Dépression et guérison : témoignage de Nadia

Les racines de ma dépression

Il est à présent établi que nos maux, petits et grands, naissent de la combinaison de différents facteurs. Le terrain et l'environnement sont les principaux.

Ce qui donne dans mon cas :

• Le terrain : une prédisposition familiale aux pathologies mentales. Une mère gravement dépressive, qui collectionne les tentatives de suicide. À cette époque, le suivi médical de ces « problématiques » était réduit à sa plus simple expression. Pour ma mère, je n'ai pas souvenir de véritable prise en charge, autre que la camisole chimique gérée par son médecin généraliste.
• L'environnement : un milieu familial toxique et violent, où les abus de toutes sortes sont exercés.

L'impact d'un tel contexte est considérable sur toutes les sphères : physique, émotionnelle, psychologique…

C'est donc très tôt que la dépression (des pressions) s'est invitée dans ma vie. Je dirais même que j'ai passé la majeure partie de ma vie à jouer à cache-cache avec elle. Jusqu'à ce qu'elle m'attrape en 2007.

La prise en charge médicale

Voilà bien le sujet qui fâche et je pourrais en faire un livre.

Quand je décide de prendre le problème à bras le corps, je me tourne tout naturellement vers la médecine dite conventionnelle. À l'époque, je manque des connaissances et du réseau qui viendront beaucoup plus tard. Je ne jure que par le couple chimie/psychothérapie qui semble être la référence des prises en charge.

C'est le début d'une errance médicale qui va durer des années et qui a failli très mal se terminer.

En résumé, un traitement X est instauré. Devant son inefficacité, les doses sont augmentées jusqu'à presque atteindre le niveau toxique. Puis changement de classe thérapeutique. Puis combinaison entre elles.

Les effets secondaires sont très lourds. Je finis par ne plus savoir si mon état est dû à la dépression ou aux médicaments. Les médecins non plus d'ailleurs, ce qui ne les empêchent pas de persévérer dans cette voie dangereuse.

En ce qui concerne les différents psychothérapeutes, je retiendrais une chose essentielle qui ne cessera de se confirmer : ce ne sont pas les formations ou les outils qui aident ; ce sont les personnes.

Un médecin exceptionnel

À la base, je suis allée voir ce médecin pour sa réputation d'excellent « chimiste ». On m'avait dit que si quelqu'un pouvait trouver le traitement adéquat, c'était bien lui. J'ai fait 650 km pour bénéficier de son expertise des médicaments, mais au final, ce sont ses qualités humaines qui m'ont sortie de l'impasse.

En particulier son courage et son humilité, car il en faut pour admettre les limites de ses compétences, surtout dans sa position. En particulier son courage et son humilité, car il en faut pour admettre les limites de ses compétences, surtout dans sa position.

Il me parle de méditation, de pleine conscience, de notre pouvoir de guérison. Et surtout, il met l'accent sur les ressources qu'il détecte chez moi, sur ma capacité de résilience.

Ce médecin place entre mes mains « Le pouvoir du moment présent » d'Eckhart Tolle, dont la lecture est une vraie révélation. La première d'une longue série qui va changer ma vie.

La grande intelligence de ce médecin exceptionnel, est d'aborder ces notions sous l'angle médical, données scientifiques à l'appui.

À l'époque, je m'intéresse déjà au développement personnel et aux médecines alternatives. Néanmoins je crois dur comme fer que là où la médecine classique a échoué, rien ne pourra réussir.

En me libérant de cette croyance, ce médecin exceptionnel m'a autorisé en quelque sorte à explorer d'autres pistes.

Le chemin vers la guérison

La découverte essentielle de laquelle toutes les autres découleront, c'est que nous sommes des êtres complexes et multidimensionnels. Nous sommes riches de plusieurs corps : physique, mental, émotionnel, spirituel… Interconnectés, ils agissent de concert pour créer notre réalité. Dès l'enfance, nous apprenons à privilégier notre corps mental au détriment des autres corps.

La dépression et autres troubles associés sont étiquetés « maladie mentale ».

Derrière cette dénomination un peu effrayante, se cache une vérité (presque) toute simple : c'est bien d'un mental dysfonctionnel que naissent les souffrances. Nous laissons notre mental diriger nos vies et pire encore, nous nous identifions à lui. Alors quand il s'emballe et dysfonctionne, nous pensons que c'est tout notre être qui s'emballe et dysfonctionne.

Le rôle du mental est de répondre présent quand il s'agit de structurer, planifier, gérer, prévoir, organiser. Pour faire simple, être à notre service dans toutes les actions du quotidien.

Les problèmes arrivent quand nous en faisons le chef d'orchestre. C'est un peu comme confier la gestion complète de notre domicile à la femme de ménage. Et qu'en prime nous la chargions de choisir notre conjoint, notre orientation professionnelle, les études de nos enfants et le lieu de nos vacances.

• La bonne nouvelle, c'est qu'il est possible de remettre ce mental envahissant à sa juste place : celle de serviteur.
• La mauvaise, c'est qu'il ne va pas se laisser faire. Qui se laisserait déchoir ainsi de sa position sans lutter âprement ?
• La deuxième bonne nouvelle, c'est qu'il existe tout un monde de solutions pour reprendre les rênes en douceur.

Neurosciences, médecines naturelles, alimentation, physique quantique, médecines énergétiques, spiritualité

Dans toutes ses disciplines, j'ai trouvé de vraies pépites qui ne demandaient qu'à être débusquées. De connaissances en expérimentations, j'ai vu se dessiner une méthode que j'améliore tous les jours.

Les états dépressifs présentent des visages multiples et chacun doit trouver ce qui résonne pour lui. Pour autant, j'ai bien conscience que tout le monde n'a pas le temps, l'envie, l'énergie et les ressources pour accomplir le travail que j'ai accompli.

C'est la raison d'être de mon blog depressifs-expressifs.com : éclairer le chemin et faire gagner du temps.

Mon ambition est d'aider les personnes qui se sentent enlisées dans la dépression, à ne pas y rester des mois, voire des années comme ce fut le cas pour moi.

Nadia (pour Bernadette Carpentier)

Photos : Shutterstock

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