Pourquoi est-on en surpoids ?

Le surpoids est un symptôme avec des conséquences lourdes sur la santé. Or, s'occuper uniquement de l'assiette, n'est pas la solution. Nous allons voir que le problème est aussi ailleurs.

21 MARS 2022 · Lecture : min.
Pourquoi est-on en surpoids ?

Le surpoids est un problème de société avec des conséquences lourdes sur la santé. Or, la seule solution proposée a été de chercher à modifier son alimentation à travers des régimes, qui aussitôt terminés ramenaient la personne à son poids antérieur, voire plus.

Pourtant, une question gagnerait à être posée : comment se fait il que mon corps grossisse, alors que d'autres mangent beaucoup plus que moi et n'ont pas ce problème ? Comment se fait-il que certaines personnes mangent démesurément et sont maigres ?

Une des premières pistes pour comprendre, sera de s'interroger sur les animaux dans la nature. Car, comme vous l'aurez sans doute remarqué, il n'y a pas d'obèse chez les animaux sauvages.

Une différence existe entre les animaux et les hommes sur l'aspect alimentaire. L'animal ne va pas suivre de consignes extérieures pour s'alimenter. Il ne sait pas qu'il doit faire 3 repas par jour, ou encore boire 1,5 litre d'eau. L'être humain quant à lui se fie aux consignes sociales, aux croyances pour s'alimenter. Il est donc très souvent dans le contrôle pour se nourrir.

Mais alors, pour quelle raison le corps va décider de grossir ? Quel est le sens de cette réaction de notre corps ? Et si je vous disais que le surpoids n'est qu'un symptôme d'un problème en amont. Il n'est qu'une conséquence, autrement dit un voyant qui s'allume dans une voiture, pour nous indiquer que le moteur brûle par exemple.

Eteindre le voyant à coup de marteau, n'a jamais résolu un problème. A nous de chercher le sens de ce surpoids pour mieux y répondre. Pour cela je vais vous proposer de chercher à décrypter son message

Les régimes

Quand on est en surpoids, naturellement une seule et unique solution vient à l'esprit : faire un régime.

D'ailleurs, si vous en parlez autour de vous, tout le monde est d'accord: tu devrais faire attention à ce que tu manges, tu manges beaucoup trop !

En 2010, une étude approfondie a été effectuée par l'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire, dans le but d'évaluer l'efficacité d'une vingtaine de régimes[1] Le constat est affolant, dans 95% des cas, les régimes ne fonctionnent pas. Mais, alors qu'est ce qui nous pousse à recommencer sans cesse, alors que les résultats sont toujours les mêmes ?

D'ailleurs, je suis sure que vous avez déjà constaté autour de vous, que des personnes peuvent manger beaucoup et rester mince ! Vous avez sûrement constaté également, que vous avez beau, très peu manger, et qu'il suffit de voir un gâteau pour vous faire grossir.

Autre chose, on vous a dit qu'il fallait manger équilibré, 3 fois par jour, avec un vrai petit déjeuner et un diner léger, qu'il fallait boire 1,5 litre d'eau dans la journée Et pourtant, même en s'astreignant à ces différentes consignes, rien n'y fait. On ne mincit pas, ou alors un peu et on reprend ensuite

Alors, d'après vous, faut il continuer à chercher la solution dans un régime ? Autrement dit, faut il chercher à résoudre le problème du surpoids avec des solutions qui viendraient de l'extérieur de notre corps ?

Notre instinct

Je vous propose pour cela de nous intéresser aux animaux. Vous l'avez sûrement constaté les animaux dans la nature, (pas les animaux domestiques), mais ceux qui sont libres dans la nature, sont tous à leur poids de forme. Pourtant, personne ne leur indique les quantités ni quoi manger : aucune consigne ! Comment font-ils ?

Ils n'ont qu'une seule et unique solution : écouter leur instinct pour s'alimenter. Hé oui, un animal mange quand il a faim. Faisons le parallèle avec les nourrissons, qui sont très proches de leurs ressentis et ne cherchent pas « encore » à se plier aux règles sociales.

Henri LESTRADET , diabétologue réputé, a comparé le développement du poids de deux groupes de nourrissons nourris l'un avec un lait riche en calories, l'autre avec un lait pauvre en calories[2].

Après quelques mois, il avait observé que les nourrissons nourris avec le lait pauvre en calories avaient spontanément augmenté leur consommation de lait. Les bébés n'avaient pas été dupes et avaient compensé le faible niveau de calories par une plus grande quantité ingérée. Autre chose, à l'issue de l'étude, les nourrissons avaient grandi et grossi de manière tout à fait comparable.

Les enfants nourris avec le lait pauvre en calories avaient donc modifié leur comportement alimentaire pour satisfaire leurs besoins. Ceci est une preuve évidente qu'un comportement alimentaire peut être contrôlé par un besoin. Nous avons donc bien en nous un système de régulation totalement inconscient qui permet de réguler notre comportement alimentaire.

Nous avons donc une première clé, à travers l'observation des animaux : écouter notre instinct. Or notre instinct est directement lié à nos besoins vitaux. C'est lui qui nous indique quand nous avons faim, soif, sommeil. Tous ces besoins qui nous permettent de rester en vie.

Nos besoins vitaux

Si nous ne respectons pas nos besoins, notre corps va tout faire pour nous protéger Si par exemple, je décide de faire un régime, et ne mange pas quand mon corps me dit avoir faim ; alors dès que la nourriture va arriver, je vais la stocker. Ou encore, si je refuse de me reposer, mon corps va chercher dans la nourriture l'énergie pour tenir en cas d'épuisement. Souvent le sucre est le premier aliment ingéré.

Le SURPOIDS est donc un message envoyé par le corps, pour nous prévenir d'un danger. Qu'il soit conscient ou non Au même titre, que le voyant d'une voiture qui s'allume pour nous dire qu'il manque de l'huile dans le moteur. Nous n'aurions pas idée de mettre un pansement dessus pour résoudre le problème

Les stress et émotions

Car oui, le surpoids n'est qu'un symptôme, et rien d'autre qu'un symptôme pour nous faire réagir Les différentes études en neurosciences, nous ont permis de mettre des mots sur cette manifestation. Ainsi, nous avons enfin compris que le corps va modifier sa corpulence en fonction de la peur d'un danger réel ou imaginaire.

Autrement dit, la 2ème clé va être en lien avec nos émotions (les peurs et les angoisses) et notre capacité à gérer notre stress. Que le stress soit quotidien (les bouchons sur la route) ou ponctuel : un décès, un divorce, un licenciement, etc…

  • Comment se traduisent les stress et les émotions dans le corps ?

J'ai des tensions internes à l'intérieur de mon corps dont je ne sais pas quoi faire, qui se traduisent pour le cerveau sous forme de stress : les angoisses, les peurs, les émotions.

Certaines personnes n'ont pas conscience de leurs émotions et encore moins qu'elles les poussent à manger. Il se passe pourtant quelque chose avant la prise de nourriture.

Les causes principales du surpoids, ce sont les émotions, ou les stress que l'on peut ressentir d'une vie angoissante. Ce surpoids va nous pousser à faire un régime. A l'issu de ce régime, je vais reprendre du poids, ce qui va me donner des émotions négatives.

Les études ont montré que les personnes en surpoids étaient celles qui avaient le plus de mal à faire face aux événements difficiles et aux émotions négatives. On parle d'intolérance émotionnelle.

On sait depuis très longtemps qu'il y a un lien entre le stress et le surpoids. Des souris[3] stressées soumises à un régime hypercaloriques ont pris 2 fois plus de poids que des souris non stressées soumises au même régime. Les souris soumises à un stress chronique vont choisir des aliments très caloriques : gras et sucrés. Besoin de se protéger.

On constate les mêmes résultats chez les humains. À nouveau les stratégies de protection vont se mettre en place, cette fois-ci en lien avec les émotions.

  • Comment cela se passe dans notre cerveau ?

Mes pensées vont générer un stress, mon cerveau ne fait pas la différence entre une pensée et ce qui est imaginé.

J'imagine ou je vis une vie stressante, le corps va alors détecter un danger, il va donc couper les connexions avec le cerveau "conscient", et mettre en place des stratégies de lutte, de fuite ou de soumission.

Que le stress soit psychologique ou physiologique, cela va se traduire par des compulsions alimentaires ou boulimie.

Quand mes pensées sont négatives et que j'ai besoin de réconfort, cela va me pousser à aller chercher dans la nourriture le réconfort que je n'ai pas.

Lorsque ma vie est dure, lorsque je m'ennuie, ou que j'ai du stress, la nourriture sera la réponse. J'ai une émotion, je cherche du réconfort. J'ai une émotion, je crois que j'ai faim. C'est tellement ancré dans les cerveaux, que la personne est convaincue d'avoir faim, voire j'ai tout le temps faim. Ou encore : je n'ai jamais faim.

Il y a donc des personnes qui n'ont pas conscience d'avoir vécu une émotion avant la crise. Elles se retrouvent juste à manger. Elles se disent, "je ne sais pas pourquoi j'ai débloqué".

La cause de la cause du surpoids serait donc liée à une histoire de « danger ».

Mais alors, vous pourriez me dire : je ne me sens pas forcément en danger, ou encore il est normal d'avoir peur…

Nous allons donc voir ce qui est considéré comme un danger pour le corps, afin de remonter à la cause de la cause du surpoids

Tant que la notion de danger est présente, le corps n'aura de cesse de maintenir son armure de protection (le surpoids). Un régime, risque de le faire perdre cette enveloppe et, s'empressera de récupérer les kilos perdus.

Restreindre sa nourriture ne ferait qu'éteindre le symptôme.

Pour répondre à ce surpoids, en allant chercher le SENS de ce qu'il veut nous dire, nous avons besoin de considérer la personne de façon holistique, la personne dans son intégralité.

Ce qui se trouve au dessus du surpoids ce sont donc des comportements et non la nourriture, comme nous l'avons cru pendant des décennies.

Et au dessus de ces comportements se trouvent les messages envoyés par nos pensées, mais aussi par nos émotions : la peur de manquer, ou encore la culpabilité, la honte.

Toutes ces émotions que l'on n'a pas appris à ressentir et qui vont nous envahir.

Apprendre à ressentir son corps. Ne pas chercher à fuir l'émotion, mais au contraire la vivre. C'est ainsi que l'on peut dépasser nos émotions

S'autoriser à ressentir les émotions et les verbaliser à travers le lien social.

L'Epigénétique[4]

Une autre piste pour comprendre le surpoids, concerne l'Epigénétique.  C'est une science qui a mis en évidence, une marque située au niveau des gènes, qui va être transmises aux générations futures, pour se traduire en comportement. Car oui, nos parents nous ont transmis leur patrimoine génétique, avec la couleur des cheveux, la taille du squelette, mais pas que. Ils nous ont également transmis des comportements inconscients, qu'ils avaient eux-mêmes reçus de leurs propres parents.

Ainsi, nous allons avoir des générations de personnes, qui vont par exemple avoir peur de manquer de nourriture, alors que dans notre société, il est très facile de s'en procurer. Pour cela, ils vont manger par anticipation, ou avoir un frigidaire toujours plein, ou encore avoir du stock de nourriture autour de leur propre corps.

  • Pour quelle raison ces comportements s'installent ?

Tout simplement, parce que nos grands parents ont connu la guerre, et que la nourriture a pu manqué à ce moment là. Ce comportement est à l'origine d'un traumatisme. Le corps a reçu comme information à travers les gènes, qu'il fallait absolument stocker de la nourriture au risque de mourir de faim. Les générations suivantes vont donc appliquer cette règle pour la survie de l'espèce.

Vous comprenez le problème, aujourd'hui le contexte a changé, et que non seulement il n'y a plus de guerre, mais en plus la nourriture est accessible, voire même en abondance. Ce comportement n'est donc plus adapté aux circonstances actuelles L'Epigénétique est donc une des causes, des causes du surpoids

Les causes du surpoids sont donc multiples et complexes. Résoudre le problème par un régime, risque de se traduire par des démotivations et bousculer notre estime de soi.

Je vous invite à me contacter, si vous êtes intéressée par la Méthode Meer®, que je pratique et qui tient compte de tous ces paramètres.

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Paulina Bright

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Bibliographie

  • [1]-ANSES 2010 (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire Novembre 2010) : Evaluation des risques liés aux pratiques alimentaires d'amaigrissement

    -Anderson J. W., Konz E.C., Frederich R.C., Wood C. L. Long-term weight-loss maintenance : a meta-analysis of US studies. Am. J. Clin. Nutr., 2001, 74, 579-584 : Une étude alimentaires portant sur 29 programmes amaigrissants montre que la perte de poids des sujets dont le poids moyen était de 100kg ne dépassait pas 3 kilos au bout de 5 ans

  • [2] Dr Patrick BUENOS (19 août 2012), mentionne le Docteur Henri Lestradet , diabétologue réputé, a comparé le développement staturo-pondéral de deux groupes de nourrissons nourris l'un avec un lait riche en calories, l'autre avec un lait pauvre en calories. http://www.obesite-en-reseau.fr/preuve-que-le-comportement-alimentaire-peut-etre-controle-par-un-besoin/

  • [3] lW.Bahlouli1C.L'Huillier1S.Nobis1E.Salameh1K.Atmani1A.Goichon1L.Belmonte12C.Bôle-Feysot1P.Ducrotté13P.Déchelotte12M.Coëffier12

    1 Inserm UMR1073, IRIB, université de Rouen Normandie

    2 Département de nutrition

    3 Département d'hépatogastroentérologie, CHU, Rouen, France

    https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0985056218302255

  • [4] Epigénétique : 4ème Edition du Forum du CNRS (2018) - Comportement, mémoire : ce que devoile l'épigénétique | Grand Débat | CNRS - sabelle Mansuy, Université de Zurich, Sara Morley-Fletcher, Unité de glycobiologie structurale et fonctionnelle, François Tronche, Neurosciences Paris-Seine - https://www.youtube.com/watch?v=kbkdHMxCMyI

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