L’amour, une nécessité dans la relation thérapeutique ?

Dans un précédent article sur le vide affectif, j'évoquais ceci : « l'amour et la bienveillance sont extrêmement réparants. ». Alors, l'amour, a t-il sa place dans le travail thérapeutique ?

Pourquoi « l'amour » est-il important en thérapie ?

Certains thérapeutes affirmeront qu'il convient de focaliser sur la théorie, la technique, et surtout de rester distant et « froid » (ne pas s'impliquer émotionnellement). Pour les thérapeutes humanistes, la bienveillance, la chaleur, l'empathie, l'authenticité, sont mis au premier plan. La plupart des personnes viennent en thérapie, car elles ont souffert de manque d'amour (le plus souvent, c'est inconscient).

En effet, nos difficultés actuelles sont bien souvent, issues d'une insuffisance d'amour dans notre histoire développementale : manque d'attention, de regard, de soutien, de disponibilité, mauvais traitements, dévalorisation, chantage affectif, abus sexuel, abandon, trahison, humiliation, violence verbale, agressivité, comparaison, critique, mépris, rejet, injustice, absence de considération…

Telle une plante, l'amour est un véritable terreau qui permet à l'enfant de se developper dans des conditions optimales. Saint-Exupéry disait : « l'Amour, une fois qu'il a germé, donne des racines qui ne finissent plus de croître ». L'Amour de nos parents, soutient la construction de notre capacité à nous sentir aimables, aimés et à avoir confiance en nous, ainsi qu'aux autres.

Une insuffisance d'Amour parental se traduira chez l'adulte par une recherche perpétuelle d'Amour, une difficulté à être soi-même, à exister, une jalousie excessive, une culpabilité importante, la peur de l'autre, la peur de l'abandon, une hyper-sexualité, des addictions (l'alcoolisme, le "chem-sex", la toxicomanie, le jeu), le burn-out, une absence de limites, une incapacité à faire des choix ajustés, unedifficulté à sentir sa valeur, unedifficulté à trouver sa place, beaucoup de honte, un perfectionnisme poussé à l'extrême… Et donc la plupart des motifs de consultation que l'on retrouve en psychothérapie.

Ainsi, si l'Amour est l'ingrédient essentiel qui a manqué pour que le développement de la personne soit optimal, il est évident que c'est ce même Amour qui peut aider à venir à bout de la souffrance qui en découle.

La relation thérapeutique semble être un excellent espace pour être accueilli d'un Amour inconditionnel (être aimé pour soi, dans toutes les facettes qui nous constituent et sans rien avoir à faire), dans le but de vivre de la réparation. Ainsi, l'Amour ne peut souffrir d'aucune condition. La condition pourra éventuellement porter sur le comportement, mais jamais sur l'Etre de la personne qui, lui, sera aimé d'une façon pleine et entière.

Il ne s'agit donc pas juste d'une relation professionnelle basée sur la théorie et des techniques. Elle est avant tout, une rencontre de deux êtres, une envie et un choix mutuel de cheminer ensemble dans un espace de co-création.

La personne trouvera dans cette relation, un accueil chaleureux, doux, un lien affectif profond grâce à l'authenticité, aux qualités humaines et à l'Amour du thérapeute. Tout ceci dans le but, d'apporter à la personne :

• Reconnaissance et valorisation
• Établissement d'un lien authentique et réparant
• Encouragement, soutien pour développer son autonomie et sa propre réalisation : restauration de la capacité à se lier aux autres, à se donner à soi-même de l'amour et de la valeur.

L'Amour du praticien pour la personne qu'il accompagne est inconditionnel. Evidemment, il s'agit ici d'un Amour sincère, incarné, chaste, un Amour, sans érotisme, sans romance, et basé uniquement sur l'intérêt élevé de la personne.

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