Comment éduquer un enfant à fort caractère ? 11 conseils
Les enfants caractériels ne lâchent rien et s'opposent très souvent. Pour apaiser votre relation, il est important de le laisser faire des choix pour qu'il puisse contrôler les choses.
Les enfants caractériels sont un défi permanent quand ils sont jeunes, mais, éduqués de manière sensible, ils deviendront d'incroyables adolescents et jeunes adultes. Ils sauront trouver en eux la motivation et la force intérieure pour atteindre ce qu'ils veulent, et sont imperméables à la pression des autres. Du moment que les parents résistent à l'envie de "casser leur caractère", ce sont des enfants qui deviendront souvent des leaders par la suite.
Qu'appelle-t-on exactement un enfant caractériel ?
Certains parents les disent "difficiles" ou "entêtés", mais les enfants caractériels sont des personnes intègres, qui ne se laissent pas facilement influencer. Ils sont vifs et courageux, veulent apprendre les choses par eux-mêmes plutôt que d'accepter ce qu'on leur dit, c'est pourquoi ils testent sans arrêt les limites. Ils veulent absolument être en charge d'eux-mêmes, et mettront parfois leur désir d'avoir raison au-dessus de tout le reste. Lorsqu'ils ont quelque chose en tête, il est presque impossible de leur faire changer d'avis : ces enfants ont des sentiments intenses et passionnés, et vivent à plein régime.
Souvent, ils ont tendance à lutter pour prendre le pouvoir face à leurs parents. Il est important que les parents n'entrent pas dans le jeu des enfants : lorsque vous sentez que votre enfant vous pousse à bout, respirez à fond et rappelez-vous que vous pouvez laisser votre enfant garder la face tout en ayant ce que vous voulez et en évitant ces batailles pour le pouvoir. Ne laissez pas un enfant de quatre ans vous faire agir comme si vous aviez également quatre ans ! Attention au mépris pour les parents...
Personne n'aime qu'on lui dise quoi faire, mais les enfants caractériels trouvent cela insupportable. Les parents peuvent éviter les luttes pour la prise de pouvoir en aidant l'enfant à sentir qu'il est compris, malgré les limites imposées. Essayez de faire preuve d'empathie, de lui donner des choix à faire et de comprendre que le respect va dans les deux sens. Trouver des compromis qui font que tout le monde est gagnant plutôt que de coller aux règles évite que les enfants ne deviennent explosifs et leur apprend les compétences nécessaire de la négociation et du compromis.
Les enfants caractériels ne sont pas juste difficiles. Ils ont la sensation que leur intégrité est mise en péril dès qu'ils sont forcés de se soumettre à la volonté d'une autre personne. Lorsqu'on leur permet de choisir, ils aiment coopérer. Si cela vous gêne car vous pensez que l'obéissance est une qualité importante, il sera bon de remettre les choses en perspective. Éduquer un enfant responsable, respectueux, coopératif et qui fait les choses justes, même si c'est difficile, n'implique pas toujours de l'obéissance, mais implique de faire les choses justes parce qu'on le souhaite. C'est là la principale différence entre la morale et l'obéissance.
La morale, c'est faire ce qui est juste, peu importe ce qu'on vous dit. L'obéissance, c'est faire ce qu'on vous dit, peu importe ce qui est juste. - H.L. Mencken
Nous voulons évidemment que nos enfants fassent ce qu'on leur demande, mais cela ne passe pas forcément par l'obéissance, où l'enfant fera ce que toute personne plus âgée lui demandera.
L'enfant met en actes par ses oppositions, colères et crises une relation à l'autorité instable et insécurisée. Il réagit aux exès d'autoritarisme ou aux absences et laxismes passés ou présents. Il convient donc de re-construire une confiance et une stabilité suffisantes entre le parent et l'enfant. Mieux vaut que l'enfant fasse ce que vous lui demandez parce qu'il a confiance en vous, parce qu'il a appris que, même si vous ne pouvez pas toujours dire oui à ce qu'il demande, ses intérêts sont importants pour vous. Ainsi, vous éduquerez un enfant qui saura s'auto-discipliner, prendre ses responsabilités, sera prévenant et surtout, aura le discernement de savoir qui croire et à quel moment accepter l'influence des autres.
Les enfants à fort caractère peuvent être généreux, plein d'énergie, tenaces et stimulants. Comment protéger ces qualités fabuleuses et encourager leur coopération ?
11conseils pour éduquer votre enfant caractériel
- Rappelez-vous que les enfants à fort caractère apprennent par l'expérimentation
Ils doivent voir par eux-mêmes si le four est chaud. À moins de gros risques, il est plus efficace de les laisser apprendre par l'expérience plutôt que par le contrôle. Vous devez aussi vous attendre à ce que votre enfant teste vos limites de façon répétée : c'est comme ça qu'il apprend. Une fois que l'on sait cela, il est plus simple de rester calme et d'éviter les pleurs et les cris dans votre relation.
- Votre enfant veut avoir la maîtrise plus que tout autre chose
Laissez-le être en charge du plus d'activités possibles. Ne le poussez pas à se laver les dents, mais demandez-lui "qu'est-ce que tu dois faire avant de partir?". S'il ne répond pas, dressez une petite liste : "tous les matins, on mange, on se brosse les dents, va aux toilettes et on prend son cartable. Je vois que tu as ton cartable, c'est parfait ! Qu'est-ce que tu dois encore faire avant de partir?". Les enfants qui se sentent plus indépendants et plus en charge d'eux-mêmes auront moins de besoin de s'opposer. En outre, ils apprendront plus tôt la responsabilité.
- Offrez des choix à votre enfant
Si vous donnez des ordres, il va très certainement se hérisser. Si vous lui laissez le choix, il aura au contraire la sensation d'être le maître de son destin. Évidemment, faites lui des offres qui ne risquent pas de vous laisser un fort ressentiment en ayant l'impression d'avoir donné tous vos pouvoirs. Si, par exemple, aller en courses n'est pas négociable et qu'il veut continuer à jouer, un choix approprié pourrait être : "Tu veux partir maintenant ou dans 10 mn? D'accord, dans 10 mn, mais sans faire d'histoire alors. On fait ça. Et comme ce sera dur de finir ton jeu en 10 mn, je peux t'aider ?".
- Donnez-leur de l'autorité sur leur propre corps
"J'ai compris que tu ne voulais pas ton manteau. Je trouve qu'il fait froid et je vais mettre mon manteau. Ça te va si je prends ton manteau dans un sac, comme ça on l'a si tu changes d'avis?".
Votre enfant n'attrapera pas de pneumonie, sauf si vous agissez comme si vous aviez gagné lorsqu'il vous demandera son manteau. Une fois qu'il aura compris qu'il ne perdra pas la face en mettant son manteau, il vous le demandera. Il est difficile pour un enfant de comprendre qu'il aura froid alors qu'il est chaud à l'intérieur (il est sûr de lui, puisque son corps le lui dit), c'est pourquoi il vous résiste. N'ébranlez pas sa confiance en lui, faites-lui comprendre qu'il n'y a pas de honte à changer d'avis après avoir eu de nouvelles informations.
- Évitez les luttes pour le pouvoir en utilisant la routine et des règles de vie
Ainsi, vous n'êtes pas le méchant de l'histoire, c'est juste que "la règle est d'utiliser le pot après chaque repas ou goûter" ou "dans l'emploi du temps, on éteint les lumière à 20h, mais si tu te dépêches, on a le temps de lire deux livres", ou encore "dans cette maison, on finit ses devoirs avant d'aller sur un écran".
- Ne le poussez pas à l'opposition
Forcer crée toujours une offensive, avec des humains de tout âge. Si vous prenez position, vous risquez de pousser votre enfant à vous défier juste pour prouver quelque chose. Prenez un instant, respirez et rappelez-vous que gagner une bataille contre votre enfant risque de vous faire perdre le plus important : la relation avec lui. Dans le doute, dites-lui "d'accord, ça tu peux décider par toi-même". S'il ne peut pas, dites-lui qu'il peut décider sur une autre partie ou trouvez une issue pour que son besoin d'autonomie soit empli sans mettre en péril sa santé ou sa sécurité.
- Évitez les luttes pour le pouvoir en lui laissant sauver la face
Vous n'avez pas besoin de prouver que vous avez raison. Vous pouvez, et devez, mettre en place des demandes raisonnables et les faire appliquer. Mais dans aucune circonstance vous ne devez essayer de briser la volonté de votre enfant ou le forcer à se soumettre à votre point de vue. Il doit faire ce que vous voulez, mais il a le droit d'avoir sa propre opinion à ce propos.
- Écoutez-le
Vous, en tant qu'adulte, pouvez raisonnablement présumer que vous savez ce qui vaut le mieux. Mais votre enfant a une volonté et une intégrité fortes. Son point de vue le fait camper sur ses positions, et il veut protéger ce qui est important pour lui. Écoutez-le calmement et réfléchissez ses mots afin de comprendre ce qui l'oppose à vous. Essayez de ne pas être dans le jugement : "j'ai entendu que tu ne voulais pas prendre de bain. Est-ce que tu peux me dire pourquoi?". Vous obtiendrez ainsi une information, qui ne vous semblera peut-être pas une bonne raison, mais c'est toujours une raison.
- Voir les choses de son point de vue
Il peut être énervé parce que vous lui avez promis quelque chose et que vous avez oublié. Pour vous, il est têtu. Pour lui, il a raison d'être en colère car vous avez brisé votre promesse alors que lui n'a pas le droit de le faire. Excusez-vous sincèrement et expliquez-lui que vous essayez de tenir vos promesses. Considérez la manière dont vous aimeriez être traité, et traitez-le ainsi.
- Disciplinez-le dans la relation, et non dans la punition
Personne n'apprend en étant au milieu d'une lutte. Les enfants sont disposés à nous faire plaisir mais, quand on est en lutte et en punition constante avec eux, on perd cela. Laissez-le exprimer ses sentiments lorsqu'il est énervé pour que cela s'évapore.
- Offrez-lui respect et empathie
Un enfant caractériel lutte pour le respect. Si vous le lui offrez, il n'a pas besoin de se battre pour protéger sa position. Cela l'aide de se sentir compris. Si vous voyez les choses de son point de vue et pensez qu'il a tort, vous pouvez toujours lui offrir votre empathie et essayer de faire un compromis.
Ainsi, vous permettrez à votre enfant de suivre vos limites et d'être plus coopératif, tout en vous plaçant de son point de vue. Cela vous aidera à avoir ensemble une relation plus apaisée et basée sur le respect.
Photos : Shutterstock
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Merci pour votre article! J'ai eu le sentiment réel qu'on y décrit mon fils de 11 ans. Tout correspond et notre relation est assez conflictuelle. Je comprends mieux beaucoup de ses comportement (et des miens). Si je le comprend, je l'aide. Et les choses 'apaisement pour nous tous.
Cette article évoque une relation théorique. Pour ma part je ne sais pas où j'ai pêché. Ma fille est fille unique. Elle n'a jamais été punie, on lui explique les choses sans la contraindre, elle comprend bien les mots d'adulte, a de très bons résultats mais elle cherche le conflit de façon permanente. Il y a toujours quelque chose qui ne va pas, le soir elle ressasse les évènements de l'école, on essaie de temporiser et quand on veut la faire relativiser, qu'on lui dit qu'on comprend sa colère, elle monte dans les tours et va jusqu'au conflit. Et c'est quasi-quotidien, tout n'est qu'injustice à ses yeux et tous les soirs elle nous ramène sa mauvaise humeur... En général c'est moi sa mère qui en subit les frais avant tout. Et les conseils que vous prodiguez ont beau ressembler à notre attitude, chez nous cela ne résout rien.
C 'est vraiment trop dur !!
Très intéressant malgré l emploi du mot caractériel qui était jusqu’à présent péjoratif. La difficulté pour les parents est le décalage qui existe entre la promotion de huitième merveille du monde ou l enfant ne doit pas décevoir et l affirmation de soi avec la progression de sa croissance. Si l enfant manifeste de façon intangible son devoir d exister et devient difficile c est que les créations de besoin du départ ( adoration, mise en valeur permanente, écrasement des égos paternel et maternel, désir de vouloir en faire des génies ,indisponibilité aux demandes, déception viscérale des enfants qui ont été choyes et pourris et qui se retrouvent bien souvent déchus ensuite). L enfant réclame d exister par intérêt et par amour . Il n est pas et ne doit pas être dans les starting-blocks des ambitions parentales . Imaginez lorsqu il y a plusieurs enfants!
Bonjour comment aidez ma fille de 8ans à avoir confiance en elle et a ne pas se laisser faire par une bande de copines ni de faire des concessions pour elles afin qu'elle soit accepter dans le groupe merci
Oui pour les très jeunes enfants mais à 8 ans... ça ne fonctionne plus ! Il a de très bons résultats scolaires, il lit beaucoup, il "raisonne" et explique les choses... il est bien incorporé et apprécié par les coachs dans son équipe sportive, il participe aux tâches ménagères simples... MAIS ... il n'accepte pas nos punitions quand il désobéit volontairement pour nous narguer en clamant qu'il n'en a rien à faire, que ça lui est égal que que vous pouvez même doubler ou tripler la punition. C'est un véritable JEU pour lui cette opposition permanente ! Nous avons essayé toutes ces années l'empathie, la manière douce, les choix sans le bousculer.... ça fonctionne rarement, sauf quand il veut obtenir un "avantage" quelconque.. S'il était adulte je dirais qu'il est manipulateur... ça nous désole !
Déjà bébé ma fille était exigeante, elle demandait toujours à être allaité, porter ou stimuler. Elle était très observatrice, regardait des livres, communiquait par signes et lorsqu’elle a su marcher elle a été plus facile. Aujourd’hui à presque 3 ans elle nous étonne toujours mais nous devons beaucoup négocier, donner des choix, expliquer ect. Elle teste les limites et aime toujours autant être stimuler. Heureusement elle est plutôt agréable! J’aime cet article! j’utilise déjà certain de c’est technique mais mon chum crois que je donne raison à notre fille. En effet, je ne suis pas la plus sévère et il m’arrive parfois de manquer de rigueur. On fait notre possible! J’aime bien la parentalité positive.
Merci beaucoup pour cet article cela va beaucoup m’aider je pense Mon fils est très caractériel et tout le temps actif ne laisse pas une minutes de répit et il as 2 ans et demi . J’ai été éduqué très durement mais avec beaucoup d’amour et je suis une femme épanouie maintenant, j’ai vécu seul avec mon fils pendant 1 dans de sa naissance à sas un ans je suis une maman qui laisse découvrir à son enfant par lui même mais je suis très stricte sur la politesse le respect qu’il comprend très bien étant élevé avec des RÈGLE j’ai fait pareil avec mon fils mais mon marie et moi nous nous heurtons à des conflits des cris des pleures et donc nous crions pour nous faire respecter mais cela ne marche pas ( je sais bien ce n’est pas la solution mais des fois nous somme à bout et nous n’avions pas d’autre moyen ) Je me remets beaucoup en question sur le fait de suis-je une bonne mère Cette article m’a fait comprendre que oui mais qu’il y as des enfants plus dure que d’autre et qu’il y as d’autre option pour en arriver à la même chose sans crie sans pleur Merci beaucoup
je viens de tout lire et j y retrouve mon fils de 18 ans donc, 18 ans encore pire car à décrété j'ai 18 ans!!! que faire ?? car je l'élève seule depuis 14ans et il a 1 soeur de 15 ans qui aussi en epu plus de son fort caractère je suis pourtant à son écoute. Et, il veux pas consulter pour se calmer.
Je reconnais là, tous les traits de caractères de ma fille qui a maintenant 22ans. J'ai tout eu dans un contexte ou le papa est partie quand elle avait 11ans , a l'aube de l'adolescence : violences d'abord verbales puis physique qui s'est soldé par rupture de relations pendant plus de 2 ans. Nous nous sommes re-rapprochées mais son caractère est toujours là. je me laisse entendre que je suis une mauvaise mère, l'attaque est la meilleure défense. elle a un copain qui est comme elle et que je ne veux pas voir chez moi. c'est la crise. J'instaure le respect , l'effet miroir , etc elle est tres genereuse et a une force de caracteres exceptionnelle. je suis dis que j'en suis tres fiere. Mais, au global, que c'est difficile pour moi !! a en tomber malade ! un bon article en tous les cas !! et courage a tous !
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