L'asexualité, qu'est-ce que c'est ?
L'asexualité, c'est le fait de ne pas ressentir d'attirance ni de désir sexuel dans ses relations aux autres.
Le paysage de la sexualité n'est pas uni, il est fait d'une grande pluralité, de variantes et d'inconnues. Et parmi ce paysage, une orientation sexuelle peu connue : l'asexualité. Qu'est-ce que c'est ? Comment vit-on en étant asexuel(le) ?
Qu'est-ce que l'asexualité ?
Sous ce terme complexe se cache en fait quelque chose de très simple : l'asexualité, c'est le fait de ne pas ressentir d'attirance sexuelle, et donc de ne pas ressentir le désir d'avoir de la sexualité dans une relation avec d'autres.
L'asexualité est peu connue et les chiffres sont rares mais, selon une étude de 2004, il semblerait que 1% de la population soit asexuelle. L'asexualité n'a rien à voir avec l'abstinence, cette dernière étant un choix volontaire pour des raisons culturelles ou religieuses malgré un désir sexuel, alors que certaines personnes asexuelles ne ressentent pas forcément de désir mais ont tout de même des relations sexuelles avec des partenaires.
Il ne faut pas penser que l'asexualité est à rapprocher de l'anti-sexualité : ne pas ressentir de désir sexuel ne signifie pas que l'on s'oppose au sexe et qu'on l'on critique les autres. De fait, la plupart des personnes asexuelles ont une attitude positive à l'égard de la sexualité.
Il ne s'agit pas d'un phénomène récent, ni d'une mode comme certains voudraient le croire : l'asexualité a toujours fait partie de l'histoire humaine. C'est au début du XXe siècle, à la naissance de la sexologie, que Krafft-Ebing nomme cela "anesthesia sexualis". Dans les années 50, un autre sexologue, Kinsey, appelle ces personnes "le groupe X".
Si, comme toutes les orientations sexuelles, l'asexualité existe depuis toujours, ce n'est que depuis peu et grâce à la facilité qu'offre internet que l'on rencontre de plus en plus ce terme et que les personnes asexuelles peuvent se regrouper.
La sociologue Ela Przybylo a fait l'état des lieux de la connaissance en matière d'asexualité. Il a noté que lorsque son existence a été reconnue au niveau scientifique, en 2004, elle a gagné en validité et légitimité : la science la voyait alors de manière positive. Les scientifiques cherchent à en savoir plus sur cette orientation sexuelle, notamment en la différenciant des troubles et pathologies dont on pense souvent qu'ils en seraient la cause. Selon Ela Przybylo ce travail scientifique pourrait conduire à considérer l'asexualité parmi les diversités culturelles.
À ce titre, de nombreux psychologues et sociologues évoquent la nécessité de parler de l'asexualité comme d'une orientation sexuelle, avec ses points communs et ses différences selon chaque individu. Effectivement, l'asexualité n'est pas monochrome ; selon les personnes, l'attitude face au sexe peut être très variable, certaines se considérant comme "asexuelles romantiques". Enfin, selon la psychologie et la sociologie, l'asexualité nous permet aussi de remettre en question les présupposés normatifs qui fondent notre rapport au sexe, et notamment l'idée que l'on se fait d'une sexualité "normale".
Comment vivre lorsqu'on est asexuel(le) ?
Dans notre société hyper-sexualisée, où la sexualité dite "normale" est souvent renvoyée à une question de performance, il n'est pas forcément facile de comprendre que l'on soit asexuel(le), et parfois plus difficile encore de l'expliquer à son entourage ou à la personne qui partage sa vie. Lorsque l'on nous serine que le sexe est un pilier du couple, voire de la vie quotidienne, n'est-il pas compliqué d'être asexuel(le) ?
Face au déferlement de stimuli qui nous renvoient au sexe, certaines personnes asexuelles témoignent d'une fatigue de temps à autre. D'ailleurs, l'asexualité étant assez peu connue, celles et ceux qui avouent leur asexualité se voient souvent répondre qu'ils ne sont pas tombés sur la bonne personne, qu'ils ne font pas d'efforts, voire qu'ils ne sont pas normaux.
Être en couple avec une personne asexuelle
Évidemment, dans un couple, un fossé peut se creuser mais, comme chaque couple, les personnes devront composer avec leurs codes pour que leur histoire soit unique. Comme toujours, la communication est la clé afin que les partenaires puissent s'épanouir au mieux selon leurs envies et besoins.
Cependant, ne pas avoir avoir d'envies sexuelles ne signifie pas ne pas avoir d'envies et de besoins affectifs. C'est d'ailleurs dans ce domaine qu'interviennent les orientations romantiques, c'est-à-dire les personnes asexuelles qui ne pourront éprouver du désir que si elles ont développé des sentiments pour quelqu'un (ces personnes se définissent souvent comme demisexuals). Pour David Jay, activiste asexuel, les asexuels cherchent à faire émotionnellement ce que d'autres vont faire avec du sexe. D'où le fait que les asexuels s'imaginent très bien faire des millions de choses en couple, sans nécessairement que cela ne passe par les rapports sexuels. Pour lui, les asexuels seraient confrontés de manière plus vivace à la question de la construction du couple, alors que les personnes sexuelles pourraient en quelque sorte combler ce besoin grâce aux relations sexuelles.
Mais ici encore, chacun est très différent et toutes les personnes asexuelles ne vont pas réagir de la même manière face au sexe. Si certains asexuels vont ressentir un peu de désir et avoir des relations sexuelles, d'autres mettront en place des compromis avec leur partenaire. Certains vont aimer l'acte après quelques minutes mais trouver après coup qu'il n'a pas d'intérêt, d'autres ne vont pas du tout envisager les rapports sexuels, d'autres encore ne vont aimer que la masturbation quand certains la verront comme une réponse mécanique à un besoin physiologique.
Dans tous les cas, il n'existe pas une sexualité normale. L'asexualité est une manière de vivre la sexualité, et ce n'est pas parce qu'elle ne semble concerner qu'un petit nombre de personnes qu'elle ne doit pas être prise en considération. En étant en couple avec un(e) asexuel(le), on devra donc faire preuve de compréhension et d'écoute, en comprenant que, sexuel(le) ou non, nous n'avons de toute façon pas les mêmes envies et besoins.
Photos : Shutterstock
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