Ce qui nous arrive quand on rêve

Si l'on voyait le rêve comme étant espace de créativité ? Et si nous acceptions l'idée que nous rêvons tous, sans le savoir ?

22 AOÛT 2022 · Lecture : min.
rêver

Quel beau sujet n'est-ce pas en cette fin de vacances d'été, avant de revenir sur les chemins du "raisonnable" c'est à dire de la vie rythmée par un quotidien qui nous tient, nous maintient socialement parlant, nous stimule et nous demande de faire des efforts... nous rends fiers(es) et aussi humble quand on ne parvient pas à en avoir raison, de ce quotidien...

Nous rêvons tous

Bon vous le savez probablement nous rêvons tous. D'ailleurs, le fonctionnement onirique ne se limite pas à la seule activité du rêve nocturne. Les fantasmes, le délire, l'affect, le jeu, l'illusion, ... et bien d'autres manifestations psychique sont pour certains psychiatres des "équivalents du rêve".

Par exemple : on se perd dans un rêve diurne devant un beau paysage, et alors le rêve emplit la réalité en excluant celle-ci (le paysage) en tant que réalité.

Mais revenons au rêve nocturne, qui a toujours intéressé l'humanité (Aristote, Héraclite, Hippocrate...Freud, Jung, Winincott, ..). Le Rêve n'existe que parce que l'on s'en souvient. Plus ou moins bien, plus ou moins précisément certes, mais pour être, il lui faut avoir été mémorisé par nous rêveurs. Les matériaux du rêve proviennent de la vie du dormeur, c'est à dire de ses expériences enregistrées dans la journée, les perceptions, sensations, émotions, externes et internes, les gènes ou douleurs ressenties etc qui viennent s'ajouter à la capacité de notre dormeur à rêver.

En effet, certaines personnes ne rêvent pas du tout ce qui veux dire qu'elles ne souviennent pas du tout de leurs rêves. D'autres rêvent épisodiquement, en vacances par exemple, quand les tensions et le rythme du corps se relâchent au profit d'une détente plus en harmonie avec le rythme biologique. D'autres encore rêvent fréquemment voire toutes les nuits, ce qui veut dire qu'ils peuvent sans difficulté raconter leur rêve en faisant un sujet de discussion avec autrui et avec soi-même.

Winnicott (médecin pédiatre et psychanalyste (1896-1971) déplore les analystes qui interprètent les rêves en disant "ceci veut dire cela" car il craint que le patient rêveur, puisse être tenté de vouloir plaire à son analyste en lui rapportant des rêves allant dans le sens des interprétations précédentes.

Le rêve crée une réalité en dehors de soi ET qui est aussi soi. Le rêve utilise se loge, dans le corps du rêveur et se déploie dans le corps au point que l'on s'agite, se détend et que nos rythmes respiratoire et cardiaque se modifient en fonction de l'histoire qui se déroule en nous dans l'espace du rêve. Le rêve est pour le rêveur la réalité ! c'est donc une CREATION d'une réalité. Voilà cet espace créatif qu'est le rêve.

Maintenant, pourquoi oublions nous nos rêves ?

Nous avons tous des rêves qui au réveil nous échappent. Ils nous échappent à l'instant même où nous passons du monde objectif du rêve (puisqu'il est notre réalité en tant que dormeur) au monde réel de la vie diurne (le réveil, la radio, les enfants, les bruits...) qui rend immédiatement le rêve subjectif. Au moment de ce passage on dit "j'ai rêvé" le rêve devient subjectif et sujet possible de la censure empêchant la mémorisation des images.

* les fantasmes lorsque l'enfant joue seul il développe une "fantasmisation et une imagination". Winnicott De la pédiatrie à la psychanalyse chapitre la première année de vie.

J'espère vous avoir intéressées (és), et vous remercie de m'avoir lue.

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Marie Isabelle de Maillé

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Bibliographie

  • Pr. Sami ALI dans " le rêve et l'affect - La psychosomatique relationnelle"

  • Conférence Sandra Flamand "le rêve et la psychosomatique"

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