Le syndrome de Cendrillon : le besoin de trouver un prince charmant
Ce syndrome psychologique peut aider à comprendre certains conflits dans la relation aux autres, notamment dans les relations amoureuses.
Ce comportement a été mis au jour par Colette Dowling en 1981, dans son livre "le Complexe de Cendrillon", puis décrit peu à peu par de nombreux auteurs. Découvrez comment ce syndrome peut définir des relations amoureuses.
Nous connaissons tous et toutes Cendrillon, cette jeune fille prenant soin de sa belle-mère et de ses demies-soeurs qui la maltraitent en retour. Une fois sa beauté révélée au bal, elle suscite l'envie et la convoitise des hommes et s'enfuit. Cendrillon incarnerait donc l'innocence et la beauté ?
Pas seulement : ce qui caractérise le complexe de Cendrillon, c'est la mise en place d'un lien de dépendance (amoureux, amical) remplaçant l'autonomie et la liberté.
Le syndrome de Cendrillon est caractérisé par le besoin psychologique de trouver un prince charmant ou une princesse de conte qui nous permettrait de sortir de notre vie tourmentée et nous rendrait heureux(se) grâce à son amour. Pour atteindre cet objectif fantaisiste, nous idéalisons le ou la possible partenaire pour qu'il ou elle comble ces attentes, ce qui rend la réalisation du désir amoureux très difficile.
Si, initialement, ce syndrome a été décrit comme correspondant uniquement aux femmes, il est aujourd'hui considéré comme une stratégie qui peut être appliquée aussi bien par les hommes que par les femmes.
D'où vient ce syndrome ?
D'après le psychologue Juan Gutierrez, l'origine psychologique de ce syndrome pourrait se trouver dans l'apprentissage d'un mode de conduite survenu dans l'enfance, en réponse et en conséquence d'un traitement de l'enfant autoritaire (répressif) et affectivement distant par les parents, se prolongeant sans changement alors que l'enfant est devenu adulte. Dans les cas les plus graves, il peut décrire une véritable maltraitance psychologique, où l'enfant est victime d'un abus de pouvoir de la part des parents qui, au lieu de lui offrir la tendresse et la valorisation nécessaires à son développement initial, le traitent avec une forte exigence émotionnelle sans être présents pour les demandes émotionnelles de base. L'enfant endosse alors le rôle de parent, aussi bien de sa personne que de ses responsabilités (tâches ménagères, soin des autres enfants...) : forcé, le développement évolutif est tronqué, et l'enfant se sent obligé de se comporter comme un adulte.
La société a-t-elle un rôle dans l'apparition de ce syndrome ?
C'est certain, l'éducation donnée aux petites filles rend propice l'apparition de ce syndrome. Nous apprenons aux filles, dès leur plus jeune âge, qu'elles ne se définissent que par la réalisation amoureuse et que leur prince charmant se cache au détour du chemin. Ce faisant, nous plaçons les filles dans une position de passivité et leur inculquons que le grand amour est la seule chose qui vaille la peine dans l'existence, au détriment de tout le reste (passions, loisirs, carrière, autres relations...). En outre, nous leur apprenons ainsi que seul un homme pourra leur permettre de se réaliser pleinement et totalement, que c'est lui qui leur permettra d'être heureuses : l'identité propre est annihilée au profit d'une identité vécue par le prisme masculin. Le lien de dépendance mis en place dans ce type de relation peut rapidement devenir dangereux.
Quelles sont les conséquences de ce syndrome ?
Les conséquences psychologiques de ce syndrome peuvent être assez graves et se retrouver dans différents types de relations, selon le degré d'affectation. Les conséquences peuvent être les suivantes :
- Tendance ou incapacité à se défendre face aux autres et à se mettre en valeur.
- Apprentissage de la victimisation qui se généralise à toutes les relations avec des pairs (amis, couple...).
- Acceptation de l'abus de pouvoir que les autres peuvent exercer sur l'individu, similaire à celui qui a été vécu pendant l'enfance.
- Apprentissage d'un lien émotionnel déséquilibré, basé sur l'exercice de pouvoir dans l'interaction avec les autres et dans l'établissement de liens affectifs de type domination-soumission..
Dans la pratique, ce syndrome peut avoir de fortes conséquences sur la façon dont on se lie avec les autres, qu'il s'agisse d'ami(e)s ou de partenaires amoureux(ses). Les relations sont déséquilibrées, l'engagement amoureux plus complexe, et on observe une plus grande instabilité des relations.
Comment guérir du syndrome de Cendrillon ?
La solution à ce syndrome, comme à tant d'autres conflits psychologiques nés dans l'enfance et dans l'adolescence, passe par la reconnaissance et l'acceptation du conflit propre.
Grâce à un professionnel de la psychologie, le ou la patient(e) apprendra à se défaire du malaise causé par le syndrome par l'apprentissage de comportements alternatifs plus adaptés et équilibrés (grâce aux thérapies cognitivo-comportementales notamment). Il n'existe pas de remède magique, seul un affrontement conscient et mature des conflits peut vous aider à les dépasser.
Un suivi psychologique est d'une grande aide pour identifier ces conflits et accompagner le patient ou la patiente dans l'apprentissage de nouvelles formes d'interaction avec les autres. La détection, le diagnostic et la résolution des problèmes de couple pouvant être dus à de tels conflits peuvent aussi se faire grâce à un suivi psychologique.
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Merci pour cette ouverture, cela rejoint bcp la dependance affective
Au debut de l'article il est bien présenté que le syndrome touche tant les femmes que les hommes. Il touche les homme d'une autre manière car les mêmes faits sociaux qui inculquent à la jeune fille a trouver son bonheur par son prince inculquent aussi au jeune garcon qu'il doit etre un chevalier (meme quand elle dit non) pour trouver sa princesse. Ceux qui en sont affectés et sont actifs sans ce sens, sont interpretés differemment.