Les 5 étapes du deuil
La vie nous confronte toujours à des deuils: conflits, séparations, pertes d'un être cher...Il est important d'en connaitre les étapes afin de suivre notre propre rythme...
Lorsque nous vivons une étape difficile de notre vie, nous voulons souvent passer à autre chose, avancer, oublier...Comme si rien n'avait exister, nous pouvons fantasmer que nous avons cette capacité de tourner la page en une décision. Néanmoins, la bienveillance envers nous-mêmes dans ces situations de fragilité psychique, physique et émotionnelle est primordiale. C'est à ce moment-même que nous pouvons parler d'auto-respect, d'auto-valeur, d'auto-compassion.
Attention au refoulement
Il est tout à fait fréquent de souffrir tellement fort que nous voulons juste que cela s'arrête. Alors, via une jolie convention mentale, nous déplaçons cette douleur dans le champ du refoulé afin que cela soit stocké à un autre endroit. Celui qui gère la "casse", les oublis, les traumatismes non digérées. En ce sens, nous clivons certaines situations de notre vie afin que tout le reste de notre quotidien se passe de la meilleure manière possible. Nous pouvons détecter ce clivage lorsque, par exemple, il nous est vraiment difficilement gérable voire impossible d'évoquer la (les) situation(s) en question. Nous pouvons peut-être nous mettre à pleurer instinctivement, ressentir un mal-être profond, être complètement handicapé ou bloqué. Tous ces signes de contraction émotionnelle sont à aller libérer afin d'effectuer un travail accompli de nos difficultés.
Ce qui n'est pas traité en profondeur est latent
Cette fameuse case "refoulé n'est qu'un leurre temporaire pour nous permettre de survivre, en quelque-sorte, dans une situation de crise. C'est un moyen de se protéger, d'ignorer, de "contrôler" ce qui se passe en nous. Néanmoins, tout ce qui n'est pas réglé, digéré, vécu réellement, est agissant à l'intérieur de nous sans que nous nous en rendions compte. C'est pourquoi, tous les comportements que nous adoptons sont en réponse à notre vie, notre éducation, nos blessures profondes... Nous nous adaptons très fréquemment pour ne plus jamais ressentir ce qui nous a réellement affligé. Lorsque nous avons dû couper des liens, que des disputes ont eu lieu de manière non "rattrapables" ou bien que nous avons eu affaire face à la maladie, à la mort, à la perte... Offrons-nous ce cadeau de ressentir pleinement ce qui se passe à l'intérieur de nous. Un travail thérapeutique est une aide précieuse. Toutes les émotions qui passent ne se bloqueront pas en nous... Elles seront libérées! Ensuite, le temps et le respect de notre rythme seront essentiels.
1. Le Déni.
Tout deuil débute par un déni. « Non, ce n'est pas possible, je n'y crois pas ». C'est une étape tout à fait normale du processus du deuil. Nous dénions la réalité car elle est trop violente et agressive pour nous à ce moment-là. Alors, nous nous rassurons avec des images qui nous font du bien et qui nous apaisent. C'est une phase durant laquelle nous ne sommes pas capables d'intégrer la réalité.
"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé" Lamartine
2. Le Marchandage
Par la suite, nous pouvons rechercher toutes les solutions possibles et inimaginables pour ne pas que cela soit réel. Alors, nous pouvons par exemple regarder sur les forums quelles les possibilités qui s'offrent à nous nous ou à la personne concernée pour transformer la situations. Nous sommes dans une phase de collecte d'informations pour tenter de maintenir sous contrôle ce qui nous effraie le plus. Dans ces phases-là, nous mobilisons toute notre énergie. Nous avons espoir et croyons que la situation peut évoluer, changer. Nous sommes dans l'action.
"La mort est une surprise que fait l'inconcevable au concevable." Paul Valéry
3. La Colère
Alors, quand nous réalisons que ce que nous mettons en place ou pensons pouvoir "sauver" ce qui se passe, la colère peut nous envahir. Dans le cas d'une maladie nous pourrons penser que cela est la faute du médecin ou d'autres intervenants dans le processus de guérison, ou bien que nous aurions dû faire plus, différemment....Entre culpabilité et colère, cette phase de révolte nous permet réellement d'exprimer ce qui se passe en nous. C'est une première phase de réalisation de cette réalité qui nous afflige profondément.
"Ne mettez pas d'obstacle au mouvement de la douleur. Laissez-le mûrir."Krishnamurti
4. Dépression
À ce moment-là, la personne réalise que l'annonce faite va être réalisée. C'est un moment d'abattement total, nous n'avons plus d'énergie, nous pouvons pleurer énormément. Nous n'avons plus goût à rien, nous avons besoin de dormir, de nous reposer, de suivre le rythme de notre corps...
"Parler de ses peines, c'est déjà se consoler."Albert Camus
5. L'acceptation:
Cette dernière phase est la sortie du deuil. Nous acceptons alors de continuer à vivre avec l'annonce qui a été faite. Nous choisissons délibérément d'avancer avec cette nouvelle et nous faisons preuve de beaucoup de courage pour aller de l'avant. Cela n'enlève pas l'amour, la sincérité, l'attachement à cette personne qui ne fait plus partie de notre vie (de manière physique ou distancielle). Néanmoins, nous acceptons le réalité d'un souvenir passé.
"Nul ne peut atteindre l'aube sans passer par le chemin de la nuit."Khalil Gibran
Le chemin qui continue...
Nous pouvons rester bloqué à une des étapes du deuil, c'est en ce sens que le travail thérapeutique peut nous accompagner à vivre pleinement nos émotions afin que le travail de cette perte soit complet.
Nous pourrons retrouver joie, énergie, volonté, envies... Nous serons alignés, en conscience et en accord avec ce que nous vivons.
Une perte, quelle quelle soit, est un traumatisme, qui est nécessaire d'affronter afin de reprendre le pouvoir sur notre vie et nos décisions. La douleur d'un manque de lien, de proximité, de contact physique avec cette personne s'estompera mais le lien n'est jamais totalement coupé pour cette vie et celles d'après...
"La mort tombe dans la vie comme une pierre dans un étang : d'abord, éclaboussures, affolements dans les buissons, battements d'ailes et fuites en tout sens. Ensuite, grands cercles sur l'eau, de plus en plus larges. Enfin le calme à nouveau, mais pas du tout le même silence qu'auparavant, un silence, comment dire : assourdissant."Christian Bobin
Photos : Shutterstock
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