAUCHER
Psychologue clinicien, Psychothérapeute.
