J'aimerais vous faire part d'une expérience qui me hante aujourd'hui.
Mes souvenirs sont flous (et c'est assez rares) mais voilà ce qui c'est à peu près passé :
Entre mes 11 et 13 ans (pas de 11 à 13, juste quelque part entre ces deux moments), au début de ma puberté, alors que je commençais à me masturber j'ai commis une erreur. J'ai demandé à ma sœur qui n'avait pas plus de 5 ans de me regarder faire et même de m'aider ... Je ne l'ai pas carressé, tout c'est passé sur moi. Je n'ai pas usé de chantage ou de quoi que soit d'autre mais il est claire que vu notre différence d'âge il y a eu inconsciemment un abu de pouvoir. Je n'ai jamais été attiré par elle (ni par aucun des membres de ma famille d'ailleurs) ni par un enfant, à vrai dire ça aurait été une tout autre personne ça n'aurait rien changé, je cherchais juste quelqu'un de réceptif. Cela a été occasionnel et une fois la découverte de la masturbation passé j'ai totalement arrêté. J'ai longtemps sous-estimé mes actes, je ne voyais pas le mal, je me disais que j'avais découvert ma sexualité de cette manière et que ma sœur avait déjà tout oublié. Il y a peu de temps j'ai compris que de tels souvenirs pouvaient remonter et la perturber gravement ... Bref je culpabilise et regrette totalement mes actes, sans compter qu'aujourd'hui moi (16ans) et ma sœur s'entendons très bien. Alors que dois-je faire ? Lui en parler quand elle sera en âge de comprendre? En parler à mes parents (qui sont très réceptifs) ? Ne rien dire et attendre ? Je tiens à dire que s'il dois y avoir des retombés judiciaires je veux les assumer maintenant. Bref je suis un peu perdu, merci de m'aider.
Cordialement.
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19 AVRIL 2018
· Cette réponse a été utile à 3 personnes
Bonjour Dylan,
Non, vous n'êtes pas un "agresseur sexuel"..., mais un jeune à qui les parents n'ont pas eu l'idée d'expliquer la sexualité et ses interdits liés aux relations en famille.
Il est évident que votre soeur a répondu à ce que vous lui avait demandé parce que vous êtes son grand frère et vous avez un ascendant sur elle.
Ce qui m'interroge dans votre récit... est votre besoin d'être vu en train de vous masturber...
Et puis... : comment avez vous eu l'idée de la "scène" mise en acte avec votre soeur ? Etait-ce un "fantaisie" propre..., ou (ce qui me semble plus probable) vous avez vu des images qui vous ont influencé ?
Et puis..., avez-vous répété ces actes à plusieurs reprises...?
Nous ne pouvons pas savoir quel est l'écho de ce que vous avez imposé à votre soeur dans son psychisme...,: c'est à suivre dans le temps.
Par contre, vous... vous semblez troublé : votre culpabilité et la peur d'avoir fait du mal à votre soeur sont plutôt saines, et sont la preuve que vous n'êtes pas un "agresseur", et que vous êtes loin d'être "pervers". Et je ne pense pas que la question des "retombés judiciaires" a lieu d'être posée.
Mais il serait bon d'en parler à vos parents, puisque cela semble possible pour vous et entendable par eux.
Ils pourront ainsi être plus attentifs vis à vis de votre soeur et son éducation sexuelle, lui en parler et veiller à ce qu'elle ne soit pas trop affectée par votre geste.
Et, vous concernant, allez consulter si vous ressentez le besoin de comprendre ce qui s'est passé pour vous.
Un(e) pédopsychiatre ou un(e) thérapeute familial peuvent aussi accompagner un peu toute la famille, si nécessaire.
Je vous souhaite de comprendre et"digérer" cette "erreur" et qu'elle n'affecte pas votre vie (sexuelle, affective) non plus !
sp
22 AVRIL 2018
· Cette réponse a été utile à 2 personnes
Bonjour Dylan, votre message est courageux et préoccupant. Je m'occupe de diverses personnes, hommes, femmes, qui ont été victimes de violences sexuelles, et j'ai même travaillé avec la gendarmerie à ce sujet. Sachez qu'un doigt dans la bouche, de manière forcée, est catégorisé comme un viol. Une jeune patiente dont l'oncle lui avait effleuré la poitrine le vie encore très mal dans sa chair. Pour autant, je ne suis pas là pour vous accabler, juste vous informer. Peut-être que sous l'effet de la mémoire traumatique votre sœur a oublié cela. Mais il n'en reste pas moins, que l'inconscient garde en lui, cela, et un jour, même si elle n'en à pas conscience aujourd'hui, cela pourrait ressurgir en elle. Je pense qu'il serait bon de lui en parler, seule à seul, vous excuser tout d'abord. Lui dire ce qui a été, la rassurer sur vos intentions. Peut-être même que cela la libèrera d'un poids inconnu. Je crois donc qu'il est bon de lui en parler de vous excuser, cela vous libèrera tous les 2.
20 AVRIL 2018
· Cette réponse a été utile à 0 personnes
Bonjour Dylan,
il n'y a aucune utilité de vous mettre à posteriori à la place d'un agresseur, d'un monstre.
Vous avez été au même titre que votre petite soeur victime de confusions et de limites insuffisamment définies au niveau de la sexualité au sein de votre système familial.
Il me semble primordial que vous vous adressiez à un professionnel qui pourrait vous aider et éventuellement vous guider vers d'autres démarches (judiciaires). Ceci dit, allez- y doucement, ne vous laisser pas dévorer par votre culpabilité. La précipitation pourrait s'avérer néfaste aussi bien pour votre soeur que pour vous.
En tout cas, il est courageux de votre part de vouloir assumer votre comportement, ce qui montre votre capacité de vous remettre en question.
Bien cordialement
Stefanie Böhme
psychologue clinicienne
enfants ados adultes
analyse systémique
thérapie familiale et conjugale
19 AVRIL 2018
· Cette réponse a été utile à 3 personnes
Bonjour,
Erreur de jeunesse, gros jeu de touche pipi au moment de la découverte de la sexualité ?
C′est un peu tout ça apparemment.
Votre sœur est elle bien dans sa peau ? A t′elle manifesté quoi que ce soit qui pût laisser entrevoir des interrogations, des doutes, un mal-être ?
Dans l′immédiat il ne me semblerait pas opportun de faire remonter à la surface un fait occasionnel qui a été peut-être oublié , qui n′aurait pas eu valeur pathogène à l′époque et ne serait pas non plus potentiellement pathogène pour le futur. Mais ça, c′est mon ressenti.
Je comprends votre sentiment de culpabilité, surtout à une époque où bien des choses surgissent du passé pour aboutir à des procédures judiciaires.
S′agissant de l′aspect judiciaire, tout n′est pas aussi clair.
Un psy est soumis au secret professionnel, sauf si un mineur ou une personne en incapacité de se protéger est en danger.
Les faits étant passés, cette notion de risque (futur) peut, à mon sens être écartée.
Reste le fait réel. Pour ce qui est de la prescription en cas d′agression sexuelle sur personne mineure, elle est de 10 ans à dater de la majorité, donc court jusqu′à 28 ans.
Tout ça c′est la loi. Mais il appartient au juge d′apprécier la situation.
Quid de l′acte lui même ?
Y a t′il eu acte répété, emprise, menace.
Etait ce un dérapage de jeunesse ?
L′auteur est il conscient de ses actes, les regrette il ?
Et bien d′autres questions.
Enfin, ne jamais se dire, avant une plainte : « On dépose plainte et on la retirera éventuellement ».
Car une fois la procédure engagée, c′est le procureur qui accepte ou non le retrait de plainte, qui peut poursuivre ou non en son nom « le procureur a l′initiative des poursuites » selon la formule consacrée.
Alors j′ai envie de vous dire : wait and see... » et à savoir si vous êtes « agresseur sexuel » selon votre formule, je n′ai pas l′impression !
Cordialement
