Mon fils cherche sans cesse le conflit avec moi...
Bonjour,
Mon fils de 19 ans ne vit plus à la maison, depuis l'âge de 16 ans. Après une période très difficile où il a été a maintes reprises en garde à vue et mis en examen pour des faits de petite délinquance, je l'ai envoyé chez un parent dans le sud avec l'aide du juge des enfants. Autrement il ne serait jamais parti et aurait continué sa descente aux enfers. C'est pour le protéger, ainsi que son frère qui avait 10 ans à l'époque que je l'ai éloigné d'ici. Leur père vit à l'étranger depuis une dizaine d'années et m'a toujours dénigré auprès de ses enfants.
Les premiers mois dans ma famille se sont très bien passés: aucun retour négatif d'eux ni de mon enfant, au contraire que des éloges: il est poli, gentil, dans l'échange, s'entend bien avec son cousin du même âge que lui. Limite il est adorable et on ne comprend pas comment a t-il pu tomber dans la délinquance.. Peut-être les fréquentations, un manque d'attention et de vigilance de ma part? Je commence à culpabiliser je me demande si ce n'est pas moi et l'éducation que je lui ai donné qui ont fait que...même lui quand il me parle de mon oncle et de sa femme et la manière qu'ils ont de faire avec lui, je me sens mal. J(ai toujours le sentiment que c'est moi qui a fauté. Au bout de presque un an les choses commencent a se détériorer entre lui et mon oncle sur l'heure de rentrer à la maison, les grasses mat qu'il fait alors que tout le monde est en train de s'occuper du jardin, faire les courses ou le ménage. Lui aucune participation. De mon côté, j'envoie de l'argent de poche tous les mois, je le reçois à chaque vacances scolaires, je l'ai au téléphone presque tous les jours...Un jour ça pète: mon oncle tombe sur une balance dans sa chambre (peut-être pour peser le cannabis?) mais auparavant il lui avait confisqué ses fringues ( certes, un peu discutable) pour lui montrer que c'était lui qui commandait et que s'il lui dit de rentrer pour le dîner, par exemple il doit rentrer. Ceci mélangé à l'insolence de mon fils, qui se positionne toujours, encore aujourd'hui dans le rôle de la victime, à fait que il a été mis à la porte. J'ai tout suivi en direct car j'étais au téléphone avec mon oncle quand mon fils est rentré et que une bagarre a éclaté...je vous raconte pas l'état dans lequel j'étais. Le récupérer à la maison c'était compliqué, car je craignais qu'il se remette à fréquenter les gens d'avant et qu'il continue à fuguer comme il avait fait tant de fois avant...Dans le cadre de la PJJ (protection judiciaire de la jeunesse), son éducatrice lui a trouvé une association, qui suit les jeunes dans une démarche de semi-autonomie: studio individuel, accompagnement social et éducatif. Lui même ne voulait pas remonter, car il savait que à la maison il n'allait pas pouvoir faire tout ce qu'il voulait (je pense). De plus il s'était déjà constitué un petit groupe d'amis là-bas, dont certains je connaissais car moi-même j'y allais de temps en temps (c'est la maman de deux d'entre eux qui l'a hébergé lorsque il s'est retrouvé mis à la porte en attendant le studio, deux semaines après). Cette maman je lui ai envoyé un peu d'argent pour participer aux frais de bouche et toujours en lien avec lui, malgré des prises de bec au téléphone. Lors d'une periode de vacances où nous étions tous en famille, chez mes parents il nous annonce qu'il doit rentrer au plus vite, pour un rdv avec son éducatrice. Foutaises..ses amis parisiens l'attendaient chez lui pour y passer quelques jours. Deux jours après mon fils est arrêté et incarcéré deux mois, pour vol en réunion..j'étais anéantie, déçue, en colère...je me suis effondrée devant mes parents, alors que jusque là je donnais l'impression de bien gérer et le gamin aussi. Je leur ai dit ce qui venait de se passer mais mes parents m'ont soutenu. Ils étaient aussi déçus avec leur petit-fils mais ils ne l'ont pas lâché pour autant. Ils habitent à l'étranger ne parlent pas couramment le français et ne l'ont pas vu grandir au quotidien mais tous les ans ils le voyaient lors des vacances d'été. D'ailleurs lorsqu'il était petit à l'âge de presque trois ans je l'ai confié à ma mère, où il est resté du mois de décembre au mois d'août suivant. J'étais beaucoup plus jeune et mon activité professionnelle ont fait que le laisser avec mes parents me paraissait une bonne idée...
Mon désarroi aujourd'hui c'est que j'ai un enfant qui me rejette et qui met tout sur mon dos: ses tracas, sont toujours à cause de moi. Il a une attitude tellement désagréable et ce depuis quelques années déjà, que ça devient inacceptable: ne me parle pas pendant des mois, bloque mon numéro, me dit des choses très dures à entendre et maintenant c'est mes parents aussi qui prennent à leur compte. Ne leur répond plus au téléphone, qu'ils n'ont jamais rien fait pour lui, qu'il a passé faim et que nous n'étions pas là, etc. Il m'en veut même de l'avoir fait avec son père ou bien si je lui demande pourquoi il n'appelle ou ne réponds pas aux grands parents il se permet de me dire pourquoi je ne dis pas la même chose pour la mère de son père...que elle par contre ne l'appelle pas et l'a vu une seule fois dans sa vie...il est détestable, odieux avec moi, ne se remet pas en question, se prend pour une victime.
De mon côté je suis loin d'être parfaite mais je pense avoir été une mère suffisamment bonne: à part les 7 mois qu'il a passé avec mes parents, je me suis toujours occupé de lui dans le sens où j'ai fait ce qu'il fallait pour que rien lui manque et qu'il soit un enfant heureux. De l'attention, de l'écoute mais peut-être parfois de l'énervement face à son comportement à l'école et vis à vis de son petit frère. Je ne tapais pas mes enfants mais je criais...j'étais en effet seule à les gérer et je travaillais à temps plein dans le secteur du social, ce qui est toujours le cas aujourd'hui. Mais nous partagions des activités, nous parlions beaucoup, ils allaient en colo tous les ans , en vacances avec moi, etc...leur père absent était présent dans mon discours et j'ai toujours fait en sorte qu'ils se voient.....ai-je bien fait, puisque il me dénigrait auprès d'eux....?
Mon fils consomme du cannabis et en grande quantité je pense. Je m'inquiète car pour moi il a changé depuis qu'il fume. Nos relations étaient tout à fait correctes avant qu'il se mette dans les problèmes. Aujourd'hui je ne sais plus comment l'aborder. Quand je l'appelle il fait tout pour que l'on se dispute; il me parle mal; il est agressif. J'essaye de prendre sur moi et aussi du recul par rapport à cette situation mais je ne sais plus comment. J'en souffre énormément, son frère aussi. Il m'a dit l'autre jour que son frère lui manque plus que leur propre père... que parfois( même s'il le ferait jamais d'après lui) il pense au suicide...cela m'a interpellé. Le grand en a rien à cirer. De moi non plus. Il m'envoie tout le temps à la figure le fait que je lui dise, lors d'une dispute où il m'avait mise à bout, "tu n'as qu'à te suicider si c'est aussi dur". En fait et une fois de plus il "pleurait" que j'étais comme ci et comme ça, que je l'avais laissé tomber, que je l'avais envoyé chez mon oncle, etc et tout ceci au balcon de chez lui..il faisait genre qu'il le disait a qui voulait entendre et moi excédée, je lui ai dit cela.. Depuis il n'arrête pas. Malgré que je lui ai demandé des excuses ( car en effet cela ne se dit pas à son enfant) et que l'on aie parlé, mis des mots sur ce qui venait de se passer il ne lâche pas l'affaire. Je suis à bout, partagée entre l'amour que je devrais lui porter et puis ce sentiment de rage et incompréhension que j'ai en moi.
Je ne sais plus quoi faire. L'association qui le suit là bas ne veut surtout pas travailler avec les parents car maintenant il est majeur. J'avais demandé à ce que une thérapie familiale soit envisagée mais non...impossible. Ils disent ils ne peuvent pas l'y obliger. Ok mais ou moins ils pourraient le travailler avec lui. Je ne comprends pas et je me sens tellement impuissante. J'aimerais tant que nos rapports deviennent "normaux". J'aimerais pouvoir l'aider mais même cela il le met en échec. Il se sent hyper puissant et n'a besoin de personne surtout pas de sa famille, qui n'a rien fait pour lui d'après ce qu'il me renvoie à chaque fois.
Avec son père il a aussi coupé les ponts. Il subvient à ses besoins et gagne très bien sa vie comme il aime le dire haut et fort. Il fait des livraisons avec le scooter que nous lui avons acheté, un scooter qui ne vaut rien, c'est de la M.. d'après ce qu'il dit .Par contre que des amendes qu'il reçoit car aucun respect du code de la route. Mais cela lui permet quand-même de travailler et gagner sa vie et j'en suis bien contente, mais à quel prix?
Il ne veut rien savoir, après mes tentatives pour recoller les morceaux il ne veut rien savoir, se croît au dessus de tout.
Je n'en peux plus, je suis sous anti-dépresseurs depuis bientôt 4 ans, je n'ai pas de suivi psy même si j'en ai déjà rencontré quelques uns. Le coût ne me permet pas de m'y engager sur du long terme. Les CMP sont débordés et je sais de quoi j'en parle donc j'y compte pas du tout. C'est plutôt sur un miracle que je compte...
merci de m'avoir lu et merci aussi pour vos pistes