Les 4 facettes de la personnalité

Anxiété, manque d'estime de soi, perte de confiance en soi, dépendance aux autres ou dépendance affective sont des symptômes de plus en plus présents, notamment chez les jeunes adultes. A cheval sur la vie professionnelle, sociale et affective, Christian Richomme explique pourquoi nous avons tant de mal à nous définir et ressentons ce manque d'épanouissement.

Que sont les facettes de la personnalité ?

Lorsque j'aborde les facettes de la personnalité lors de la première séance, les patients expérimentés me renvoient le test de personnalité en rapport avec les quatre couleurs : rouge pour dominant, jaune pour influent, vert pour fonceur et bleu pour consciencieux. Bien que ce test soit très utile pour découvrir ces qualités managériales dans le domaine professionnel, là n'est pas la question.

Nous avons quatre facettes en nous et je tiens à préciser rapidement qu'il ne s'agit pas de schizophrénie. Quatre facettes en nous, qui doivent être équilibrées, qui doivent être développées pour que notre vie ne soit ni bancale, ni inadaptée, ni un lieu d'inconfort ou de malaise. Lorsque l'on parle aux patients, ils concentrent souvent leurs énergies et leurs attirances sur une ou deux, voire trois facettes. Mais la quatrième facette est absente et pleinement ressentie, à tout âge.

Les 4 facettes de la personnalité

1. La première facette est la facette professionnelle : dans son développement, l'individu a une vie professionnelle, des objectifs, des compétences, des connaissances et tout un environnement professionnel. Cela implique le travail, la carrière, les finances et les projets, les interactions professionnelles qui nourrissent et permettent à l'individu d'évoluer dans ce domaine.
2. La deuxième facette est sociale : l'individu est issu d'une famille, avec des liens affectifs, peut-être même des frères ou des sœurs. Il a aussi des amis, des connaissances, où les échanges lui permettent de se nourrir, de s'enrichir, de se réconforter, de se distraire. Ce sont des interactions amicales ou amoureuses, mais dépourvues de sexualité.
3. La troisième facette est sexuelle : il s'agit de notre connexion amoureuse, de nos sentiments avec un partenaire, de notre intimité sexuelle et de notre partage corporel et émotionnel.
4. La quatrième facette est l'ego : il s'agit de nos propres désirs, attentes, besoins et envies. C'est ce qui nous nourrit, ce qui nous permet de nous sentir nous-mêmes, dans nos réalisations, nos hobbies, nos loisirs et notre paix intérieure.

Lorsque j'interroge mes patients sur leurs quatre facettes, ils ont du mal à définir ou à trouver la quatrième. La majorité biologique est acquise vers l'âge de 12-14 ans avec la capacité de se reproduire et de devenir un homme ou une femme. La majorité civique est acquise à l'âge de 18 ans avec la capacité de participer aux droits de la société, comme le droit de vote ou le permis de conduire.

La majorité psychologique se situe vers l'âge de 26 ans. Avant cet âge, on se découvre, puis on essaie de se gérer. Il est donc évident que l'acquisition de cette quatrième facette est éclipsée par notre développement des trois premières facettes au cours des phases de développement.

Mais souvent, l'une des autres facettes manque et est remise à plus tard : surinvestissement dans le travail, addiction au sport, dépendance sociale ou amoureuse, etc. Ce phénomène, amplifié par l'interdépendance aux réseaux sociaux, est un marqueur des difficultés rencontrées par de nombreux jeunes adultes.

Dernièrement, de nombreux jeunes patients m'ont consulté pour des problèmes d'anxiété, de stress, de mal-être ou de dépendance à l'égard d'amis ou de partenaires. Ces patients, nés après 1999, sont la première génération à avoir vécu depuis le collège avec un smartphone, mais aussi avec un réseau social (Instagram, Snapchat ou Tik Tok). La définition du "je" n'a pas eu lieu à cette époque. L'identification aux autres, de manière permanente et continue, est une surenchère avec une idéalisation de soi, le " je " idéal est alors nourri, mais loin du " je " réel.

Les symptômes apparaissent alors progressivement et s'expriment par des somatisations ou des crises d'angoisse aiguës. Ils manifestent un manque total de confiance en soi, d'estime de soi et une incapacité à être seul.

Il est donc important que ces quatre facettes, ou au moins trois pour ceux qui n'ont pas encore trouvé le bon partenaire, soient équilibrées, nourries et développées. Il faut ensuite travailler à la découverte de soi, définir ses attentes, ses désirs, ses besoins et surtout apprendre à s'aimer tel que l'on est et définir ses objectifs dans ce domaine.

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