Éviter les disputes déclenchées par le comportement irrespecteux de notre fille

Bonjour,

L'adolescence ne s'achève pas à l'âge légal de la majorité. De même, l'état psychologique adulte n'est pas à réduire ou à confondre avec une question d'âge.

Psychologiquement, un adulte est une personne qui a acquis son autonomie matérielle et financière, et par suite morale ou psychologique, ce qui n'est pas le cas des adolescents, et de très nombreux jeunes - pour des raisons sociales (chômage, etc.), autant que personnelles, très souvent.

La notion d'adolescence dépasse ainsi de très loin le cadre juridique notamment, sans compter qu'il reste de toute façon de l'enfance en nous tout au long de notre vie. Dire que l'enfance est une période déterminante de la vie est insuffisant, car comme on le sait, l'inconscient c'est l'enfance en nous.

Tout cela pour dire que dans le cas de votre fille, il y aurait un travail important à faire sur le passé, le présent et l'avenir de la problématique qui la caractérise.

Vous souhaitant bon courage et bonne continuation, je reste à votre disposition si vous le désirez, pour entreprendre un travail dans ce sens.

Françoise Zannier - Docteur en Psychologie - Psychologue Psychothérapeute Coach Superviseur intégrative - Paris

Bonjour,

L'adolescence est une étape mouvementée entre les ados et les parents. Le climat tendu et conflictuel devenant explosif doit prendre en compte les paramètres suivants : l'ado est en pleine révolution, de part sa transformation physique, hormonale et psychologique. En réalité, il repousse les conseils de ses parents, qu'il ne veut pas prendre en compte. Mais, paradoxalement, il en a besoin plus que jamais... Mais avec une certaine réserve et une mise à distance... Il ressent de l'incertitude, de l'incohérence...

Il est à la recherche de clarté, de cohésion à l'extérieur et auprès de ses parents. Il ne trouve pas cela dans les réponses qu'il se fait à lui-même, ou de celles qu'il reçoit. Il est confronté à l'imperfection de la condition humaine. Il faut qu'il accepte de perdre ses illusions et de composer en écoutant ses parents. Pour cela, vous devez changer votre positionnement de parents vis-à-vis de votre fille et ne pas surenchérir à son agression verbale. Il faut transcender ses propos provocateurs pour rester dans le soft. Il faut rester dans le dialogue, dans la communication positive avec elle. Il faut négocier ensemble et que chacun se remette en question et fasse des efforts.

C'est comme cela que les rapports dans la famille pourront s'améliorer et devenir ou redevenir sereins.

Cordialement,
Olivier DAWANT
psychologue à Caen

Bonjour,

Votre fille est manifestement en pleine crise d'adolescence.

Les comportements oppositionnels que vous décrivez sont, en effet, typiques d'une crise d'adolescence ouverte, dans laquelle l'ado règle les comptes avec ses parents, pour ainsi dire.

Autrement dit, l'enjeu pour votre fille est de s'affirmer coûte que coûte, et l'on sait bien que dans ces tranches d'âge, cela consiste souvent à s'opposer et à rejeter toute forme d'autorité parentale en particulier. C'est à ce prix, en quelque sorte, qu'elle a l'impression d'exister pour elle-même et d'avoir une autonomie.

Autrement dit, la personnalité de l'ado n'étant pas assez formée, il n'est pas à même de faire la part des choses et fonctionne souvent en tout ou rien, surtout vis-à-vis de ses parents ou de ceux qui ont la charge de son éducation. N'étant plus enfant, mais pas encore adulte, la personnalité ado se cherche, au travers d'identifications et de contre-identifications parfois aussi surprenantes qu'inattendues.

Les comportements en question sont également réactionnels vis-à-vis des pressions multiples et variées subies tout au long de l'enfance et de la pré-adolescence. L'éducation étant un "dressage" - apprentissage des normes comportementales et des règles sociales de tous ordres, on ne saurait assez le souligner - il est clair que ce processus se passe plus ou moins bien selon les cas, et qu'il ne se termine pas sans que l'ado réagisse violemment parfois, à toutes les contraintes supportées pendant de longues années, et dont il veut se libérer.

En tout état de cause, quand les choses en arrivent au point que vous décrivez, c'est généralement l'aboutissement d'un problème ancien que dans l'idéal, il aurait fallu traiter plus tôt. Autrement dit, dans ces cas, il faudrait consulter dès que les premiers symptômes deviennent récurrents, ceci parce qu'un traitement psychologique précoce a toujours beaucoup plus de chances de réussir qu'un traitement tardif.

Néanmoins, que vous consultiez seule ou avec votre fille, quel qu'en soit le moment, il ressortira toujours d'une consultation des éléments vous permettant de gérer beaucoup mieux la situation, et d'éviter notamment que les choses s'aggravent.

Vous souhaitant bon courage et bonne continuation, je reste à votre disposition si vous le désirez, pour entreprendre un travail dans ce sens.

Françoise Zannier - Docteur en Psychologie - Psychologue Psychothérapeute Coach Superviseur intégrative - Paris

Bonjour,

Sans rien connaître de vous ni de votre famille, il est bien difficile de vous répondre.

Vous pourriez essayer la technique de "la communication non violente" (CNV) pour communiquer avec elle. Vous trouverez cette technique simple sur le site, sinon contactez-moi pour que je vous explique.

Bien cordialement,
Hélène Poisot

Bonjour,

L’adolescence est une longue passage entre l’enfance et l’âge adulte qui s’accompagne souvent d’oppositions aux parents difficiles à vivre pour la famille, certes, mais rien de plus normal à cette période.

Votre fille vit une crise psychique, à 18 ans elle a encore quelques repères de l’enfance, mais n’en a plus les ressources. Traversée par des impulsions dont la force la dépasse, elle est aussi socialement considérée comme responsable de ses actes, mais sans être totalement, ou toujours, maîtresse d’elle-même. Difficile pour votre fille de trouver sa place et de se sentir bien dans son corps. Elle se confronte à de nouvelles limites et vous met à l’épreuve.

Le meilleur service que vous puissiez lui rendre est une certaine résistance. En réagissant à ses provocations par vos recommandations, vous la rassurez, vous demeurez dans votre rôle de parents. À l’adolescence, il n’y a pas pire que l’indifférence qui pourrait être interprété comme de l’abandon. Les conflits sont inévitables et utiles à notre propre pensée. Ils sont l’occasion d’exprimer nos différences et de nous affirmer dans les relations en famille. S’opposer et, finalement, composer, nous rend plus proches.

Mais, il y a conflit et conflit. S'il est légitime de marquer sa position, voire son désaccord, lorsque la colère prend le dessus et que les communications deviennent violentes, il y a problème. L’enjeu est alors d’imposer un pouvoir et cette communication génère de la souffrance de toute part. Votre question "Pourriez-vous nous aider à mieux comprendre son "malaise" et à adopter la "bonne" attitude pour l’aider à résoudre ses problèmes ?" contient des éléments de réponse. Il convient effectivement de prendre la bonne distance et de comprendre les mécanismes qui font que la communication avec votre fille vous sépare au lieu de vous rapprocher.

L’approche systémique peut vous aider à comprendre et à améliorer votre communication en famille. Je pense qu’il vous serait bénéfique de rencontrer un psychothérapeute en couple pour exprimer votre souffrance et pour vous aider à trouver la bonne distance avec votre fille, afin d’inaugurer avec elle un dialogue d’adulte à adulte.

Bien à vous.