Pourquoi nous sentons-nous à l'étroit dans notre vie ?

À certains moments de notre vie nous pouvons éprouver une sensation d'enfermement, de passer à côté de nous-même. Et si la libération passait par notre corps ?

1 JUIL. 2022 · Lecture : min.
Se sentir à l'étroit

Dans les premiers mois et années de notre vie, nous construisons notre existence dans un espace limité, pour ne pas nous sentir dépassé par la multitude d'informations et d'émotions que nous captons en permanence. Ce cadre de base est indispensable à notre stabilisation, il nous permet dans les premiers mois de notre existence d'être viable.

Ce territoire limité dans lequel nous nous construisons est comme un bocal : c'est d'abord un espace rassurant, dont on connait bien les recoins à force de l'occuper, il nous est familier. Il contient l'ensemble des croyances que nous avons sur nous-même (par ex. "je ne suis pas créatif", "si je ne fais pas tout parfaitement, je vais décevoir"), sur les autres (par ex. "on ne peut faire confiance à personne") et sur la vie ("il faut se battre dans la vie", "dans la vie, on ne fait pas ce qu'on veut"). Bien que ces systèmes de croyances soient confortables, ils nous limitent dans la répétition des mêmes scénarios et des mêmes expériences émotionnelles.

Arrive un moment dans notre vie où ce bocal nous semble limité. Nous grandissons, et nous réalisons qu'il y a autre chose autour : nous sommes appelés au delà par l'océan de possibilités.

Lorsque notre voix intérieure s'élève, c'est un appel de ce qu'il y a de plus vivant et vibrant en nous

Notre voix intérieure nous murmure, puis s'élève plus intensément, jusqu'à ce que nous nous entendions prononcer ces phrases à haute voix : « Je me sens enfermé.e dans ma vie » ; « J'ai le sentiment de passer à côté de quelque chose d'essentiel » « Je n'arrive pas à faire des choix pour moi » ; « J'étouffe, le modèle qu'on me propose ne me convient pas » ; « J'ai envie de tout plaquer ».

"Nous sommes en permanence en train de nous adapter, cela est l'essence même de la vie, et le lot de tout être vivant" nous dit Isabelle Méténier, psychologue, dans son ouvrage "Et si c'était la fatigue mentale". La question est : jusqu'à quel point cette adaptation ne se transforme-t-elle pas en suradaptation, dans une version de nous-même tellement éloignée de notre être profond que nous ne nous y retrouvons plus, et nous nous y épuisons."Notre organisme ne tient plus, à force de s'adapter, et la fatigue s'installe, telle une intruse, s'invitant de manière incontrôlable comme l'eau filtrant dans le sable, le rendant collant, grumeleux, lui qui d'ordinaire, nous éblouit par sa fluidité" poursuit-elle.

Cette saturation de ne pas être soi, ces conflits intérieurs, parlent d'abord d'un constat : se conformer à un « moule » ne passe plus, quelque que soit le modèle sur lequel il se fonde. Encore faut il pouvoir le déceler, car il prend des formes tellement différentes ! De quoi est composé ce socle ? Un mélange de socle collectif – les normes sociales et culturelles, les modèles de pensée qui conditionnent notre vision du monde – et de notre modèle familial individuel – ce qui se fait ou pas, ce qui est possible ou inaccessible, ce qui fera de nous « quelqu'un de bien », ou au contraire une personne digne de la confiance et des ambitions que l'on a placées en nous, ce qui est dangereux pour notre survie « pour ne pas se retrouver à la rue », ce qu'est une vie réussie, les règles de la loyauté familiale, les conditions auxquels nous recevrons de l'amour et de la reconnaissance… ou pas. On y trouve là les origines de notre sentiment d'insécurité intense, la peur d'aller vers l'inconnu, la peur de perdre, peur de manquer, et la culpabilité.

Sortir du sentiment intense d'insécurité

Nous nous y retrouvons coincés sans savoir comment faire, et parfois même sans concevoir qu'il soit même possible que notre vie puisse être autre chose que CELA, cet espace limité, rassurant mais borné par nos peurs et insécurités, auquel nous avons adhéré sans le choisir consciemment.

Ces « moules » ont tous cela en commun : ils nous ont été transmis par notre environnement nous forme de système limitant de croyances que nous nous sommes approprié au premiers âges de la vie, que nous avons renforcé par notre expérience (« quand on voit ce qu'on voit et qu'on entend ce qu'on entend »…). Ces expériences sont déterminantes : elles renforcent ce qui s'est activé dans notre matrice biologique dans les premiers mois de notre existence.

Ce système de croyances préside à la vision que nous avons de nous-même, de nos capacités et de nos possibilités, et des dangers que l'on prendrait à sortir du cadre.

Ajoutez à cela le système collectif de croyance qui nous conforte dans l'idée que notre libre-arbitre est limité, notre pouvoir d'agir faible, et nos conditions de survie fragiles (autant qu'indispensables), vous voilà dans une impasse : celle qui vous cantonne dans le Subir, et vous incite à nous dire « que ça pourrait être pire ».

Le seul sens de l'Être, c'est de grandir et de s'expanser

Alors que notre être essentiel veut, lui, exprimer quelque chose d'unique, qui ne correspond à aucun modèle existant, car il est profondément et par nature Singularité. Cette singularité qui aspire à se déployer, ce principe vital, la Psychobiologie Quantique l'appelle notre Essence. Dans l'ouvrage "Homobiologicus", Pier Vincenzo Piazza Pier Vincenzo Piazza, médecin, psychiatre, directeur de recherche Inserm, explique que cet élan vital qui nous anime n'est autre que le désir d'être libre : "Comment comprendre autrement ce désir intérieur de se libérer de toute contrainte, de déterminer sa destinée sans qu'on nous l'impose ? Cette envie de faire des choses qui nous permettent de nous épanouir, de les faire à notre guise sans qu'elles soient forcément utiles, sans avoir à s'en justifier... La biologie du XXe siècle n'explique assurément pas ça, elle est trop rigide, trop prédéterminée. Celle du XXIe siècle est plus souple, elle rend compte de l'imprévisible, elle ressemble plus à l'idée que nous nous faisons de l'esprit, mais ça reste une machine, et une machine n'a pas d'aspiration, c'est l'esprit qui lui en donne". Plus loin ils poursuivent : "En effet, tous les processus biologiques, de la réaction cellulaire la plus simple au comportement le plus complexe, paraissent avoir un but unificateur, un seul objectif : la recherche de liberté".

Cette imprévisibilié, la physique quantique l'appelle le principe d'émergence. La nouvelle biologie du XXIème siècle se nourrit d'épigénétique et de physique quantique, comme le développe de manière argumentée le biologiste cellulaire Bruce Lipton, dans son best seller "Biologie des croyances", permettant ainsi d'appréhender l'être dans une interaction entre nos dimensions psychique, biologique et informationnelle (au sens des les lois quantiques de la matière).

Au coeur de nos cellules, désactiver nos croyances limitantes

En passant par le corps, il est possible de désactiver les croyances limitantes qui nous entravent, nous enferment dans une vision restreinte de nos potentialités et de notre libre-arbitre. Ces croyances sont autant psychiques que biologiques, encodées dans le noyau de nos cellules, et relayées par le cerveau qui modélise nos expériences sur la base de ce programme.

Passer par le corps, c'est agir dans l'intime de nos cellules, là où se situe es croyances enregistrée dans notre mémoire cellulaire, comme l'explique le biologiste cellulaire Bruce Lipton dans l'ouvrage pré-cité. C'est dans cet espace que nos conditionnements et systèmes de croyances limitants vibrent et nous entretient dans la répétition d'expériences qui en sont le reflet : « Ce que je crois, je le vibre, ce que je vibre, je le vis » comme le formule Pascale de Gail Athis, fondatrice de la Psychobiologie Quantique, Directrice du Centre des Arts Holistiques à Paris.

Passer par le corps, c'est aussi libérer les mémoires émotionnelles qui ont renforcées ces croyances : celles qui nous ont conforté dans l'insécurité, dans la reproduction d'expériences douloureuses, dans la peur de perdre et la peur de manquer, dans la valeur que nous ne nous accordons pas, dans la culpabilisation.

Il est possible, par un travail psycho-corprel de s'affranchir de nos croyances limitantes, celles qui alimentent la peur de vivre, qui nous pousse à nous contenter d'un « ce n'est pas si mal », à reproduire le connu, à rester dans un modèle de survie asphyxiant.

Il est temps de vivre pleinement les différentes possibilités de soi-même, d'aller vers la nouveauté, d'exprimer notre créativité, et, plutôt que de chercher à changer le monde, d'Être le monde qui change.

Photos : Shutterstock

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Écrit par

Celine Zimero

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Bibliographie

  • Isabelle Méténier "Et si c'était la fatigue mentale", Editions Robert Laffont, 2021

  • Homobiologicus "Homo biologicus : comment la biologie explique la nature humaine "Editions Albin Michel, 2019

  • Bruce Lipton, "Biologie des croyances", Editions Broché, 10ème édition, 2016

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