Pourquoi vais-je si mal ?
Désolé si ce que je vais écrire est un peu décousu, je ne sais plus vraiment où j’en suis dans ma vie.
Ma vie n’est pas ce qu’on pourrait appeler “une vie de merde”, loin de là. J’ai des amis et l’impression d’être entouré si besoin, je ne suis plus avec mon ex mais je ne le vis pas plus mal que ça. J’ai un travail qui “me plaît”, je gagne assez bien ma vie pour pouvoir vivre confortablement, je fais du sport etc..
Bref en écrivant ça j’ai l’impression d’avoir tout pour être heureux, pourtant il n’en est rien et je suis incapable de comprendre pour quoi. J’ai quelques pistes mais aucune n’arrive à expliquer complètement mon malêtre.
J’ai de forts épisodes de déprime et je n’arrive pas à les comprendre, à me comprendre. Alors j’essaie de trouver ce qui provoque ces émotions, mon travail s’effectue en 100% télétravail, donc le contact social n’est pas suffisant. Je ne m’alimente pas assez et pas assez bien, ça doit forcément jouer sur mon état mental.
Ces épisodes de déprime se produisent tout au long de l’année, même s’ils sont plus intenses en fin d’année.
A l’approche des fêtes, j’ai toujours un profond et intense sentiment de déprime. Je ne m’en étais jamais rendu compte avant mais ces deux dernières années ce sentiment était si fort que j’étais forcé de le remarquer. De même que pour le reste, je suis incapable d’expliquer pourquoi je me sens si mal en cette période de Novembre-Décembre. Mon anniversaire s’est déroulé fin Novembre, Noël arrive, j’apprécie la nuit qui arrive tôt et le froid ne me gêne pas, bref cette période devrait me plaire sur tous les points. Mais je suis incapable de l’apprécier, comme si je sentais quelque chose au fond de moi, comme un poids sur mon coeur qui ne commence à partir que vers fin Janvier.
En écrivant ces lignes, j’ai l’impression que je cherche une raison un peu trop scientifique à cet état, comme si les choses que j’ai vécues enfant et adolescent n’avaient plus d’impact sur ma vie actuelle.
En réalité je sais au fond de moi qu’il y a un bon nombre de problèmes que je n’ai pas encore réglé, ma relation avec ma famille (principalement mes parents) est catastrophique, après leur divorce j’ai longtemps eu peur que mon père se suicide, puis ce fut autour de ma mère.
Depuis environ 2 ans ma soeur subit une descente aux enfers sans que personne ne sache vraiment pourquoi. Elle qui réussissait tout bien dans sa vie s’est retrouvée déscolarisée, à enchaîner les hospitalisations psychiatriques, passant de diagnostiques en diagnostiques. J’ai peur pour elle, peur de l’effet que cette situation a sur ma mère.
Mon père, surement l’un des sujets les plus sensible pour moi. En 22 ans, hormis les lundi soir, je ne sais pas si je l’ai déjà vu sobre un seul soir de ma vie. Jusqu’au lycée, j’ai cru que ce fonctionnement familial était normal : le père assis dans le canapé à regarder la télé en buvant verres sur verres, et le reste de la famille à table en train de manger. Ma mère faisait tout pour qu’on ne s’aperçoive pas de l’état de mon père chaque soir. Là où de nombreuses familles restent ensemble pour partager des choses, ma soeur et moi partions directement dans nos chambres respectives, ou je me réfugiais dans les jeux-vidéo, au détriment de mes notes à l’école.
Un des souvenirs les plus vifs que j’ai de mon père s’est déroulé quand j’avais environ 7 ans, chez mes grands-parents. Il s’était amusé à me tenir la main puis à attraper une clôture électrique de chevaux pour que je me prenne la décharge.
J’ai mit un temps fou a accepter que j’avais subit des violences de sa part. Et même malgré ça, je peine à lui en vouloir et à avoir de la rancune envers lui.
Même s’ils ont vécu ensemble jusqu’à mes 18 ans, les souvenirs que j’ai de mes parents en couple sont ponctués d’engueulades, de colère et de tristesse. Je peine vraiment à trouver un souvenir dans lequel nous étions tous heureux. Nous ne partagions que très peu de choses, et c’est en écrivant ces lignes que je m’en rend compte.
Je sais que je le suis, mais je ne me sens pas légitime de parler de mes problèmes à mes parents. Ma mère m’a dit récemment *“si tu t’effondres, on s’effondre tous”*.
Sur le moment j’ai presque prit ces mots comme flatteurs, un léger ego boost qui me disait que j’étais stable et fort mentalement et que j’arrivais à tenir tant bien que mal cette famille en état.
En réalité je crois que cette phrase m’a beaucoup plus impacté que ce que je pensais. Je pense très régulièrement à ces mots, ils m’obsèdent presque.
Il y a quelques mois, j’ai essayé de parler de ce malêtre avec ma mère, mais elle a fondu en larmes en disant qu’elle s’était déjà posé des questions quand j’avais 10-11 ans, et qu’après les choses semblaient s’être résolues. Elle me disait qu’elle était une mauvaise mère, et la situation a finit par s’inverser, c’était moi qui devait remonter le moral de ma mère.
J’ai récemment rencontré une fille avec qui le courant est immédiatement passé. Nous ne nous sommes vu que 3 fois, 3 jours d’affilée mais nous avons tellement discuté que j’ai l’impression de déjà la connaitre, même si ce n’est pas le cas.
Cette fille m’a apporté un véritable souffle d’air frais ces derniers jours, j’avais l’impression de respirer à nouveau à ses côtés alors que nous ne nous connaissions même pas.
Mais j’ai peur, peur de tout saboter ou de ne pas être une bonne personne. J’ai peur de m’attacher trop vite, et surtout trop fort. Je ne veux pas lui imposer ma charge émotionnelle, surtout qu’elle en a déjà une grosse à gérer.
Je ne suis jamais allé voir de psychologue ou de psychiatre, toujours convaincu que je n’en avais pas besoin. Je me réfugiais dans le sport jusqu’à me blesser et avoir un rapport malsain avec ma passion. Je sais aujourd’hui que je ne pourrais pas me cacher éternellement derrière le sport mais il me parait tellement difficile d’aller consulter un spécialiste..
J’ai l’impression d’osciller constamment entre bonheur intense et désespoir, mes émotions changent d’une minute à l’autre, parfois plusieurs fois dans le même heure. Je peux être heureux et envisager la vie sous le bon angle, puis me faire directement submerger par des pensées négatives et avoir envie de pleurer car rien ne va dans ma vie.
Si je devais évoquer un dernier point, il s’agirait surement de mon rapport au travail qui est très compliqué. Déjà petit, je n’aimais pas aller à l’école. Ce dégoût pour l’école s’est produit jusqu’à ce que j’entame mes études supérieurs, où les choses se sont un peu arrangées.
Je suis depuis plus d’un 1 en alternance dans une entreprise et je me demande sans cesse comment je pourrais tenir tout une vie à travailler ainsi, et ce alors que je ne travaille même pas tant que ça. J’ai du mal à me concentrer même sur les tâches les plus simple.
Le temps passait plus vite lorsque je travaillais à mcdonalds car je n’avais pas besoin de réfléchir.
Maintenant quand je suis derrière mon ordinateur je suis incapable de me concentrer, et lorsque j’y arrive je ne m’arrête plus de travailler de la journée, comme si j’étais totalement aspiré. Mais ça n’arrive que très peu.
Désolé c’était long, j’ai conscience que tout cela sonne peut-être un peu ridicule.
Merci d’avoir lu